dimanche 16 octobre 2011

CINEMA DE MINUIT - LA THEORIE DE LA RELATIVITE DE BERNSTEIN...

Bonjour les amis !

Ce soir , sur France 3, à 00 H 15 : "Mélo" de Paul Czinner (1932).


Ouille, ouille, ouille... Henry Bernstein.
Bien oublié aujourd'hui, Bernstein fut pourtant un des boulevardiers les plus célèbres du début du XXème Siècle. Hélas, ses oeuvres vieillisssent assez mal, et "Mélo", qui est pourtant une de ses pièces "tardives" (1929) , n'échappe pas à la règle. C'est un théâtre psychologique bourgeois, assez précieux et assez vain.
De plus, l'homme n'était pas très sympathique. Danielle Darrieux raconte même qu'il pratiquait allègrement le harcèlement sexuel sur ses comédiennes ...
Quoi qu'il en soit, dans les années 30, c'est un auteur important, et le jeune cinéma parlant se précipite tout naturellement sur ses pièces.
Le premier intérêt de cette version de "Mélo", réalisée par l'obscur Paul Czinner, réside dans sa distribution, qui réunit trois acteurs "typiques" des années 30.
Tout d'abord, Gaby Morlay.


Gaby Morlay est une des figures les plus attachantes du théâtre et du cinéma des années 10 à 50. En effet, elle se fait connaître très jeune dans les premières piéces de Guitry et les films de Max Linder. Mais comme beaucoup de boulevardières, elle ne percera vraiment au cinéma qu'à l'avènement du parlant. Et très vite, elle devient une des incontournables de l'écran.
Son jeu assez maniéré, assez "speed", et son physique atypique, peuvent faire sourire aujourd'hui, mais il faut avouer qu'elle ne manque pas de charisme, et que, bien dirigée, elle se montre très émouvante.
Son rôle le plus populaire, elle le trouve en 1941, dans le mélo crypto-pétainiste "Le Voile Bleu", énorme succès à l'époque, et difficilement regardable aujourd'hui.



Ensuite, Pierre Blanchar.


Inévitable jeune premier , Pierre Blanchar a joué dans un nombre conséquent de films importants : "Les Croix de Bois", "L'Atlantide", "Crime et Châtiment", et plus tard, "La Symphonie Pastorale". Hélas, son jeu excessif, sa voix chevrotante, son grand sérieux ont tendance à "plomber" les personnages qu'il incarne, comme ici, dans le discours final des "Croix de Bois" (1932 - 16 ème minute de l'extrait) :



Et enfin, Victor Francen, qui contrairement aux deux autres, ne faisait pas partie de la distribution de la pièce à sa création .


Alors, lui, Francen, c'était l'homme des grands drames militaires, des aventures coloniales. Il portait toujours une casquette de marin, un casque de colon, et posait au Garde-à-Vous. Sa fine moustache incarnait à elle seule l'Empire Français.
Mais son rôle le plus intéressant fut dans le superbe "La Fin du Jour" de Duvivier (1937), où , aux côtés de Michel Simon et Louis Jouvet, il incarne un pathétique comédien finissant. Et il l'incarne fort bien, car, en tant que comédien, il valait mieux que la plupart des rôles qu'on lui a confiés... Jugez-en :



L'autre intérêt de cette version de Mélo est historique. En effet, en 1986, Alain Resnais, qui n'a jamais eu peur des matériaux périlleux, s'attaque à la pièce de Bernstein. Il choisit Arditi, Azéma, Ardant et Dussolier. Et c'est cette version-là que l'Histoire du Cinéma a retenu. Pour ceux qui ont vu cette version, ce sera l'occasion de faire la comparaison...



A plus.
Fred.

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