lundi 30 septembre 2013

SEANCES PATRIMOINE : LE RETOUR !

Bonjour les amis !

Je suis ravi de vous annoncer, que, suite au succès de la saison précédente , je continuerai à présenter les Films Patrimoine aux Cinémas de Gencay et de Chauvigny ! Et même ailleurs, je vous tiendrai au courant ...
Et dès ce soir Lundi, c'est au Cinéma de Gencay que ça se passe, à 20 H 30, où vous pourrez venir admirer La Baie des Anges de Jacques Demy !


Un chef d'oeuvre méconnu du réalisateur des Parapluies de Cherbourg et des Demoiselles de Rochefort, autour de l'enfer du jeu, porté par la superbe Jeanne Moreau , teinte en blonde platine pour l'occasion !

Le tout dans une impeccable copie restaurée !

Extrait :




A ce soir, bande de gros gâtés !
Fred.

dimanche 29 septembre 2013

CINEMA DE MINUIT - RAY DE LUMIERE...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 15, sur F3 : "La Maison dans l'Ombre" (1952) de Nicholas Ray...


Retour à la RKO, avec , cette fois, du lourd, du premier choix, du cador : Cette Maison dans l'Ombre réunit en effet  de sacrés personnalités du Hollywood d'alors : le producteur d'origine britannique  John Houseman , co-fondateur du Mercury Theatre d'Orson Welles, dont il produira dans l'ombre Citizen Kane...


... le talentueux  auteur A.I. Bezzerides, dont la noirceur et l'originalité sont pour une bonne part dans le succès du génial En Quatrième Vitesse de Robert Aldrich ( 1955)...


... Et enfin, l'idole de toute une génération de cinéastes, le futur réalisateur de Johnny Guitare et de La Fureur de Vivre ,  Nicholas Ray .


Venu du théâtre et de la radio, Ray entre à la RKO par  le biais de Houseman, qui le présente à Dore Schary, patron de la compagnie. Hélas , celui-ci est rapidement débarqué et remplacé  par le légendaire et dérangé Howard Hugues. Les tempéraments trempés des deux hommes ne faciliteront pas la production du premier film de Ray, les Amants de la Nuit, qui, tourné en 47 , ne sort qu'en 49 :


Malgré ces tensions, Ray s'installe à la RKO, et remporte un énorme succès avec Les Diables de Guadalcanal (1951) , film de guerre avec John Wayne...


Ce succès inespéré laisse les mains libres à Ray, Bezzerides et Houseman pour monter La Maison dans l'Ombre, un film noir bien particulier ( Ray était un fameux transcendeur de genres) : en effet, si la première partie se déroule, comme l'exige la tradition , dans une ambiance nocturne et citadine, les deux derniers tiers du film se déroulent à la campagne dans une atmosphère ensoleillée !
Nous suivons le parcours d'un flic violent qui, après plusieurs passages à tabac sur des voyous, est muté dans une zone rurale et montagneuse...  A la poursuite d'un fugitif, il se rend dans une maison isolée où vit une jeune aveugle. Comme souvent chez Ray, l'intrigue policière est rapidement éclipsée au profit de la relation naissant entre ces deux personnages.
Le policier est interprété par Robert Ryan.


Ses traits burinés , ses sourcils épais évoquent  à eux seuls  toute une époque d'Hollywood et La Dernière Séance. Qu'on lui mette un chapeau de cow-boy, un imper de flic ou des gants de boxe, toute l'Amérique est là. Ce qui peut sembler paradoxal, car il a surtout, finalement, joué des anti-héros, comme dans  Nous avons gagné ce soir (1949) , magistral film de boxe signé Robert Wise :


Mine de rien, il aligne un sacré palmarès de réalisateurs : Renoir, Ophüls, Lang, Walsh, Aldrich, Siodmak, et j'en oublie ! Pourtant, on n'a jamais vu en lui une star, mais un acteur familier, dont on oublie souvent le nom.
Vers la fin de sa vie, Sam Peckinpah lui offre un de ses rôles les plus mémorables et des moins sympathiques , celui du traqueur  usé de La Horde Sauvage (1969) :


La jeune aveugle est incarnée par Ida Lupino.


D'abord actrice glamour de l'écurie Warner,  Ida Lupino prouva rapidement qu'elle était une femme de caractère, elle aussi, en exigeant de devenir réalisatrice ! Une hérésie à l'époque ! Ce souhait s'avèrant impossible à réaliser à la Warner, elle claqua la porte et fonda avec son mari sa propre firme, afin de  produire son premier film, Avant de t'aimer ( 1949) ,  que la RKO accepta de distribuer ...


Sa présence dans La Maison dans l'Ombre n'est pas le choix de Ray, mais la contrepartie diplomatique de ce contrat de distribution. Ce qui n'est pas grave du tout, car Ida Lupino était non seulement une fort bonne réalisatrice, mais également une excellente comédienne...

Notons enfin qu'un rôle de brute caractérielle est réservé à Ward Bond, chef de file des "fascistes " d'Hollywood, ce qui est sans doute un coup malicieux dû à Ray et  à ce libéral de Bezzerides...


... Bezzerides qui joue lui-même un petit rôle dans le film !






Bande-annonce du film de ce soir :


A plus!
Fred.





jeudi 26 septembre 2013

SU-PER WEEK-END !!!

Bonjour les amis !

Ils ont ( enfin, Charlotte a ) repassé leurs maillots, ils ont fait une cure de repos de Royan à Venise en passant par l'île Maurice, et ils sont remontés à bloc !
L'Amicale des Improvisateurs de la Vienne entame sa nouvelle saison aux 3 Cités  ( CSCPlace de France) !

Vendredi 27 à 20 H 30 : ADIV / LUDI ( Ligue Universitaire d'Improvisation) 

Samedi 28 à 20 H 30 : ADIV/LIBAP ( Ligue d'Improvisation du Barreau de Paris) .

Entrées : 8 € / 6 € (moins de 12 ans)
Places en pré-vente à l’Atelier des rêves, 59 rue de la cathédrale, POITIERS
 

Viendez Nombreux !


A ce week-end, donc !
Fred.

dimanche 22 septembre 2013

CINEMA DE MINUIT - ALERTE ROUGE...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 10, sur F3 : " L'Enfer de la Corruption" (1948) D'Abraham Polonsky...

Petit rappel : Le Maccarthysme est une des périodes les plus noires de l'Histoire Américaine .De 1947 à 1954, la Commission des Activités Anti-Américaines traque sans relâche les "rouges" ( et plus largement, les "libéraux") présents dans l'administration américaine... et dans les milieux culturels. Une "Liste Noire" est  alors mise en place pour écarter d'office les principaux suspects. Elle reste en vigueur  jusqu'au milieu des années 60...
L'Histoire a retenu , parmi les principaux blacklistés , les cinéastes Jules Dassin, Joseph Losey et John Berry. Elle en a oublié de nombreux autres dont... Abraham Polonsky et John Garfield , respectivement réalisateur et acteur principal du pur chef d'oeuvre diffusé ce soir.

 
( Polonsky, interrogé en 1951 par la Commission...)

Polonsky était un pur marxiste, membre du Parti Communiste Américain depuis les années 30. Ecrivain, il ne se met au service du cinéma qu'après la seconde guerre mondiale, en tant que scénariste. Et il démarre par  un coup de maître, puisqu'il signe le scénario du superbe Sang et Or (1947) de Robert Rossen, un des plus beaux films sur la boxe, avec... John Garfield !


John Garfield, lui , est un "libéral", un progressiste, très attaché aux libertés individuelles. Fils d'ouvrier, il connait la maison de correction avant d'être "sauvé" par le théâtre, où il  gagne ses galons d'acteur à Broadway,  Il snobe d'ailleurs assez longtemps le cinéma avant de signer un contrat, en 38, avec la Warner, qui lui fait tourner son premier grand succès, Je Suis un Evadé (1939), de Busby Berkeley, où la modernité de son jeu surprend :


Au moment de l'engagement des Etats-Unis, il est réformé pour faiblesse cardiaque, une maladie chronique qu'il traîne depuis l'enfance. Il rejoint alors le Mouvement Anti-Nazi d'Hollywood ( ce qui lui sera reproché plus tard !)  Les rapports s'enveniment entre lui et la Warner : il reprend sa liberté pour aller tourner Sang et Or , puis L'Enfer de la Corruption, deux productions indépendantes.
Les deux bonshommes commençant déjà à être un peu sulfureux, le film est fort mal distribué ( volontairement ?) par la MGM, et connaît l'échec, alors même qu'en Grande-Bretagne, où il sort parallèllement , les critiques crient au génie. Ils ont raison.
Polonsky n'y va pas par quatre chemins . Dans le film, l'avocat ambitieux d'un truand décide de "fédérer" la pègre new-yorkaise  en piégeant pour cela ... son jeune frère ! Dégoûté de ce qu'il est devenu et de ce que la Société l'a contraint à faire pour réussir, il finit par se retourner contre ses maîtres. 
Comme l'écrivit très justement Martin Scorsese, l'un des grands admirateurs du film, qui le fit restaurer il y a quelques années : C'est la violence du système qui devient le sujet, plus que la violence individuelle*.
C'est en fait un des films les plus politiques de ces années-là, stylisé à l'extrême par des dialogues acérés et tenu brillamment par un Garfield qui porte en lui tous les cas de conscience de l'humanité. Une vraie bombe. Les maccarthystes ne s'y sont pas trompés.
L'échec du film n'est que le début des ennuis pour l'un et l'autre. Polonsky est de suite mis à l'écart. Qualifié de très dangereux citoyen par un Congressiste Américain, il doit  travailler pendant vingt ans sous pseudo avant de pouvoir toucher à nouveau officiellement une caméra et de tourner le superbe western pro-indien Willie Boy (1969) : 


Jusqu'à sa mort, en 1990, il ne reniera jamais ses convictions marxistes...

Quand à Garfield, il ne tourne plus alors que des Séries B, et fait un dernier bras d'honneur à ses ennemis en tournant, en 1951,  Menace dans la Nuit, réalisé par le blacklisté John Berry et scénarisé par le blacklisté Dalton Trumbo...


Epuisé par les diffamations et les poursuites, il meurt dans son lit le 21 Mai 1952 d'une crise cardiaque. A 39 ans.

Extrait du film de ce soir :



A plus.
Fred.


vendredi 13 septembre 2013

CINEMA DE MINUIT - C'EST TOI, PETER, C'EST MOI, SYDNEY...

Bonjour les amis !

Dimanche prochain, à 00 H 20, sur F3 : "Three Strangers" (1946) de Jean Negulesco...


Il y a des tandems qui se forment étrangement. La plupart d'entre eux sont "fabriqués" par des producteurs cherchant une alchimie "magique" permettant de rapporter de grosses pépettes; Ainsi, le tandem Laurel/Hardy fut une association montée "de force" par le producteur Hal Roach avec deux solistes de son écurie...D'autres se sont rencontrés, ont monté leur numéro , et ont ainsi acquis une notoriété qui les a conduit au Cinéma : c'est le cas du duo Dean Martin/Jerry Lewis...Et puis, parfois, l'amour s'en mêle : Spencer Tracy/Katherine Hepburn, John Gilbert/Greta Garbo...
Pour Sydney Greenstreet et Peter Lorre, c'est encore autre chose : tous deux, au début des années 40, ont une sacrée bouteille, déjà :


L'anglais Sydney Greenstreet débarque à Broadway en 1905, et en devient rapidement un acteur familier : il y jouera pendant plus de trente ans Shakespeare, Dostoïevski, Giraudoux... et des comédies musicales.
Ce n'est qu'à l'aube des années 40 que le cinéma, plus précisément la Warner Bros, s'intéresse à lui et le prend sous contrat, alors qu'il aborde la soixantaine...


Quand à Peter Lorre, il devient mondialement connu dès 1931 en incarnant le rôle-titre du chef d'oeuvre de Fritz Lang, M le Maudit ( photo ci-dessus et extrait ci-dessous)...


Il fuit l'Allemagne nazie,  trouve d'abord refuge en Angleterre ( il y tournera deux fois sous la direction d'Hitchcock) , puis à Hollywood. Mais au pays du glamour, on trouve peu de rôles principaux à lui proposer, malgré sa notoriété; Après avoir incarné dans une série de films le détective japonais (!) Mr Moto...



, il atterrit donc lui aussi à la Warner. Le premier film qui réunit les deux compères ( et qui est aussi le premier film de Greenstreet !) n'est autre que le fameux Faucon Maltais de John Huston , avec Humphrey Bogart. . Dans le rôle des deux bandits baroques et inquiétants, le couple est particulièrement impressionnant, dans un ensemble, il faut bien le dire, assez génial, qui va lancer d'un coup la carrière de Huston et de Bogart :



Le trio Bogart-Greenstreet-Lorre se retrouve un an après, cette fois, sous la direction de Michael Curtiz, dans, excusez du peu, Casablanca !



... Et, en 1944, dans  Passage pour Marseille, avec la frenchie en exil Michèle Morgan !


Et puis Bogart quitte la Warner. Mais le studio, qui a toujours bien traité ses seconds rôles (mieux que ses stars, dit-on) se demande si Lorre et Greenstreet ne pourraient pas tenir la vedette dans leurs films B.
On les confie alors à un jeune réalistaur roumain fraîchement débarqué, Jean Negulesco, et ils tournent ensemble Le Masque de Dimitrios :




C'est une très belle réussite,  artistique et commerciale. Le trio se retrouvera donc deux autres fois, pour The Conspirators et, donc, le film de ce soir, Three Strangers.

Etrange projet, qui fut un temps envisagé comme une suite du Faucon Maltais, et dont le scénario de base est d'ailleurs signé... John Huston. Seulement, depuis le premier volet, Dashiell Hammett , auteur du roman original ,  avait recupéré les droits ! Bogart parti, Huston plus dispo, le scénario est réécrit autour d'une statuette chinoise... Et Negulesco, qui avait toujours rêvé d'adapter Le Faucon Maltais, put prendre sa revanche ! Ainsi d'ailleurs que Geraldine Fitzgerald, qui, pressentie pour le premier rôle féminin du Faucon, avait dû céder la place à Mary Astor, par la faute de ses relations exécrables avec Jack Warner, tensions qui ruineront, d'ailleurs, sa carrière...
Quand je vous dis qu'à la Warner, il valait mieux être second rôle!

Bande-annonce du film de dimanche :




Bonus : une imitation assez réussie de Lorre et Greenstreet par le (jeune) Benny Hill !


A plus.

Fred.

dimanche 8 septembre 2013

LA RENTREE DE L'ADIV !!

Bonjour les amis !

Le tournoi estival est à peine terminé que l'ADIV rempile pour ses activités de saison !
Et ça commence dès cet après-midi avec un Cabaret Impro à l'occasion de la Fête des Prés Mignons, dans le parc du même nom !
Nous vous attendons aux alentours de 17 H !
Viendez nombreux !

( photo de l'excellent David Billy !)

A tout à l'heure !.
Fred.


samedi 7 septembre 2013

CINEMA DE MINUIT - LE BOUT DU TUNNEL !

Bonjour les amis !

Dimanche soir, à 00 H 20, sur F3 : "L'Assassin sans Visage" ( 1949) de Richard Fleischer...


La RKO, terre de contrastes ! Après le pénible Ils ne voudront pas me croire et le REDOUTABLE ( pire que ce que je croyais !) Destination Murder, le CDM nous propose enfin un petit bijou !
Et pourtant : qu'est-ce qui sépare le film de ce soir du nanar sidéral diffusé la semaine dernière ? Pas grand'chose, apparemment : même studio, même époque, même "catégorie B" (acteurs de seconde zone, film qui dure à peine une heure). La différence : un auteur aux manettes. Oh, pas un Grand Nom du Cinéma, mais un jeune bonhomme qui n'en veut, et qui trouve à la RKO la première et meilleure partie de sa carrière : Richard Fleischer.


Richard Fleischer est non seulement un "fils de", mais aussi un "neveu de" : il est le fils de Max Fleischer, qui, avec son frère Dave, a révolutionné le cartoon américain avec Koko le Clown et surtout la gracieuse Betty Boop.
Mais bizarrement, le style du fiston ne sera absolument pas influencé par l'univers du dessin animé . ayant commencé dans le montage d'actualités, il gardera longtemps un souci documentaire qui donnera à ses premiers thrillers et mélos RKO une sécheresse de ton inhabituelle. Style qu'il gardera de son premier film , Child of Divorce, à son dernier pour le studio, L'Enigme du Chicago Express, (1952), considéré comme son chef d'oeuvre :


L'Assassin sans Visage est également une curiosité dans la mesure, où, pour la première fois, Fleischer aborde une figure qui lui tiendra toujours à coeur : celle du tueur en série . Ici, la figure est "en creux " : le détective traque l'étrangleur en tâchant de le cerner psychologiquement , et nous ne le découvrons qu'à la fin du film, bien qu'il ait été au coeur du récit...
Fleischer reviendra régulièrement sur ces tueurs terrifiants et fascinants,a vec des oeuvres fortes et souvent plus profondes que nos thrillers actuels :  L'Etrangleur de Boston  (1968), pur chef d'oeuvre avec Fonda et Curtis...


Et L'Etrangleur de la Place Rillington (1971), son équivalent britannique...



Les deux films , inspirés du parcours de deux authentiques serial killers, Albert de Salvo et John Christie, se caractérisent par une description chirurgicale de la folie qui saisit ces deux hommes... Deux films que je vous recommande au passage...

Des acteurs figurant dans la distribution, notons la présence du reconnaissable Jeff Corey, authentique "trogne "du cinéma américain,  qui tournera assez régulièrement jusqu'à sa mort, malgré un temps d'arrêt dû à son classement sur la liste noire pendant le maccarthysme...


A noter que :
- l'autre excellent réalisateur Anthony Mann aurait réalisé une partie du film...
- le film est encore aujourd'hui interdit aux moins de 16 ans ! ( Hum ! Ils devraient mettre à jour leurs fiches...)
 
A plus.
Fred.