vendredi 28 juin 2013

CINEMA DE MINUIT - ROMY GUIDANT LE PEUPLE...

Bonjour les amis !

Dimanche, à 00 H 25, sur F3 : "La Califfa" (1970) de Alberto Bevilacqua...


Il y a des films qui sont profondément inscrits dans leur époque et qu'il est difficile de juger avec du recul . C'est le cas de celui-ci , forcément tourné en 70 .
La Califfa (Romy) est une femme dont le mari , ouvrier comme elle, a été tué lors de grèves violentes, et qui est devenue la Passionaria du mouvement.
Doberdo (Tognazzi) est le directeur de l'usine. C'est en voulant casser la grève qu'il  rencontre la Califfa  et tombe amoureux d'elle. Il renfloue l'usine et en facilite le processus d'autogestion. Devenant ainsi la bête noire de ses anciens amis possédants...
Bref, nous avons ici une belle histoire de conversion d'un grand bourgeois aux bienfaits de la révolution sociale. Sauf que cette conversion est "biaisée" par l'amour fou que le directeur porte à la radicale Califfa.
Tout ceci est assez étrange et déroutant. Certains critiques enthousiastes vont, en parlant de ce film, jusqu'à parler d'une transposition moderne du mythe d'Antigone, d'un véritable "parcours spirituel" du directeur. Moui.
C'est pour moi, pousser un peu loin le bouchon. Ce film est surtout une volonté de transposer l'hsitoire éternelle de l'amour impossible entre le prince et la bergère dans un contexte social bien particulier. A cette époque, le cinéma , d'Italie ou d'ailleurs, débordait de réferences aux luttes sociales, c'était fichtrement dans l'air du temps.
Qu'on se rappelle de La Chine est Proche (Marco Bellochio-1967)...


...  ou de La Classe Ouvrière va au Paradis (Elio Petri - 1972)...



Films encore puissants et justes aujourd'hui.
Mais ici, nous sommes presque dans une caricature de film politique italien des années 70 , ce qu'accentue l'inévitable (quoiqu'excellente) musique de Morricone , ainsi que les (trop)  nombreux effets de la mise en scène de Alberto Bevilacqua.
Celui.-ci est avant tout poète et écrivain, et c'est son premier film, le seul, il faut bien le dire, qui attira l'attention des critiques, principalement  par l'originalité de sa distribution.
Car ce qui est le plus bluffant, dans cette entreprise, ce sont les performances de ses deux interprètes principaux : Ugo Tognazzi, un des maîtres de la Comédie Italienne, fait ici preuve d'une étonnante sobriété dans son rôle de méchant capitaliste qui voit la lumière.
Quand à Romy, elle se livre ici à l'exercice le plus compliqué qui soit pour une comédienne : incarner un symbole. Sans maquillage, à fleur de peau, elle est vraiment surprenante et livre une de ses plus belles compositions.
Un film à voir principalement pour ses acteurs. Mais cet avis n'engage que moi. Si ça se trouve, vous allez adorer...


Bande-annonce du film de ce soir :

 
A plus.
Fred.

Note importante : la Fête de la Brasserie du Marché, à laquelle je devais participer demain avec quelques chouettes copains, est reportée à la rentrée prochaine ...Excuses...

 

mercredi 26 juin 2013

MA SERIE D'ETE...

Bonjour les amis !

Mon été sera studieux et littéraire. Il n'y a aucune raison pour que vous n'en profitiez pas. Je vous propose donc, tout l'été qui vient, à intervalles plus ou moins réguliers , une série de portraits d'acteurs et d'actrices,   qui m'ont particulièrement marqué et à qui j'écrirai une carte postale . Le mois de Juillet sera consacré aux femmes, et le mois d'Août aux hommes. Rien d'ambigu là-dedans, c'est juste qu'en ce moment, la discrimination, ça peut coûter cher.

Vous pourrez y retrouver, entre autres, côté filles, Jean Harlow...


ou encore Karin Viard...







... et , côté garçons, aussi bien Bill Murray...


... Que W.C. Fields !


Ah j'oubliais : cette série s'appellera "Cahiers de vacances"... Et ça devrait commencer mardi 2 !

A plus !
Fred.

dimanche 23 juin 2013

CINEMA DE MINUIT - SOUS LE SIGNE DE SOPHIA...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 30, sur F3 : "Le Signe de Vénus" (1955) de Dino Risi...



Retour à Dino Risi, quelques années avant "Il Mattatore", diffusé il y a quinze jours. Ce n'est que le troisième film du futur maître de la Comédie Italienne. Et celui-ci est encore fortement influencé par le "néo-réalisme rose", sorte de distorsion du néo-réalisme italien originel , qui en conserve l'encrage social, mais pour y raconter des histoires assez pétillantes, mais conventionnelles et plus du tout subversives.
Le maître-étalon de ce nouveau genre apparu au début des années 50 étant sans conteste Pain , Amour et Fantaisie du jeune Luigi Comencini ( 1953)  :


Comportant  le susnommé Comencini au titre de  co-scénariste, Le Signe de Venus est également considéré comme une des plus belles réussites de ce genre mineur : Risi parvenant à rendre plus subtile que prévue cette histoire assez gentillette de deux cousines  , Agnese et Cesira, cherchant le grand amour en s'aidant des conseils d'une astrologue.
On  retrouve dans la distribution le "patron" du cinéma italien d'alors, De Sica , le jeune Raf Vallone ( vu il y a quelques semaines dans le Thérèse Raquin de Carné) , la rigolote Franca Valeri, initiatrice et coscénariste du film, dans le rôle de Cesira, la cousine sage...



... un jeune débutant nommé Alberto Sordi.... et surtout, surtout, la belle Sophia Loren dans le rôle d'Agnese, la belle cousine inconséquente...



(hum...)


(comment dirais-je...)

( oui, euh, où en étais-je ?)

La belle Sophia , donc, venait tout juste de pointer le bout de son adorable petit nez (entre autres) dans quelques films populaires, mais surtout, surtout, dans la presse du coeur. Elle est en effet un des premiers exemples de carrière "people" , lancée par ses producteurs Goffredo Lombardo et surtout Carlo Ponti, qui deviendra son mari. Son premier rôle important, est, comme de juste, dans un film de De Sica, L'Or de Naples, en 1954 :


Ses formes fichtrement avantageuses lui permettent , en quelques mois, de devenir un sex-symbol mondialement connu, bien avant Bardot. La presse montera d'ailleurs une jolie opération publicitaire en créant une rivalité imaginaire entre elle et sa principale et non moins pulpeuse rivale, Gina Lollobrigida...
( Voilà, voilà...)


( Ca, il faut bien dire...)


( Quel beau Dimanche, n'est-ce pas ? On en oublierait presque la pluie...)

 Mais, embrigadée dans des petites comédies destinées à mettre son sex-appeal en valeur, elle mettra des années à être reconnue en tant que comédienne. C'est encore le vieux De Sica qui cassera  cette malédiction , en 1960, en lui donnant un rôle dramatique à la Anna Magnani, dans le très controversé La Ciociara , aux côtés de Belmondo :


Pour ce rôle, elle obtiendra l'Oscar de la meilleure actrice en 1962. Na !

A plus.
Fred.

Bon, d'accord , une petite dernière pour la route :


( Pfff... Vous êtes de vrais gosses, hein !)



samedi 22 juin 2013

GANDOLFINI FINI...

Bonjour les amis !

Il a incarné un des personnages les plus emblématiques de la télévision américaine des années 2000.
James Gandolfini, alias Tony Soprano, est décédé d'une crise cardiaque ce mercredi.


J'ai toujours émis des réserves sur Les Soprano, série certes magistralement écrite et interprétée, mais qui, pour moi, devait une trop grande part de son succès à la fascination douteuse qu'exerce le milieu du crime sur notre époque clinquante et désabusée.
Il n'empêche que tous les acteurs qui ont porté ce projet audacieux ont livré des compositions fulgurantes, Gandolfini en tête. Il symbolisait parfaitement ce qu'un acteur américain peut faire quand on lui donne de vrais personnages, et pas des clichés sur pattes.
Mais ce qu'il m'intéresse également de relever, c'est à quel point, aux Etats-Unis comme en France, l'ostracisme frappe les acteurs "de télé" dès qu'ils osent se frotter au sacro-saint Cinéma : bien que les Soprano aient été immédiatement couverts de louanges et de récompenses, le grand écran n'offrit au gros Tony que des rôles creux et secondaires dans des films stupides ( L'Attaque du métro 123 de Tony Scott) ou carrément dégueulasses ( le sinistre 8 mm de Schumacher). La preuve, s'il en était besoin , de la myopie , voire de la cécité du cinéma mainstream, rongé par des executives incultes et des directeurs de casting paresseux.
Seule exception à la règle, et non des moindres : les frères Coen , qui ont toujours puisé dans le vivier de la télévision ( John Goodman , Tony Shaloub, William H.Macy) , et qui l'ont convié à participer à leur formidable The Barber :


 
Il n'empêche qu'aujourd'hui, aux States, la télévision ( même commerciale !) est bien plus inventive, curieuse, courageuse que ce cinéma-mollusque qui a laissé mourir monsieur Gandolfini sans lui laisser l'ombre d'une chance de décrocher un Oscar.
RIP.

A plus.
Fred.


mardi 18 juin 2013

WONDER NANOU...

Bonjour les amis !

Cela fait bien des années que ma vie est accompagnée, de façon régulière,  par l'une ou l'autre des chansons d'Anne Sylvestre. Pas par les Fabulettes, non, non, par son répertoire pour adultes , riche de plus de 300 chansons , qui m'est tombé dans l'oreille à l'adolescence et n'en est jamais sorti depuis.




Engagée mais pas obtue, sensible sans être cucul, drôle et futée, Anne Sylvestre m'a également épaté par la longévité de son talent, son côté "Lapin Duracell". A l'heure où des Aznavour ou des Higelin encombraient leur discographie de codicilles superflus, son écriture à elle restait limpide, neuve, acérée. Et chaque nouvel album était un régal.
Ceci, dois-je le dire, jusqu'à 2007, et l'album "Bye Mélanco" , qui me semblait marquer le pas. Pour la première fois, il me semblait écouter des histoires, des mélodies déjà entendues.
J'ai eu la même impression à l'écoute du nouvel album , sorti il y a quelques semaines. Je me suis légèrement ennuyé. Jusqu'à, jusqu'à ... "Juste une Femme", la chanson qui donne son titre à l'album. Un chef d'oeuvre. Qui pourrait avoir été écrit par une femme de 30 ans , mais qui l'a été par celle qui avait déjà écrit , dans les années 70, "Une Sorcière comme les Autres" , et qui nous prouve là qu'elle n'a rien perdu de son acuité , de son sens de l'injustice et de la condition féminine.
Ne serait-ce que pour ce titre-là, Madame, merci, et j'attends avec impatience le prochain album. Surtout la fin.

Vous pouvez écouter cette magnifique chanson en cliquant sur le lien ci-dessous  :

JUSTE UNE FEMME par ANNE SYLVESTRE

A plus.
Fred.

Et un grand merci à celle qui m'a offert cet album.

dimanche 16 juin 2013

CINEMA DE MINUIT - PASQUALE I CARDINALE...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 23 H 50 ( eh ben !), sur France 3 : "Lucia et les Gouapes" (1973) de Pasquale Squitieri...

La Mafia et ses diverses variétés furent toujours un sujet rêvé pour le cinéma . Aux Etats-Unis, où les rois du crime organisé furent souvent idéalisés, du Petit César  ( 1931)  aux Affranchis (1988) de Scorsese, en passant par le  Parrain (1973) de Coppola...




 ... Et en Italie, où on avait le nez sur le problème, qui était loin de faire rêver. Ainsi, une bonne partie des cinéastes italiens de l'après-guerre s'attaquèrent à la Mafia : au premier rang d'entre eux , Francesco Rosi, qui, dès Salvatore Giuliano (1961) , mêlera sans concessions l'histoire de la Mafia et celle du pays...

Pasquale Squitieri est un cinéaste de bien moindre envergure que Rosi. Il a toujours plus ou moins snobé par la critique. Mais il a quand même bénéficié de deux anges gardiens .
Le premier, c'est Vittorio de Sica.

Vedette extrêmement populaire en Italie, père officiel du néo-réalisme italien en tant que réalisateur, De Sica, à la fin des années 60 , est pour ainsi dire à la retraite, figé dans sa propre statue. Séduit par le bagout et l'engagement du jeune réalisateur, il produit son premier film, Io e Dio, qui ne connaît pas le succès escompté. Squitieri signe alors, sous nom d'emprunt, quelques westerns spaghetti.
Le succès arrive avec les années 72-73, quand il rencontre son second ange gardien : la belle Claudia Cardinale.


Si elle a accèdé rapidement au vedettariat au cours des années 60. elle  ne fait pas l'unanimité autour de ses talents de comédienne (un critique parlait de la "sinistre petite Cardinale") ,  mais, d'une part, chacun s'accorde à considérer que c'est une femme magnifique, et, surtout, le succès mondial d'"Il Etait Une Fois dans l'Ouest" de Sergio Leone (1968) en a fait une actrice incontournable du début des années 70...


Lucia et les Gouapes marque la première rencontre entre Cardinale et Squitieri.. Deux ans plus tard, ils se marient. Ce qui ne se fera pas sans mal : son précédent mari, Franco Cristaldi, puissant producteur, parvenant à la faire blacklister un certain temps ....
Ce qui explique aussi le nombre de films qu'ils ont tourné ensemble : 7, à quoi s'ajoutent deux téléfilms et une pièce de Pirandello.
Dans Lucia et les Gouapes, Cardinale compte pourtant un peu les points. Le film est surtout une histoire d'amitié virile entre un caïd de la Camorra et un jeune fraîchement arrivé à Naples. Les deux comédiens principaux, Fabio Testi et Franco Nero, étaient surtout, l'un comme l'autre, abonnés aux westerns et aux polars, même si Testi, l'année suivante, jouera aux côtés de Romy Schneider dans L'Important c'est d'aimer de Zulawski...


N'ayant jamais vu ce film, ni même encore de film de Squitieri, je peux difficilement me positionner davantage...
La curiosité n'en est que plus grande...

A plus.
Fred.





 

jeudi 13 juin 2013

SWIMMING POOL...

Bonjour les amis !


Oui, bon je sais, le visuel n'est absolument pas contractuel, mais ce petit coin de Ludivine me semblait le cadre idéal pour vous inciter à vous dépêcher de réserver pour le splendide spectacle La Piscine, mis en scène par François Martel sur des textes de Fred Abrachkoff ( j'adore ce mec !)  , et aussi d'habitants du quartier et d'élèves du conservatoire. C'est joué et nagé par tout un tas de gens très bien du Lundi 17 au Samedi 22 Juin à la Piscine de Bellejouanne à 21 H !
Sauf que les représentations du Samedi 22 et du Jeudi 20 sont d'ors et déjà complètes ! Alors magnez-vous le train d'appeler Cap Sud au 05 49 62 97 47 !
Bon, d'accord, je vous mets l'affiche officielle, mais, hormonalement, ça me le fait moins...


Surtout ce grand sec , là...

A plus.
Fred.

mercredi 12 juin 2013

LES COLONELS OU LA ZAPETTE...

Bonjour les amis !



Peut-on mettre un pays à genoux ?
Peut-on exercer sur lui une pression telle qu'un gouvernement devienne fou ?
Nous pensions tous que c'était impossible. Et surtout dans notre vieille Europe, si tempérée, si assagie par les souffrances du passé.
Tiens, beurre.
Alors même que les plus grandes instances mondiales ont admis que cette histoire de rigueur à outrance dans les pays endettés était une terrifiante erreur politique ET économique, voilà-t-y pas que la Troïka, cette obscure bande d'experts , a tellement réussi à foutre les pétoches au premier ministre grec que son gouvernement a décidé , soudainement et radicalement, de fermer, depuis aujourd'hui minuit , toutes les télévisions et toutes les radios publiques du pays. 
Toutes.  Pas une, qu'on aurait privatisée. Non, non, toutes.
Par chez nous, on explique que la Troïka a exigé la suppression de deux mille emplois publics d'ici à la fin Juin. ( Déjà, v'là la gueule de l'ultimatum). Et que cette mesure "permet" la suppression de 2600 emplois ( y'en a un peu plus, je vous le mets quand même ?).
Dans le même temps, le gouvernement annonce qu'une nouvelle entité sera créée ... à l'automne prochain.
Soyons clairs : à partir d'aujourd'hui, et jusqu'à l'automne, au mieux, il n'y aura plus d'information publique en Grèce.  Pour s'informer, les Grecs devront aller à des sources ( télé, radio, journaux) privées. Exclusivement. 
Les syndicalistes évoquent la dictature des Colonels de sinistre mémoire. Pardon, car ce fut une belle saloperie, mais concernant le rapport à l'info, ce qui se passe ici est pire . Oh, oui, je pèse mes mots : c'est pire.
Car même la plus fasciste , la plus dure des dictatures avait conscience du pouvoir et de l'importance de l'information, qu'elle transformait en propagande pour asseoir son pouvoir. Les démocrates, eux, considéraient la liberté de l'information comme une condition sine qua non à l'exercice de la démocratie , donc, logiquement financée par l'Etat, le contribuable.
Cette décision est donc la démonstration implacable de la folie libérale. De la démence comptable. De l'obsession de l'équilibre recette/dépenses.Et de la mort du politique , dévoré par l'économique.  Qu'importe que le pays soit en totale déliquescence, on continue à déchiqueter le cadavre, à lui nier son identité. Une belle ligne jaune vient d'être franchie. Dorénavant, il n'y aura plus de limites. Demain, un gouvernement pourra , au nom des économies, fermer TOUS les bureaux de poste ( il y a des livreurs !), TOUS les hôpitaux ( il y a des cliniques !), TOUS les commissariats (il y a des milices !) au nom de l'économie. En toute rationalité irrationnelle.
Et il serait niais de croire que la Grèce a exagéré et qu'une telle chose serait impossible chez nous . L'arithmétique est une science exacte, qui ne s'embarrasse ni de psychologie, ni de particularismes. Il n'y aura pas d'états d'âme , nulle part, si on décrète qu' il n'y a pas assez de sous dans le cochonnet.
Le comptable, s'il n'est que comptable, est un grand malade. Pas de pot, c'est lui qui tient la seringue.
Nos télés publiques, molles et sottes, vont s'étonner que, dans quelques jours, la Grèce soit (peut-être) à feu et à sang. Et, avec leur empathie de complaisance, elles vont le déplorer. Ne comprenant pas que , si ce pays se bat, c'est aussi pour sauver la peau de Hees et de Pujadas.
Eh ouais, on ne choisit pas toujours ce qu'on sauve.

A plus.
Fred.


dimanche 9 juin 2013

TOUS A GENCAY -ET AVANTI !!!

Re-bonjour les amis !

Demain  soir, Lundi 10 Juin, à 20 H 30, dans le cadre des Séances Patrimoine du Cinéma de Gencay, j'aurai le plaisir de vous présenter le dernier film de la saison : Avanti ! (1972) de Billy Wilder ...

Une très belle et très solaire comédie douce-amère, située dans le cadre enchanteur d'une Italie où il fait beau ! ( Rappelez-vous : le beau temps !)


A demain !
Fred.

CINEMA DE MINUIT - VITTORIO A GOGO...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 50 ( horaire décalé à cause de la diffusion d'un doc consacré à Pierre Mauroy) sur France 3 : "L'Homme aux Cent Visages" (1959) de Dino Risi...

Bon. Tout d'abord, il est important de ne pas confondre ce film avec "L'Homme aux Mille Visages" (1957), hommage (raté d'ailleurs) au grand acteur transformiste Lon Chaney, qui y était interprété par le non moins grand James Cagney...

L'HOMME AUX MILLE VISAGES

On ne dira assez l'opportunisme des distributeurs français.
Nous lui préférerons donc plutôt le titre original , Il Mattatore , dont la traduction serait La Vedette... Le film fut aussi exploité en France sous le titre Le Matamore, assez faux... Car le personnage principal du film est bel et bien un acteur . Un acteur qui utilise ses talents pour se grimer et devenir un escroc qui multiple les astuces pour attraper les gogos...
Ce scénario-ticket-de-metro est , en fait, la transposition cinématographique d'un personnage que Vittorio Gassman venait de créer pour la télévision italienne.

IL MATTATORE - Version Télévisée - RAI 1959



Gassman venait alors d'amorcer un tournant vertigineux dans sa carrière . Depuis le milieu des années 40, il est un acteur de théâtre hautement réputé, jouant et mettant en scène Shakespeare, Ibsen, Tennessee Williams, et tout le reste du répertoire classique. On le voit peu au cinéma, qu'il méprise. Il reviendra d'ailleurs dépité d'un court séjour à Hollywood, où on lui confia que des rôles superficiels de latin lovers, comme dans le sinistre Rhapsodie de Charles Vidor , en 1954 , aux côtés d'Elisabeth Taylor.

RHAPSODIE

Et puis vient l'année 1958. Le jeune Mario Monicelli confie à Gassman un des rôles principaux du Pigeon, comédie grinçante sur une bande de loosers échouant à monter un casse. Aux côtés de Toto et de Mastroaianni, Gassman explose, dans un genre nouveau pour lui. Un acteur comique est né, et la Comédie Italienne aussi, par la même occasion.

LE PIGEON

Curieusement, Gassman prend goût à cette nouvelle casquette . Tout en conservant sa Compagnie Théâtrale, il se lance à corps perdu dans la comédie.

( ici, très glamour, dans Les Monstres)


Si Il Mattatore n'est , au fond, qu'un assez réjouissant exercice de style permettant à Gassman d'incarner brillamment toute une galerie de personnages, il est une date dans l'histoire de la Comédie Italienne : celle de la rencontre entre l'acteur et Dino Risi. Celui-ci trouva en Gassman l'interprète idéal de ses films-jeux de massacre, avec ses personnages cruels , stupides ou simplement paûmés .
Le tandem enchaîna ainsi par la suite, entre autres,  Les Monstres, Parfum de Femme, la Marche sur Rome, et surtout le magnifique Fanfaron, que beaucoup considèrent comme le summum de leur collaboration :

LE FANFARON

Extrait du film de ce soir :

IL MATTATORE

A plus.
Fred.

dimanche 2 juin 2013

CINEMA DE MINUIT - LA NIQUE A BENITO...

Bonjour les amis !

Ce soir, à... minuit pile ( Fichtre !) : "Le Mariage de Minuit " (!!!) de Mario Soldati (1941)...


Eh oui ! Programmer "Le Mariage de Minuit" à minuit, dans le "Cinéma de Minuit", c'est possible : France 3 l'a fait...
Petit défi pour un film moins anodin qu'il n' y paraît. Mario Soldati n'a pas très bonne réputation auprès des cinéphiles français, qui connaissent surtout ses oeuvres tardives, notamment ses deux "Fernandeleries" : "Je suis de la revue" (1950) et "Sous le Soleil de Provence" (1956)...
Mais Mario Soldati a été un jeune réalisateur plein de promesses et d'audaces , le film de ce soir en est la preuve : situer , en 1941, un film dans la période du Risorgimento, c'était gonflé.
Petit rappel historique : le Risorgimento est le terme désignant cette seconde moitié du XIXème siècle qui voit l'unification de l'Italie à travers la formation de mouvements révolutionnaires,unification passant par  une guerre... contre l'Empire d' Autriche !
L'écrivain Alberto Lattuada, coscénariste, soulignera lui-même combien l'écriture du film  fut un jeu de cache-cache avec la censure mussolinienne . Il affirmera  même que le succès du film était dû à cette dimension : dans un cinéma alors corseté et apologétique, le film fut considéré par le public comme une bouffée d'air patriotique !
Le Risorgimento n'est pourtant que la toile de fond d'un drame tout ce qu'il y a de plus classique, inspiré d'un roman de la fin du XIXè : une femme d'origine modeste se voit mariée de force à un aristocrate . La grand-mère de celui-ci, opposée à cette union, leur mène alors la vie dure. Pour tout arranger, l'aristocrate s'engage... dans un mouvement révolutionnaire. S'ensuivent fuites, persécutions, malheurs.
Nous ne sommes pas très loin des conventions du mélo, très populaire et très lacrymal en Italie. Mais Soldati et ses somparses ( Lattuada, mais aussi son jeune assistant Dino Risi) soignent assez bien leur reconstitution et la psychologie de leurs personnages pour éviter la complaisance et nous donner finalement  un des plus beaux drames filmés de l'époque . Il faut dire qu'ils sont bien aidés par la présence, dans le rôle principal, d'Alida Valli.


Agée au milieu des années 30 d'une quinzaine d'années à peine, elle débute dans des films légers, pour ne pas dire cruches, avant de tomber entre les pattes du cinéaste officiel du régime, Carmine Gallone, qui lui fait jouer, entre autres, Manon Lescaut . Elle est alors "la Fiancée de l'Italie".
C'est Soldati et Le Mariage de Minuit qui lui permettent de devenir une grande actrice et une vedette à part entière .
Particulièrement avisée quand aux choix de ses films après la guerre, elle prendra soin de ne se donner à Hollywood qu'au compte-gouttes, par exemple, avec Le Procès Paradine d'Hitchcock (1947) ...

LE PROCES PARADINE

... Et de  privilégier des projets fantasques mais ambitieux, comme le fameux Troisième Homme de Carol Reed (1949) , avec Orson Welles...

LE TROISIEME HOMME

Mais c'est Visconti qui lui donnera le rôle de sa vie, en 1954, à une époque où les pulpeuses Sophia Loren et Gina Lollobrigida commençaient à tenir pulpeusement mais sûrement le haut du pavé, avec son chef d'oeuvre, Senso :

 SENSO

A noter que Senso se déroule également sous le Risorgimento. La boucle est bouclée !

A plus.
Fred.