samedi 28 mars 2015

CINEMA DE MINUIT - GERMI GERMANT...

Bonjour les amis !

Demain, à 00 H 00, sur F3 : Le Témoin (1946), de Pietro Germi ( supervisé par Alessandro Blasetti)...


Etrange début de carrière que celui de Pietro Germi. Celui qui connaîtra la célébrité avec des comédies italiennes grinçantes, telles Divorce à l'Italienne ou Séduite et Abandonnée...


... pratiqua dans les 15 premières années de sa carrière un cinéma bien différent, allant du polar au néo-réalisme, en passant par les films d'aventure. En cela , il se mit dans la roue de son mentor, Alessandro Blasetti, dont il fut souvent l'assistant. Cinéaste de l'Italie Fasciste, Blasetti accepta souvent toutes les besognes,y compris les plus propagandistes. Ce qui ne l'empêcha pas de donner également de fort jolis films , tel le fameux Quatre pas dans les nuages...

La Libération de l'Italie le contraignit à ralentir son activité et à faire profil bas. C'est peut-être ce qui explique qu'il en ait profité pour "pousser" son poulain, et se porter caution auprès des producteurs, pour que celui-ci puisse monter son premier film..
Le Témoin présente un pitch de film policier : un homme est accusé de meurtre  par un témoin oculaire qui se rétracte. L'homme, à sa sortie de prison,  retrouve le témoins  Mais nous ne sommes pas dans un thriller. La violence est absente du film. Nous sommes plutôt dans une réflexion autour de la culpabilité et des relations entre humains au sortir de la guerre. Le film, produit par une firme spécialisée dans les films religieux, vante le pardon, la rédemption, ce qui n'était pas du luxe dans l'Italie de 1946...

Une curiosité à découvrir .
Extrait :



samedi 21 mars 2015

CINEMA DE MINUIT - LE FILM DE PERSONNE...

Bonjour les amis !

Demain soir, à 00 H 00 :  Fils de Personne ( 1951) , de Raffaello Matarazzo...


Bon. Restons calme. Quinze jours seulement après nous avoir infligé le pachydermique Larmes d'Amour , impliquant le trio Matarazzo/Nazzari/Sanson, le CDM remet le couvert (sale) en nous proposant ce qui semble être leur plus grand succès.
Soyons honnête : je n'ai jamais vu le film en question. Mais le nombre assez impressionnant de films de Matarazzo diffusés dans l'émission depuis quelques années m'a permis de me faire une opinion sur  l'oeuvre du monsieur. Elle est assez négative. Il est pourtant présenté comme le roi du mélodrame à l'italienne. Dans ce cas, je n'aimerais pas connaître les dauphins.
Je n'aime pas le mélodrame. C'est un des rares genres que je rejette à priori. Ces histoires destinées à faire pleurer Margot reposent presque exclusivement sur des postulats réactionnaires : quand le sort et l'injustice s'acharnent, résignons-nous, acceptons le destin, et sacrifions-nous la larme à l'oeil. Le succès du genre dans l'Italie des années 50, fortement catholique, n'est pas surprenant.
Je n'aime pas le mélodrame, mais je sais reconnaître un grand réalisateur de mélodrames. Douglas Sirk en est un. En mêlant la noirceur des péripéties avec la flamboyance du technicolor, il donne du lyrisme à ses récits, met en avant la passion qui habite ses personnages  et les sort de La Veillée des Chaumières .
Presque toute son oeuvre en témoigne, et particulièrement l'étourdissant Ecrit sur du Vent :

 
Rien de tel chez Matarazzo. La mise en scène se met au diapason de dialogues écrits à la truelle par Aldo de Benedetti, qui n'aime rien tant que la redondance ( dans Larmes d'Amour, un personnage jaloux et désireux de briser le bonheur des personnages va déclarer : "Je suis jaloux et je n'aurai de cesse de briser votre bonheur", voyez le genre...), dialogues joués par des acteurs masculins raides comme des pépins (Amadeo Nazzari), ou humides du début à la fin du film, sans nuances (Yvonne Sanson). Dans le film de ce soir, et c'est, il faut le dire, au crédit de celui-ci, la méchante est jouée par notre Françoise Rosay nationale, pilier du cimé des années 30, et inoubliable chez Audiard en vieille buse de Faut pas prendre les Enfants du Bon Dieu pour des Canards Sauvages...


Mais comme le film est en VO, la chère Françoise est doublée. On va donc y perdre.
Bon, allez, le pitch du film , histoire de vous dégoûter totalement : une méchante comtesse (Rosay, donc) s'oppose au mariage de son fils avec une petite roturière . Quand celle-ci tombe enceinte , elle envoie le fiston se faire épouser par une autre , plus riche, en Angleterre. Mais ça ne lui suffit pas , à la vieille rosse : une fois le bâtard né, elle l'enlève (!), et fait croire à sa mort... La maman, je vous le donne en mille, finit par prendre le voile...
Quand je pense qu'il reste tant de comédies italiennes inédites...

PS : Certains critiques voient en Matarazzo un "grand cinéaste spiritualiste". C'est pire que ce que je pensais...

Quelques images du bidule... 


A plus !

Fred.




dimanche 15 mars 2015

CINEMA DE MINUIT - UN PONTIFICAT TROP LOIN...

Bonjour les amis !

Je n'ai pas eu le temps de chroniquer le film de la semaine dernière . Vous ne perdez rien, Larmes d'Amour, du sieur Rafaello Matarazzo étant un des pires mélos que j'aie jamais vus, digne d'un roman-photo de Nous Deux. Je persiste à ne pas comprendre l'engouement de certains pour ce réalisateur...

Bon.

Ce soir, à 00 H 25, sur France 3 : Au Nom du Pape Roi, de Luigi Magni (1977).

Encore un film bien mystérieux, redécouvert à l'occasion d'une récente ressortie en salles. Soyons honnêtes, l'oeuvre de Luigi Magni n'a jamais véritablement enthousiasmé les critiques. A une exception près : Jean Tulard, un des ses plus grands défenseurs, qui présente l'amusante particularité d'être également historien. Magni s'est en effet fait une spécialité de décortiquer des pans mal connus de l'histoire de son pays. Et en particulier du Risorgimento, cette période de la deuxième partie du XIXème siècle qui a vu naître l'unité de l'Italie.
Magni avait déjà abordé cette époque en 1969, en tournant Les Conspirateurs, avec Claudia Cardinale et, déjà, Nino Manfredi :




Cette fois, l'action se passe en 1867 . L'unité est presque faite : ne restent à l'écart que les états pontificaux de Rome et le Latium, sous protection de la France . Garibaldi est en marche pour achever le travail. C'est dans ce contexte qu'un attentat est commis à Rome . Trois révolutionnaires sont arrêtés . Ils doivent être jugés par le Tribunal du Sacré Collège. Mais le magistrat, un cardinal, se trouve être le père naturel d'un des garçons...
A travers ce fait divers, Magni montre un univers décadent, archaïque, qui se sait condamné ( Rome et le Latium tomberont avec Napoléon III en 1870) , mais va tout de même s'acharner pour réprimer le jeune mouvement révolutionnaire.
Ne nous y trompons pas : le film sort en 1977, et cette thématique, assez manichéenne, était présente dans bons nombres de films de l'époque.
Il bénéficie également de la présence de Nino  Manfredi, un des plus fameux comédiens de l'époque, qui a entre autres figuré dans une des plus belles comédies italiennes : Affreux, Sales et Méchants !


Une curiosité à découvrir...

Bande-annonce : 


A plus !

Fred.