samedi 21 mars 2015

CINEMA DE MINUIT - LE FILM DE PERSONNE...

Bonjour les amis !

Demain soir, à 00 H 00 :  Fils de Personne ( 1951) , de Raffaello Matarazzo...


Bon. Restons calme. Quinze jours seulement après nous avoir infligé le pachydermique Larmes d'Amour , impliquant le trio Matarazzo/Nazzari/Sanson, le CDM remet le couvert (sale) en nous proposant ce qui semble être leur plus grand succès.
Soyons honnête : je n'ai jamais vu le film en question. Mais le nombre assez impressionnant de films de Matarazzo diffusés dans l'émission depuis quelques années m'a permis de me faire une opinion sur  l'oeuvre du monsieur. Elle est assez négative. Il est pourtant présenté comme le roi du mélodrame à l'italienne. Dans ce cas, je n'aimerais pas connaître les dauphins.
Je n'aime pas le mélodrame. C'est un des rares genres que je rejette à priori. Ces histoires destinées à faire pleurer Margot reposent presque exclusivement sur des postulats réactionnaires : quand le sort et l'injustice s'acharnent, résignons-nous, acceptons le destin, et sacrifions-nous la larme à l'oeil. Le succès du genre dans l'Italie des années 50, fortement catholique, n'est pas surprenant.
Je n'aime pas le mélodrame, mais je sais reconnaître un grand réalisateur de mélodrames. Douglas Sirk en est un. En mêlant la noirceur des péripéties avec la flamboyance du technicolor, il donne du lyrisme à ses récits, met en avant la passion qui habite ses personnages  et les sort de La Veillée des Chaumières .
Presque toute son oeuvre en témoigne, et particulièrement l'étourdissant Ecrit sur du Vent :

 
Rien de tel chez Matarazzo. La mise en scène se met au diapason de dialogues écrits à la truelle par Aldo de Benedetti, qui n'aime rien tant que la redondance ( dans Larmes d'Amour, un personnage jaloux et désireux de briser le bonheur des personnages va déclarer : "Je suis jaloux et je n'aurai de cesse de briser votre bonheur", voyez le genre...), dialogues joués par des acteurs masculins raides comme des pépins (Amadeo Nazzari), ou humides du début à la fin du film, sans nuances (Yvonne Sanson). Dans le film de ce soir, et c'est, il faut le dire, au crédit de celui-ci, la méchante est jouée par notre Françoise Rosay nationale, pilier du cimé des années 30, et inoubliable chez Audiard en vieille buse de Faut pas prendre les Enfants du Bon Dieu pour des Canards Sauvages...


Mais comme le film est en VO, la chère Françoise est doublée. On va donc y perdre.
Bon, allez, le pitch du film , histoire de vous dégoûter totalement : une méchante comtesse (Rosay, donc) s'oppose au mariage de son fils avec une petite roturière . Quand celle-ci tombe enceinte , elle envoie le fiston se faire épouser par une autre , plus riche, en Angleterre. Mais ça ne lui suffit pas , à la vieille rosse : une fois le bâtard né, elle l'enlève (!), et fait croire à sa mort... La maman, je vous le donne en mille, finit par prendre le voile...
Quand je pense qu'il reste tant de comédies italiennes inédites...

PS : Certains critiques voient en Matarazzo un "grand cinéaste spiritualiste". C'est pire que ce que je pensais...

Quelques images du bidule... 


A plus !

Fred.




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