vendredi 24 octobre 2014

SUPER MAMIE A CHAUVIGNY !

Rebonjour les amis !

Dimanche 26 Octobre, c'est au Cinéma Le Rex de Chauvigny, à 20 h, que j'aurai le plaisir de vous présenter, dans le cadre des Séances Patrimoine CLAP, un très joli film de René Allio, sorti en 1965 : La Vieille Dame Indigne ...

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Un très joli road-movie provençal, un hymne à la liberté, mettant en vedette l'excellente Sylvie, avec également Jean Bouise et Victor Lanoux, sur une musique de Jean Ferrat !

Extrait :


Et , en bonus, la très belle chanson du film  :


A dimanche !

Fred.



CINEMA DE MINUIT - MAUPIN PERDU ?

Bonjour les amis !

Dimanche, à 00 H 20, sur France 3 : Le Chevalier de Maupin/Mademoiselle de Maupin (1966), de Mauro Bolognini...

 Nous avons bandé nos yeux et le film est ce qu'il est... Voilà comment Bolognini lui-même évoquait ce curieux film , seule oeuvre d'aventures de son auteur, plutôt spécialisé sur les reconstitutions soignées, de bon goût, et parfois précieuses.
Pourtant, à la base, il y a la première oeuvre importante de Théophile Gauthier, Mademoiselle de Maupin, qui conte les mésaventures amoureuses d'une authentique comédienne, Madeleine de Maupin, qui, lasse de ses amants, décide de se travestir pour surprendre leurs secrets.

( Voici la véritable Maupin, de son vrai nom Julie d'Aubigny...)

Ce qui frappe dans ce résumé, c'est le nombre d'oeuvres de fiction ultérieures que l'on y retrouve . La femme aux multiples amants célèbres , c'est évidemment Caroline Chérie...
 
... Et la femme travestie en homme qui vit des aventures, c'est Lady Oscar !


Mais la référence ultime, qui, je pense, est à l'origine du montage même du film, c'est évidemment Angélique, Marquise des Anges !


Nous sommes en 1966 : la saga est en cours et fait un carton dans les salles . Il est évident que nous sommes ici devant un projet opportuniste. Preuve supplémentaire : un des rôles principaux masculins est incarné par Robert Hossein, le beau Joffrey lui-même !
Enthousiaste à l'idée d'adapter Théophile Gautier, Bolognini doit vite déchanter . La production allemande à gros budget qui s'annonçait s'effondre, et la production se retrouve... en Yougoslavie, avec trois francs six sous. Pour Bolognini, c'est le tournage qui a été une aventure... 
Pourtant, la Maupin est incarnée par la jolie et talentueuse Catherine Spaak.
Fille du scénariste de Renoir et Duvivier, Charles Spaak, elle tourne très tôt, et Alberto Lattuada la lance dans le sulfureux Les Adolescentes, en 1960 .


Sans devenir à proprement parler une star, elle mène sa carrière solidement en Italie, et tourne avec les plus grands : Risi, Ferreri, Monicelli . Et en plus, elle chantait !



 . Pour elle et son frais minois, on peut se hasarder sur cet incident de parcours. Mais Bolognini avait fait mieux avant, et il fera mieux après...

A plus.

Fred.

samedi 18 octobre 2014

CINEMA DE MINUIT - INNOCENCE SANS PLOMB ?

Bonjour les amis !

Demain dimanche, à 00 H 10 sur F3, Le Temps de l'Innocence (1993) , de Martin Scorsese...


Ah, 1993, toute ma jeunesse, Mitterrand,  mon bac, mes espoirs d'un monde plus beau... Hum, bref, les lendemains de fête ont un goût de cendre, et le CDM ne nous avait pas habitué à des films si proches de nous... Pour une fois, je peux parler d'un film dont la sortie est postérieure à ma naissance...
A l'époque, d'ailleurs, je me souviens que les ados fans de Scorsese avaient été décontenancés par ce cru-là, qui suivait le culte et violent Les Affranchis...


... et le moins culte et tout aussi violent  Les Nerfs à Vif...


C'est vous dire si cette adaptation du célèbre ouvrage sentimental et romantique d'Edith Warton a déçu les jeunes postmodernes que nous étions, avides de Hartley, Tarantino et autres Peter Jackson période punk ! Ca ressemblait à un reniement, rien de moins ! D'ailleurs, à l'époque, la déjà redoutable triade Inrocks-Télérama- Libé avait fait la fine bouche devant ce qui était pour eux un film académique.
Le temps a passé, et, à l'aune de l'oeuvre de Marty, il faut bien reconnaître que ce film compte parmi les réussites majeures de son auteur, s'inscrivant parfaitement dans un renouveau romantique entamé , la même année, avec le Dracula de Coppola.
Comme toutes les grandes histoires d'amour, celle du Temps de l'Innocence est contrariée. Newland Archer, fraîchement fiancé, apprend que son amour d'enfance, Ellen Olenska , est de retour à New York, mariée. Il va la guider à travers les arcanes et les codes de l'aristocratie new-yorkaise, et , ainsi , retrouver une place à ses côtés.
La mise en scène, avec une grande sensibilité, suit les errements de Archer, et les effets terribles du temps qui passe. Loin du bruit et de la fureur des histoires de mafieux italo-américains, nous sommes ici dans les bouleversements du coeur, tout aussi remuants. Comme chez Coppola, le metteur en scène se permet des moments baroques, oniriques, bien loin de l'académisme dénoncé plus haut.
Le film est également l'occasion de retrouver ces acteurs qui étaient alors, en haut de l'affiche, et qu'on a , plus ou moins, depuis, perdus de vue :


L'excellent Daniel Day Lewis, révélé par son rôle de composition dans My Left Foot, et qui s'est avéré un des acteurs les plus exigeants et les plus complets de la décennie. Etrangement, il prend sa retraite après 1996 , pour se consacrer quelques temps à la cordonnerie et à l'ébénisterie...
Il revient ponctuellement sur les écrans à partir de 2006, notamment dans le fameux There Will Be Blood de Paul Thomas Anderson... Il reste trop rare, vraiment trop rare...


Michelle Pfeiffer était alors une des plus grandes stars d'Hollywood. Et talentueuse, qui plus est. Que s'est-il passé ? De mauvais choix ( Wolf de Mike Nichols, son remplacement par Madonna dans Evita, l'infâme Esprits Rebelles), et son mariage avec le scénariste David E.Kelley ( Ally MacBeal) vont l'amener à tourner moins souvent, des oeuvres moins ambitieuses. Aujourd'hui, on la voit encore, mais plus en hommage à sa gloire passée que dans le cadre d'une carrière cohérente.


Chère à nos coeurs adolescents, Winona Ryder était la copine pétillante que nous rêvions tous d'avoir. Révélée par Tim Burton dans Beetlejuice, elle y rencontre Johnny Depp, avec qui elle aura une relation passionnée durant quatre ans. Ils joueront ensemble dans Edward aux Mains d'Argent . Ils se séparent en 1993 , et c'est également la fin de sa grande période : elle négocie mal le passage de l'adolescente à l'adulte, et se fait oublier . Burton, Woody Allen, Jean-Pierre Jeunet la sollicitent encore de temps en temps, mais on ne la voit plus guère.
La rediffusion de ce fort bon film est également l'occasion de constater à quel point le cinéma , et notamment Hollywood, jette vite ses stars pour les remplacer par d'autres... Et très souvent, c'est injuste.

A ce propos, cette chronique est évidemment dédiée à la superbe Marie Dubois...


A plus.

Fred.



dimanche 12 octobre 2014

CINEMA DE MINUIT - POUR LES YEUX DE LAWRENCE...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 10, sur F3 : Amants et Fils (1960) , de Jack Cardiff...

 Une rareté , ce soir, sur laquelle je n'ai que fort peu d'informations , et que je n'ai jamais eu l'honneur de visionner. Nous en sommes donc tenus aux conjectures...
Il s'agit, comme le merveilleux Love, diffusé il y a peu, d'une adaptation de D.H.Lawrence ( L'Amant de Lady Chatterley) . Mais ce n'est pas la même époque, pas le même contexte.
Nous sommes au début des années 60, et Hollywood s'écroule. Les studios essaient alors, entre autres opérations de sauvetage, de délocaliser la production à l'étranger, et particulièrement en Angleterre . N'oublions pas que même le Cléopâtre de Mankiewckz a failli y être tourné.
Jerry Wald, un des hommes forts de la Fox, commandite donc cette oeuvre de prestige, et, pour la diriger, il fait appel à Jack Cardiff.

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Jack Cardiff est d'abord un grand, très grand directeur de la photographie, qui a travaillé avec les plus grands metteurs en scène britanniques et américains (Michael Powell, Hitchcock, Huston) , et dont le travail sur la couleur lui a valu deux oscars, bien mérités, notamment en 1947 pour le fabuleux Narcisse Noir...


Cardiff passe à la mise en scène à la fin des années 50, et ce pan-là de sa carrière est moins renommé. A titre personnel, je me méfie souvent des films de chef op', qui , pour être évidemment esthétiquement réussis, sont souvent froids et sans âme .Et pourtant, il en faut, de la chaleur, pour évoquer cette histoire d'une famille minière de la fin du XIXème siècle, déchirée par la mort et les passions, et dominée par une mère castratrice , incarnée par une grande figure du théâtre britannique, Wendy Hiller, vue au cinéma  dans Je Sais Où Je Vais, également de Powell et Pressburger ...


Côté américain, on remarquera la présence de Dean Stockwell, ancien enfant star dont la carrière ne s'est jamais interrompue : après avoir donné la réplique à Sinatra dans Escale à Hollywood...


... Il secondera Errol Flynn dans les années 50...


... fera partie de la bande de rebelles de 68, avec Nicholson, Peter Fonda, Bruce Dern, entre autres dans l'étrange Psych-Out...


... et finira dans la peau de Al, l'acolyte de Sam Beckett dans la série Code Quantum...


Pour finir, signalons que le scénario, aux fortes résonances politiques et sociales, est partiellement l'oeuvre de  Gavin Lambert, un des éléments phares du free cinema, équivalent de la Nouvelle-Vague en Grande-Bretagne...

A plus !

Fred.



lundi 6 octobre 2014

INSTANT SUEDOIS A GENCAY !!

Bonjour les amis !

Ce soir, le Cinéma de Gencay ouvre sa saison Patrimoine CLAP en ma compagnie et avec un film de 1963, signé Bo Widerberg : Le Péché Suédois...


 Réponse de la jeune génération d'alors au cinéma de Bergman, ce film , inspiré des méthodes de la Nouvelle Vague Française, offre un portrait dur et touchant des jeunes Suédois des Trentes Glorieuses...

A ce soir !

Fred.



samedi 4 octobre 2014

CINEMA DE MINUIT - HELLO, DOCTEUR JEKYLL !

Bonjour les amis !

Demain dimanche, à 00 H 10, sur F3 : Docteur Jekyll et Mister Hyde (1941), de Victor Fleming...

 
La nouvelle de Stevenson est une des plus belles métaphores, et des plus terrifiantes,  sur la lutte entre le bien et le mal. Qui plus est, c'est une métaphore vivante, et singulièrement érotique, la différence entre Jekyll et Hyde étant particulièrement marquée dans son rapport aux femmes . Il n'est donc pas étonnant que le cinéma (et ensuite, la télévision), en aient multiplié les adaptations . Rien que 4 avant l'apparition du parlant, dont une, déjà fameuse, avec John Barrymore :


Mais les deux meilleures versions furent réalisées après 1930, à Hollywood, et, détail étrange, à dix ans d'intervalle : en 1932, à la Paramount, sous la houlette de Rouben Mamoulian, avec Fredric March et Miriam Hopkins :


Cette version-là bénéficie d'une grande liberté dans la mise en scène de l'horreur et de l'érotisme : nous sommes avant le tour de vis donné à l'industrie hollywoodienne par le code de censure...
Ce n'est plus le cas en 1941, et il est vraiment étonnant que la très conservatrice Metro-Goldwyn-Mayer se soit lancée dans un projet si glissant , alors même que le cinéma d'épouvante était en recul...
Le projet est confié à Victor Fleming, qui sort de deux gros gros succès : Le Magicien d'Oz, et surtout Autant en Emporte le Vent, deux projets où, en fait, les réalisateurs se sont succédés, mais qu'il a tout de même signés. Ici, il est également producteur , et fait à peu près ce qu'il veut .
La première qualité du film, c'est l'excellence de la reconstitution de l'Angleterre Victorienne par l'équipe artistique du studio.
Sa seconde qualité, c'est une adaptation franche de John Lee Mahin, qui n'élude aucune des dimensions de la nouvelle, qu'elles soient morales ou sexuelles.
Troisième qualité, la distribution.


Spencer Tracy était alors spécialisé, à la MGM, dans les rôles de boy-scout, les redresseurs de tort, ou les victimes injustement accusées, comme dans Fury de Fritz Lang :


Lui faire incarner Jekyll, c'était laisser le bien prendre le visage du mal , et, ainsi, impressionner le spectateur ( la même réflexion  avait été faite dans la version March).
Et la grande supériorité de la version MGM sur la version Paramount, ce sont ses deux partenaires féminines : Lana Turner et Ingrid Bergman .



Mettre ces deux superbes femmes dans les pattes de Jekyll-Hyde, c'était aussitôt orienter le film vers le rapport au désir. Au départ, Bergman devait jouer la good girl, Beatrix, la fiancée officielle du docteur. Pour casser son image , elle demanda à jouer la bad girl, Ivy, la prostituée victime de Hyde. Cette inversion est intéressante : les deux femmes se retrouvant aussi classieuses et désirables l'une que l'autre.
Le film est tourné au moment où la psychanalyse fait son entrée à Hollywood . En témoigne cette courte scène onirique, très audacieuse pour l'époque, où Jekyll conduit une calèche tirée par ses deux maîtresses, qu'il fouette gaiement.


Ce film est le témoignage de la faculté qu'avaient les grands studios hollywoodiens, ponctuellement, de produire des adaptations non seulement prestigieuses, mais profondes,des classiques de la littérature...

Bande annonce :


A plus.

Fred.