dimanche 31 mars 2013

EN DERANGEMENT...

Bonjour les amis !

Suite à un incident technique, je ne pourrai pas assurer ce blog dans les jours qui viennent...

Le film du Cinéma de minuit, "Le Comte de Monte-Cristo" de Robert Vernay (1942), sera chroniqué la semaine prochaine, car c'est un film en deux parties ( ça tombe bien !). Ne le manquez pas, c'est un classique !

A très vite !
Fred.


mardi 26 mars 2013

IL NOUS MANQUE DEJA...

Bonjour les amis !

Le nouveau pape s'appelle François.
Le pape précédent s'appelait Benoît. Et puis, il est parti, Benoît.
Il nous manque déjà.

Je lui avais rendu hommage dans le Viandox de Février 2013, avec une chanson presque trop bien pour lui...

IL NE PRIERA PAS CE SOIR

Filmé par Edouard Audouin et Cédric Boissinot.
Affiche : Loïc Méhée. Musique du générique : Vincent Dacquet.

A plus.

Fred.


dimanche 24 mars 2013

CINEMA DE MINUIT - MALAISIE D'AMOUR...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 15, sur France 3 : "Amok" (1934) de Fédor Ozep...


Amok, en ethnonologie, désigne un comportement de violence  meurtrière observé dans diverses régions du globe. Le mot est malais car c'est après avoir observé ce type de comportement en Malaisie que des ethnographes ont commencé à théoriser la chose.
En 1922, Stefan Zweig  écrit une nouvelle intitulée Amok ou le Fou de Malaisie. Un médecin y rencontre une femme qui lui demande de l'avorter, l'enfant étant adultérin. Le médecin refuse dans un premier temps, mais, saisi par l'Amok, ici assimilé à une obsession amoureuse, il n'aura de cesse de retrouver cette femme pour la secourir. Il arrivera bien sûr trop tard, mais sauvera la réputation de la dame en mentant à son mari et à ses proches.
L'avortement étant un sujet particulièrement surveillé par la censure, l'adapter au cinéma était une gageure. La sortie du film fut d'ailleurs retardée pendant plusieurs mois. Mais l'audace ne paie pas toujours. Toutes les adaptations d'Amok (il y en eut 3 après celle-ci) furent des échecs artistiques, que ce soit la plus récente , sortie en 1993, avec Fanny Ardant, ou la version mexicaine de 1944, interprétée par Maria Felix :

AMOK AVEC MARIA FELIX

Pourquoi ces échecs ? Sans doute parce que, là où Zweig appuyait sur le conflit moral et psychologique entre le médecin et sa patiente, le cinéma ne garde que l'anecdote. Et l'anecdote de la nouvelle, c'est quand même un gros mélo.Il aurait donc fallu un grand cinéaste pour bousculer tout ça. Or, ici, nous avons Fédor Ozep.






Fedor Ozep connaît des débuts assez prestigieux dans son pays natal, la Russie, en étant , par exemple, le scénariste du grand Protazanov pour sa Dame de Pique adaptée de Pouchkine (1916).
Il passe à la réalisation en 1926 avec Miss Mend co-réalisé par Boris Barnet :

MISS MEND

Puis à la fin des années 20, il quitte l'URSS. Mauvaise idée . Ce vaillant petit soldat du cinéma muet ne se fera jamais vraiment au parlant. Il tournera en Allemagne, en France, aux Etats-Unis, et enfin au Québec, où il mourra à la fin des années 40, sans laisser aucune oeuvre majeure.
Il faut dire, que, dans le cas qui nous occupe, il n'est pas aidé par sa distribution.
La "fauteuse" est incarnée par Marcelle Chantal (eh oui, en ce temps, des actrices pouvaient s'appeler Marcelle Chantal) :


Le principal titre de gloire de la dame est d'avoir joué dans un des premiers films français (semi-)parlants, Le Collier de la Reine, en 1929. Soyons justes, cette ex-cantatrice a connu une jolie carrière dans les années 30, mais hélas, souvent  dans des histoires mélodramatiques ou pompières, où elle incarne, avec (trop de ?) classe, les demi-mondaines arrogantes,  les bourgeoises en faute, ou les reines contrariées. Le temps est un terrible arbitre : de tous les films tournés par Marcelle Chantal (et il y en eut quelques bons) , aucun n'est resté dans la mémoire collective. La faute à une actrice peut-être trop inscrite dans son époque.
Parmi les pépites de sa filmographie , signalons quand même "Au Nom de la Loi" de Maurice Tourneur (1931), un des premiers grands films policiers parlants...
Elle est , dans Amok,  confrontée à la raideur de Jean Yonnel de-la-Comédie-Française et à un Jean Servais très jeune, alors loin du comédien profond qu'il sera pour Jules Dassin ou Luis Bunuel...
Seul deux personnages hors-normes valent que l'on s'attache à ce film daté : d'abord, le fascinant  Valéry Inkijinoff, acteur russe d'origine bouriate qui, après avoir été le co-fondateur , excusez du peu, de la théorie de la biomécanique théâtrale, s'exilera comme Ozep et jouera, pendant plus de trente ans, presque tous les rôles d'asiatiques fourbes du cinéma européen...


Et ensuite, la mythique chanteuse Fréhel, qui, ici, comme elle le faisait régulièrement à l'époque, vient pousser la chansonnette, histoire de booster un projet bancal.

FREHEL DANS AMOK

A plus.
Fred.







vendredi 22 mars 2013

J'L'AVAIS PAS DIT ?

Bonjour les amis !

L'annonce réjouissante de la mise en examen de Nicolas Sarkozy ( youpi ! youpi !) a un peu occulté une autre nouvelle moins gaie : l'enterrement programmé de la taxe à 75 %... C'est pas pour me vanter, mais dès Janvier dernier, je l'avais vu venir...


Je vais peut-être me reconvertir dans la voyance... Ca gagne bien, au moins trois poules par mois...

A plus.
Fred.

dimanche 17 mars 2013

CINEMA DE MINUIT - AUX INNOCENTS LA TROUILLE PLEINE...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 20 (horaire sous réserves, pour cause de retransmission sportive ) : "Les Innocents" (1961) de Jack Clayton...

Après Madame Bovary, voici encore un ouvrage inadaptable qui n'a cessé d'être adapté ! Il s'agit cette fois du Tour d'Ecrou de Henry James. Il était bien difficile de porter à l'écran cette histoire d'une gouvernante témoin d'évènements étranges,et qui finit par croire que des esprits maléfiques en veulent aux enfants dont elle a la charge... En effet, le roman est raconté à la première personne par la gouvernante en question. L'ambiguïté sur la réalité de ce qu'elle narre est donc présente tout le long du livre. Comment transposer cela au cinéma ? Clayton fut (presque) le premier à s'y coller, après une première tentative télévisée avec Ingrid Bergman en 59...
Il faut dire que le réalisateur britannique était alors au faîte de sa carrière , son premier film "Les Chemins de la Haute Ville" (1958)  ayant été particulièrement remarqué, ses deux acteurs principaux, Simone Signoret et Laurence Harvey, ayant même reçu chacun un Oscar pour leur prestation...




Clayton avait donc les coudées franches, et pour réussir le tour de force d'adapter James, il fit appel à un écrivain renommé : Truman Capote.


L'auteur de "Breakfast at Tiffany's " et le réalisateur parvinrent à contourner les obstacles et à réussirent habilement à faire douter le spectateur, tout comme doute la gouvernante. Celle-ci est incarnée par Deborah Kerr.






Celle-ci est peut-être l'actrice britannique ayant le mieux réussi aux Etats-Unis, arrivant à concilier popularité, succés public et exigence artistique : Quo Vadis, Thé et Sympathie, Le Prisonnier de Zenda figurent à son palmarès, ainsi que le mythique Tant qu'il y aura des hommes (1953) :


Les Innocents marque son retour en Angleterre, aux côtés du so british Michael Redgrave, et du savoureux Peter Wyngarde, que les amoureux de vieilles séries télé britanniques (tape dans tes mains !) connaissent bien : après avoir été un "guest" très demandé ( Chapeau Melon et Bottes de Cuir, Le Saint , Le Prisonnier), il deviendra extrêmement populaire en incarnant l'ahurissant Jason King dans Département S (1969) , à tel point qu'on lui donnera ensuite sa propre série, Jason King (1971), aussi kitsch et sympa que la précédente :



Pour en revenir au film , la photo de Freddie Francis ainsi que la musique de Georges Auric achèvent la réussite de l'ensemble, qui est un grand film d'angoisse.

Dix ans plus tard, Michael Winner (Un Justicier dans la Nuit) se lancera, avant beaucoup d'autres, dans une nouvelle adaptation . Mais ce Corrupteur (1972) est bien moins convaincant, phagocyté qu'il est par la présence encombrante de Marlon Brando dans le rôle du valet :


Quand à  la version  la plus connue, mais dont la fidélité au roman n'est que partielle, ce qui rend la comparaison difficile,  c'est évidemment Les Autres (2001) d'Amenabar , avec Nicole Kidman :


Bande-annonce du film de ce soir  : 


A plus.
Fred.



vendredi 15 mars 2013

HABEMUS VIANDOX !

Bonjour les amis !

Pour ceux qui n'ont pas pu accéder à la Connaissance, c'est-à-dire au Viandox du 19 Février dernier, voici une première tranche de rigolade, qui concernait le Pape, l'ancien, le démissionnaire...

BENOIT, REVIENS !*

Filmé par Edouard Audouin et Cedric Boissinot.
Affiche : Loïc Méhée. Musique du générique : Vincent Dacquet.

A plus.
Fred.

 * Pour cause de souci technique, le lien direct est impossible...








dimanche 10 mars 2013

CINEMA DE MINUIT - C'EST UN TALLEYRAND QUI BOITE...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 30, sur France 3 : "Le Diable Boiteux" (1948) de Sacha Guitry...


Chronique dédicacée à l'ami Maxime Debernard...

Programmer ce film dans le cadre d'un cycle "Littérature et Cinéma" est une démarche un peu... eh oui, boiteuse ! En effet, le film prend sa source dans une pièce de théâtre,  Talleyrand,  que Guitry a montée uniquement parce que la censure de l'époque lui avait refusé le script original du film !
Pourquoi ce refus ? Recontextualisons, si vous le voulez bien...
En 1947, malgré un non-lieu devant les tribunaux concernant ses activités sous l'Occupation, Guitry demeure un paria. A la Libération, le milieu artistique en a fait ( à tort ou à raison, ça se discute encore) le symbole de la compromission avec les Allemands.Ce qui est sûr, c'est qu'il a été le paratonnerre qui a permis à d'autres de se blanchir en silence . De cette époque, où il fut emprisonné, Guitry demeurera blessé, aigri. Et sa réponse fut une biographie de Talleyrand.



Talleyrand , prêtre défroqué devenu homme d'état, Talleyrand le mal-aimé, celui qui changeait de camp dès que le vent tournait : d'abord pour la République, ensuite  pour l'Empereur, enfin  pour le Roi.
Un traître pour beaucoup, dont Napoléon, qui disait qu'il était "de la m... dans un bas de soie " !
Il est, à tout le moins,  devenu le symbole de l'opportunisme. Attitude compréhensible, nous dit Guitry, car " la Grandeur de la France passe avant la Fidélité au Régime". A travers Talleyrand, le film parle bien évidemment de Sacha, de ses choix.
La Censure ne fut pas dupe . Réhabiliter Talleyrand, c'était justifier la Collaboration . Les censeurs craignaient , entre autres , que certaines répliques du film ne fassent réagir le public. Le problème étant, selon Guitry, que les répliques les plus "fâcheuses" n'étaient pas de Guitry, mais de Talleyrand lui-même.Ou de Louis XVIII, ou de Bonaparte !!
L'étape de la pièce, qui fut un succès, permit à Guitry de contourner la censure et de monter son film.
Certains critiques n'hésitèrent pas, cependant, à ironiser, comme Albert Gilou, qui légenda une photo représentant Napoléon et Talleyrand de la façon suivante : "Sacha Guitry nous montre comment il met un dictateur dans sa poche dès la première réplique"...
Revu aujourd'hui, le film est un des meilleurs du Maître. Passionné par son personnage, il abandonne la (légère, légère) cuistrerie qui alourdissait parfois ses évocations historiques, comme Les Perles de la Couronne ou Remontons Les Champs-Elysées, et nous livre, à travers... son cas personnel,  une démonstration grinçante de la grandeur et des petitesses de la pratique du pouvoir...Quand à la préservation de la Grandeur de la France, c'est une question qui le regarde, lui, et l'on est en droit de trouver cette approche déjà  désuète, même à l'époque. Car il ne s'agirait pas de confondre Grandeur et Dignité. Et la Dignité de la France , entre 1940 et 1944, elle était davantage à Londres ou dans les maquis que dans les salons de Sacha. A mon avis.
Enfin bon, ceci étant dit, c'est un excellent film, à ne pas rater, malgré la présence, pour la première fois, de Lana Marconi, la dernière et la moins convaincante des Guitry-Girls.

Extrait :



 A noter que Guitry reprendra le rôle de Talleyrand, de façon plus épisodique, dans son "Napoléon" (1954)...

A plus.
Fred.



dimanche 3 mars 2013

CINEMA DE MINUIT - UN AMERICAIN A YONVILLE...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 15 sur France 3 : "Madame Bovary" (1949) de Vincente Minnelli...

 Dans un cycle intitulé "Littérature et Cinéma", il était difficile de passer à côté d'une "Madame Bovary" tant ce roman incarne la quintessence de la littérature française classique, et tant, pourtant réputé inadaptable , il a été adapté. Et même les meilleurs s'y sont collés  : Chabrol (1990) , et puis Renoir (1933)...


Tous les deux , pourtant talentueux, s'y sont cassés les dents (surtout Chabrol !) . En effet, comment rendre l'ennui, coeur du récit, sans être ennuyeux ?
Eh bien, Vincente Minnelli, lui , a trouvé la solution : il prend parti. Pour Emma Bovary. Alors que Flaubert avait, finalement, assez peu d'estime pour son personnage principal, aussi peu que pour l'univers hostile qui l'entoure, Minnelli en fait la victime aliénée des convenances et des préjugés de son époque, une jeune femme encore pleine d'illusions,  éprise de liberté, et que l'on brise. Par rapport au matériau original, c'est une trahison, mais une trahison hautement cinématographique. Et c'est pourquoi la version de Minnelli est considérée comme la meilleure transposition du livre au cinéma.


Rappelons à cette occasion que Minnelli ( mari de Judy Garland et papa de Liza) n'était pas qu'un (très grand !) réalisateur de comédies musicales ( Un Américain à Paris, Brigadoon, Tous en Scène, etc...). Il s'est essayé avec bonheur à  tous les genres, de la comédie ( Le Père de la Mariée) au drame, avec, entre autres, le sublime Comme un torrent (1958)...


Amateur d'art, influencé par la culture européenne, il était un des esthètes d'Hollywood, et les jeux de miroirs qu'il installe autour d'Emma, illustration du divorce entre ce qu'elle est et ce qu'elle aurait voulu devenir, préfigure les plus belles scènes des films d'Ophüls...

Emma Bovary, c'est Jennifer Jones.


Très belle actrice, sa carrière sera marquée par la passion que lui portera son producteur et mari David O.Selznick ( Autant en emporte le Vent, Rebecca) et sa rage d'en faire une star. Il y parvient tout d'abord, avec Le Chant de Bernadette (1943) et surtout le mythique Duel au Soleil (1946):


Mais ce film marque aussi les limites du système Selznick : intrusif, malade à l'idée que son égérie soit mal filmée, il épuise pas moins de SEPT réalisateurs !! Si le film est un chef d'oeuvre et un succès, les studios et les metteurs en scène se détournent peu à peu de Jennifer Jones,  par peur de devoir subir l'ouragan Selznick.
Le tandem mythique des "Archers",  Michael Powell & Emeric Pressburger, sollicités pour La Renarde (1950) verront leur travail massacré , voire retourné par Selznick...
L'échec de L'Adieu aux Armes , en 1956, marque la fin du succès pour le couple.  A sa mort, Selznick laisse sa veuve couverte de dettes...
Trop couvée, Jennifer Jones est néanmoins l'une des actrices hollywoodiennes les plus inoubliables, belle, charismatique, émouvante. Entourée d'une distribution apte à la valoriser ( Van Heflin, Louis Joudan... plus James Mason dans le rôle de Flaubert !), elle livre ici l'une de ses plus belles compositions...

Extrait : 


A plus.
Fred.