lundi 29 juillet 2013

LE DERNIER MIRACLE DE BERNADETTE...

Bonjour les amis !

La télévision, comme à son habitude, a été bien chiche en hommages à la chère Bernadette Lafont.
Mais ARTE, ce soir, à 20 H 40 , va la venger et calmer tout le monde, en diffusant le culte , rarissime,  long - près de 4 h ! - mais inratable La Maman et La Putain de Jean Eustache ( 1973) !


Invisible et introuvable en vidéo pour d'obscures raisons légales , le film est l'archétype du cinéma d'auteur abouti tel qu'on le concevait dans les années 70 . Film "de chambre" autour d'un triangle amoureux , bavard et cultivé, il est l'expression pure de l'art de son auteur Jean Eustache.
Le critique et cinéaste Olivier Assayas a estimé à raison qu'Eustache avait réalisé le film  théorisé, presque 15 ans plus tôt, par la Nouvelle Vague .
Alors, préparez les sandwiches, le café ,  un alcool fin,  et redécouvrez Madame Lafont , ainsi que Jean-Pierre Léaud et Françoise Lebrun, au sommet de leur art.

Extrait :

A plus.
Fred.

PS : Pour cause de semaine chargée, je ne pourrai sans doute pas rédiger l'article sur le CDM de la semaine avant son passage. Il s'agit d'un fort beau film de Valerio Zurlini, "Journal Intime" ( 1962) avec Mastroianni , que je vous chroniquerai dans une huitaine de jours. En attendant , voici un extrait :


A très vite.

jeudi 25 juillet 2013

CINEMA DE MINUIT - L'ITALIENNE DIMENSION...

Bonjour les amis !

Dimanche, à 00 H 10, sur France 3 : "La Dixième Victime" d'Elio Petri...


Encore une fois, ne pas se fier à cette affiche coquine, destinée à mettre en valeur la palstique parfaite d'Ursula Andress, alors auréolée de sa gloire bondienne... Il s'agit ici d'un film... de science-fiction. Ce qui est vraiment une curiosité ! Car si le cinéma transalpin  a brillé , durant toute l'après-guerre, dans tous les genres possibles et imaginables, la science-fiction italienne, elle, fait vraiment figure de parent pauvre ! 
Le matériau original du récit est une nouvelle de l'auteur américain Robert Sheckley, "la Septième Victime" qui conte comment, dans un futur proche, les gouvernants, pour maintenir leur autorité et gérer les pulsions meurtrières du peuple, organisent une "Grande Chasse" à laquelle les participants doivent survivre dix fois de suite, étant alternativement chasseur et gibier. Les vainqueurs deviennent riches et célèbres. Les autres sont morts . Ca vous rappelle quelque chose, n'est-ce pas ? 


( LE PRIX DU DANGER - Yves Boisset - 1983)


 
(RUNNING MAN - Paul Michael Glaser - 1987)

Eh bien c'est normal, puisque le premier film est  inspiré d'une autre nouvelle de Sheckley , au contenu très proche, et que le second est inspiré d'une nouvelle de Stephen King , elle-même inspirée de la nouvelle de Sheckley ! ( Quelqu'un veut une aspirine ?)
Quoi qu'il en soit, le thème de la chasse à l'homme n'était alors plus nouveau au cinéma , et avait déjà donné lieu à un chef d'oeuvre en 32 : Les Chasses du Comte Zaroff , de Schoedsack et Pichel...


Mais ce qui a intéressé le cinéaste Elio Petri dans la nouvelle, c'est surtout la description d'un futur cauchemardesque, orwellien, où l'homme est totalement aliéné. Petri avait déjà traité ce thème dans des drames plus classiques, comme L'Assassin (1961), portrait d'un antiquaire, qui , sous la pression de la police, finit par avouer un crime qu'il n'a pas commis.

La Science-Fiction permet ici au cinéaste d'aborder le rapport à l'autorité, à la schizophrénie, qui guette chacun de nous dans des sociétés de plus en plus autoritaires. Il reviendra maintes fois sur le sujet, notamment dans ses films politiques des années 70, dont le fameux Enquête sur un Citoyen au-dessus de tout Soupçon (1970) :


"La Dixième Victime" est aussi, de l'aveu même du cinéaste , de son film le plus "pop". Jugez-vous même dans cet extrait  :


Quand on pense que le film a été tourné deux ans avant "Blow Up" et cinq avant "Orange Mécanique", on est en droit de le considérer comme une oeuvre visionnaire.
Emmené par deux acteurs hyper-glamour, Mastroianni et Andress, qui s'affrontent dans cette chasse à mort, voici un film rare à ne pas manquer !

Bande-annonce :


A plus.
Fred.


vendredi 19 juillet 2013

CINEMA DE MINUIT - UNE CHOUETTE BANDE DE COPINES...

Bonjour les amis !

Dimanche, à 00 H 15, sur F3 : "Femmes entre Elles" (1955) de Michelangelo Antonioni...


Bon, précisons avant toute chose que je n'ai jamais été un grand fan du "cinéaste de l'incommunicabilté". Sa froideur, sa distance, son intellectualisme m'ont toujours plus ou moins laissé de marbre. Et le pire, c'est que c'était peut-être l'effet recherché. Il n'en demeure pas moins que ce film est intéressant, pour les fans du cinéaste comme pour les autres.
D'abord, il fait partie de la période qui précède L'Avventura (1960) , film qui va rendre Antonioni célèbre du jour au lendemain, et l'amener à une radicalité esthétique de plus en plus grande.
En 1955, la production d'Antonioni est encore confidentielle, et ce projet-ci, comme les précédents , aura du mal à se monter... et à se terminer, l'argent venant à manquer assez vite.
D'autre part, Antonioni s'attache à partir de ce film à mettre en avant ses personnages féminins ,ce qui marquera toute sa carrière.
L'un des paradoxes du film est qu'il est venu de l'envie du réalisateur d'adapter un de ses auteurs préférés, Cesare Pavese... en n'en gardant pas grand'chose au final. Il voulait surtout parler du suicide, thème que Pavese, lui-même rescapé, connaissait bien.
Ces "Copines" , dixit le titre original , évoluent dans le milieu privilégié de la couture turinoise. Le suicide de l'une d'entre elles viendra  briser leur univers superficiel et les renverra face à leur propre solitude.
"Je voulais placer mes personnages dans leur cadre, ne pas les séparer de leur décor quotidien. Ainsi ne trouverez-vous pas un seul champ-contrechamp dans le film" déclarait le cinéaste*:
L'atout de cette oeuvre-ci réside également dans la grande complicité unisssant Antonioni  à ses cinq interprètes féminines :

- Eleonora Rossi-Drago...



Ancienne Miss Italie, elle devient, notamment grâce au jeune Luigi Comencini, une des actrices les plus populaires du pays au début des années 50, faisant une sacrée concurrence à Silvana Mangano et Anna Magnani. Sa composition de Clélia dans Femmes entre elles lui amène enfin la considération de la critique. Son autre grand rôle marquant sera en 1959, dans  le superbe Eté Violent de Valério Zurlini, aux côtés de Trintignant.


 Mais , balayée par l'arrivée des Sophia, Claudia et autres Gina, elle disparaîtra des écrans de contrôle à la fin des années 60...

- Valentina Cortese...


 Une actrice de fond, qui a mené sa carrière durant 40 ans de Rome à Hollywood, en passant par Paris ! Si elle ne fut jamais star, elle semble n'avoir jamais manqué de boulot .
Ses rôles les plus marquants furent  dans la version italienne Les Misérables (1948), où elle jouait Fantine et Cosette , dans La Comtesse aux Pieds Nus ( 1963) , et dans La Nuit Américaine de Truffaut (1973) ...

- Yvonne Furneaux...


La Française de l'étape , qui fera carrière partout, sauf en France, et sera une des figures récurrentes de la série B des années 50-60, aux côtés d'un Errol Flynn vieillissant , ou dans les productions flamboyantes de la Hammer...

 


- Anna Maria Pancani, étoile filante qui ne tournera que quatre films entre 55 et 56...




 
Et , enfin , dans le rôle de la petite désespérée, Madeleine Fischer, mannequin sans expérience recrutée deux jours avant le tournage, et, qui, elle aussi, disparaîtra rapidement du paysage...



A plus.
Fred.

* Source : "Dictionnaire des Films", éditions Larousse, 1999.





jeudi 18 juillet 2013

CAHIER DE VACANCES 3 - JANE FONDA...

( Arrestation pour possession de stupéfiants, à Cleveland en 1970)
Chère Jane,

j'espère que tu vas bien là où tu es.
Quel bazar tu as pu mettre à Hollywood dans les années 70 ! Quel culot ! Quelle amazone ! On ne m'empêchera pas de penser que tu as fait tout ça avant tout pour faire chier ton père, ce vieux conservateur d'Henry, et aussi sans doute pour venger ta mère , internée dans un asile,  qui a mis fin à ses jours quand tu avais douze ans.
Pourtant, tu étais partie pour être une "fille de" bien proprette,  promise aux rôles de cruches façon Doris Day, comme le démontre ton galop d'essai dans le neu-neu La Tête à l'Envers (1960)  , aux côtés d'un Anthony Perkins pas encore étiqueté "psychopathe"...


Toi , la New Star présentée par le cinéaste Joshua Logan, tu fais alors plutôt ricaner. A tel point que le Harvard Lampoon te nomme Pire Actrice de l'Année 1963 ! Les gens sont méchants...
La célébrité et un début de reconnaissance te viendront d'un contre-emploi étrange dans Cat Ballou (1965) , western rigolo , où tu te feras presque voler la vedette par un Lee Marvin pris en flagrant délit de cabotinage !


Mais c'est surtout dans la coulisse que tout se joue. Tu as rencontré et épousé Roger Vadim. Comme il l'a fait pour Bardot et Deneuve, cet excellent publicitaire va faire prendre conscience  au  grand public de ton incroyable pouvoir de séduction. Pour cela, il faut un "véhicule". Ce sera Barbarella, bande dessinée déjà culte de Jean-Claude Forest,  érotique et psychédélique !
Alors même qu'Hollywood essaie toujours de te coller dans des rôles de filles sages, par exemple aux côtés de Robert Redford dans Pieds Nus dans le Parc, la même Amérique te découvre, horrifiée, effectuant un strip-tease en apesanteur, ou prisonnière d'une machine à orgasme !

Avant :



Après :



Vadim, une fois de plus , a bien réussi son coup. Tu deviens, du jour au lendemain, une bombe sexuelle et l'ennemie jurée de l'Amérique conservatrice. Ca tombe bien, car tu as envie d'en découdre. Et maintenant, tu le peux. Militante pour les Droits Civiques,amie des Black Panthers,  pacifiste, écologiste, féministe, tu es de toutes les manifs .
Après le succès d' "On achève bien les chevaux" de Sidney Pollack (1969) ,  tu dis non à Polanski pour Rosemary's Baby et à Arthur Penn pour Bonnie & Clyde. Dommage, mais tu as une autre idée en tête. Avec tes amis Donald Sutherland et Elliot Gould, tu montes le FTA Tour ( FTA pour Free The Army ou plutôt...Fuck the Army !) . Le principe est simple : cependant que Bob Hope et Raquel Welch font une tournée au Vietnam pour encourager les soldats américains, toi, Sutherland et quelques autres les talonnez dans une contre-tournée, afin d'encourager les soldats à la désobéissance et au pacifisme !
Le scandale est énorme, surtout le jour  de 1972 , où,  de passage à Hanoi, tu poses près d'un canon anti-aérien nord-vietnamien. Les photos font le tour du monde , et tu deviens, pour beaucoup, "Hanoi Jane", l'antipatriote.


Tout cela ralentit rapidement ta carrière, on n'ose plus rien te proposer. Qu'à cela ne tienne : tu produis tes propres films . Parmi les plus marquants, Le Retour ( 1978) d'Hal Ashby sur la difficile réinsertion des anciens combattants du Vietnam...


... et Le Syndrome Chinois (1979), superbe film catastrophe en  huis clos à l'intérieur d'une centrale nucléaire avec Jack Lemmon et Michael Douglas...



Mais les années 70 se terminent. Elles t'ont en grande partie dévorée. Ce qui reste sera dévoré par les années 80.
La rupture  se fait en 1981, par une réconciliation  avec ton père mourant sur le tournage de La Maison du Lac...


Et puis, petit à petit, une métamorphose s'opère : de pasionaria politique, tu deviens... la reine de l'aérobic !


Et peu après, toi, la "rouge", tu épouses l'un des hommes les plus riches d'Amérique, le magnat Ted Turner, le patron de Warner et de TCM, qui détient sans doute les droits sur tous tes films aujourd'hui !!

Cette métamorphose te classe très vite parmi les traîtres, les renégats.
Et pourtant, dans le luxe et les dorures, tu continues à lutter : contre la Guerre en Irak, pour la création d'un Etat Palestinien, et toujours, aux côtés des minorités :  femmes, amérindiens, transsexuels. Ce qui, aux Etats-Unis, est encore loin d'être évident.
Ce qui prouve bien que tu n'as pas tant changé que ça.
Pour cette raison, et pour cette beauté (refaite, ce que tu reconnais sans soucis) qui a l'affront d'être intelligente et rebelle, vraiment rebelle, je t'embrasse, Jane. On se voit à la rentrée.

Fred.

Et FTA !


 Galerie de Photos









mardi 16 juillet 2013

L'AMICALE CONTINUE !

Bonjour les amis !

Au cas où vous ne le sauriez pas, vous pouvez retrouver l'ADIV, ou plus précisément L'AMICALE , tous les mardis à 21 H au Bar le Météo, à Poitiers, pour un grand tournoi d'improvisation  estival ! 


Ce soir, l'équipe "FOEHN" (rouges) rencontre  l'équipe "ZÉPHIR" (jaunes).

A ce soir, donc, et n'oubliez pas de consommer au comptoir, gros tas de radins !

A plus.
Fred.
 

samedi 13 juillet 2013

CINEMA DE MINUIT - UNE CHOUETTE BANDE DE COPAINS...

Bonjour les amis !

Demain soir, à 00 H 10, sur France 3 : "Mes Chers Amis" de Mario Monicelli (1975)...

(Oh, la jolie affiche d'époque...)

Voilà bien un des bijoux de la Comédie Italienne , dont Yves Robert et Jean-Loup Dabadie se sont forcément inspirés pour leur Un Elephant Ca Trompe Enormément : cinq quinquagénaires , copains comme cochons, font des farces méchantes à qui mieux mieux pour oublier leur mal de vivre. La mort de l'un d'eux ne les empêchera pas ne conjurer la mort par le rire...
Si vous regardez bien cette affiche italienne , vous remarquerez qu'il y est écrit "un Film di Pietro Germi" mais également "Regia di Mario Monicelli". La raison en est simple : le film est un projet de Germi , le réalisateur de Divorce à l'Italienne et de Ces Messieurs-Dames, deux classiques du genre : 



Il en a écrit le scénario et assuré la préparation . Mais, malade, il décide d'en confier la réalisation à son ami Mario Monicelli. La légende veut que la mort de Germi ait coïncidé avec le premier jour de tournage, le 5 Décembre 1974.
C'est peut-être ce métissage de personnalités qui fait la réussite du film. Germi était un cinéaste très grinçant, , très satirique, dont les personnages étaient souvent peu sympathiques. Monicelli, auteur du classique Pigeon, avait , lui, plutôt tendance à faire de ses personnages les victimes d'une société trop dure pour eux.


La bande de sales gosses imaginée par Germi devient, sous la caméra de Monicelli, une bande d'attachants chenapans , qui fuient leur propre mal-être. 
La scène la plus connue du film les voit gifler sans retenue  les passagers d'un train qui part. 


( Pardon à ceux, qui, en voyant cet extrait, par association d'idées , penseront à l'accident de Brétigny, mais, en fait, ça n'a rien à voir...)

Le film est également renommé pour l'impressonnante brochette de comédiens frano-italiens qu'elle rassemble : côté français, nos chers Philippe Noiret et Bernard Blier, très populaires là-bas. Côté italien, l'inévitable et excellent Ugo Tognazzi, et trois protagonistes moins connus chez nous : d'abord, Adolfo Celi...

Metteur en scène exilé au Brésil, il revient en Europe au début des années 60 pour s'y amuser un peu. Il restera dans la mémoire des spectateurs en tant que Largo , le vilain borgne opposé à James Bond dans Opération Tonnerre (1965)...


 Gastone Moschin est également une figure récurrente des comédies italiennes , mais également de films plus sombres , comme Le Conformiste de Bertolucci (70) ou Le Parrain 2 de Coppola ( 74) :

( Quel honneur de se faire descendre par De Niro !)

Il aura surtout la triste responsabilité de remplacer au pied levé Fernandel dans la dernière aventure "classique" de Don Camillo , Don Camillo et les Contestataires (1972) ( une catastrophe !) :

( Avec Lionel Stander dans le rôle de Peppone !)

Enfin, Duilio del Prete avait la particularité d'être avant tout chanteur, et d'avoir remporté un assez grand succès public et critique au début des années 70 , avec ses reprises de Brel...



Deux suites seront tournées , l'une en 83 ( Monicelli) , la dernière en 85 ( Nanni Loy, scenario de Monicelli), mais elles n'arrivent pas à la cheville de l'original :




Bande-annonce de l'original :


A plus.
Fred.
 


mercredi 10 juillet 2013

CAHIER DE VACANCES 2 - MARION COTILLARD...


Chère Marion,

J'espère que tu vas bien là où tu es. Et que tu ne déprimes pas trop. Car ces temps derniers, tu t'en es pris plein le museau . Il ne faut pas que ça t'étonne, ma louloute. Les cinéphiles sont des sales cons. Je le sais, j'en suis un. Ils trouveront toujours plus drôle de tirer à balles réelles que de  tresser des couronnes de lauriers.
Tu n'es pas une de mes actrices préférées, mais j'avais envie, en ces temps estivaux, de jouer les maître-nageurs et de te sauver des piranhas qui te grignotent les mollets depuis des mois ...
En souvenir de la petite comédienne, militante à Greenpeace, qui, en 2003, bien avant La Môme, avait ouvert son appart' à France 2 pour illustrer un reportage sur les dangers de la pollution domestique (authentique !) ...

Pour commencer, il faut rappeler que ton bizutage a été violent : débuter en pintade décorative dans les sinistres "Taxis" de Besson (1998-2003) , avec ce psychopathe de Sami Naceri, ce n'est pas l'école la plus dorée pour un espoir du cinéma...


Tu t'en sortais bien, mais à l'époque, personne n'aurait misé une cacahouète sur ton avenir...
Alors, tu fais un tour complet sur toi-même et endosses le double rôle principal des Jolies Choses (2001), adaptation du sulfureux roman de Despentes, aux côtés de Stomy Bugsy . Adieu le grand public, bonjour les Inrocks :



Mais la greffe ne prend pas. On commence à t'employer dans des projets périlleux ou alors  pour mettre en valeur d'autres actrices , comme Audrey Tautou dans Un Long Dimanche de Fiancailles. Deux exceptions à cette règle : Une Affaire Privée (2002)de Guillaume Nicloux, polar méconnu mais réussi, et surtout l'étrange Jeux d'Enfants (2003), film raté mais où explose ta complicité avec ton partenaire, Guillaume Canet...


Le temps passe et tu t'installes dans le paysage comme une bonne comédienne, d'autant plus que tu restes à ta place, comme une petite actrice que l'on voit de temps en temps dans des films sympas, mais dont personne n'a retenu le nom.
Et puis vient, en 2007,  La Môme :


Presque tout a été écrit sur ce succès mondial , film bancal mais pari gagné . Tu deviens, du jour au lendemain , une star mondiale et une actrice de composition. Cependant que tout le pays au moins apprend à retenir ton nom, l'intelligentsia commence à tirer la gueule. On n'aime pas la compo, en France, c'est trop "américain",  on préfère les actrices belles et inaccessibles, à qui on fait faire des jolies choses, comme disait Truffaut. La performance, ça sent mauvais. Et pourtant, nom d'un chien, quelle performance. Ce succès est donc paradoxalement un poison qui commence à te tuer.
Car, du jour au lendemain,toi,  la petite actrice bobo, tu es devenue une icône. Et tu ne t'y atendais pas. Tu ne t'étais préparée. Et curieusement, tu vas , à partir de ce moment, donner l'impression d'une alpiniste montée trop haut en altitude, et qui délire sous le coup du manque d'oxygène, comme lors de cette pathétique Cérémonie des Oscars 2008 :





Et je passe sur tes déclaration politiques, qui prouvent qu'en matière d'écologie , il vaut mieux penser local que global... Oh là là oui.
Est-ce à cause de ces déclarations ? Toujours est-il qu'après La Môme,  tu tournes moins, et dans de moins bons films.
Certes, après des amours tumultueuses et parfois tragiques, tu sembles connaître la stabilité affective avec Canet , mais ça ne se voit toujours pas à l'écran : vos films en commun sont , soit ridicules ( Le Dernier Vol) , soit démagos ( Les Petits Mouchoirs)..
Quand aux américains, ils ont du mal à voir en toi autre chose qu'une petite frenchie, et les plus grands (Burton, Michael Mann, Woody Allen) vont te sous-employer scandaleusement.
Seul Jacques Audiard te rend justice en te proposant le rôle féminin du très bon De Rouille et d'Os (2012) . Las ! Les critiques et le public n'ont d'yeux que pour ton partenaire , Mathias Schoenaerts, qui, il est vrai, mange l'écran. Mais il y a aussi de la mauvaise foi dans cette myopie. Il est décidé de ne rien laisser passer à la petite parigote devenue une star artificielle et perchée. C'est dans ce contexte déjà difficile que tu te prends le coup de grâce : ta scène de mort dans The Dark Knight Rises...


Aussitôt, Internet se déchaîne et te ridiculise, oubliant au passage que le seul responsable de cette faute de goût est forcément le metteur en scène, le maître d'oeuvre, le directeur d'acteurs : Chris Nolan .Mais lui, tout le monde l'adore, alors... C'est toi qui trinque.

En te voyant sur une couverture de magazine récemment, je me suis dit que la chance était une cruelle girouette. Arriveras-tu à remonter la pente ? Erreras-tu de film en film, essayant de faire oublier tes dérapages et ton agonie foirée ?  On t'annonce dans trois  films à la rentrée : un Canet (tant pis !) , mais aussi un James Gray ( tant mieux !) et un Frères Dardenne (tant mieux ! tant mieux !).
En espérant que le public bigleux te redécouvre...
Car , au pays des aveugles, même des Mélanie Laurent sont reines... Il serait bien temps , pour le public français, de changer de lunettes...

Bises, Marion.
On se voit à la rentrée.

Fred.


samedi 6 juillet 2013

CINEMA DE MINUIT - OSTIE AU MOIS D'AOÛT...

Bonjour les amis !

Demain, à 00 H 10, sur F3 : "Dimanche d'Août" (1950) de Luciano Emmer...


Contrairement à ce que semble indiquer cette affiche "coquine" , nous sommes avec ce film de retour dans le pur néo-réalisme italien. Et qui plus est, dans un des premiers specimens de "film choral". Car ce n'est pas moins d'une quinzaine de personnages qui vont s'entrecroiser sur la plage d'Ostie, en ce mois d'Août 1949. Romances, certes, mais aussi et surtout démonstration de la variété des situations sociales en cette époque d'après-guerre. Le souci politique et documentaire est là, typique du courant et de son réalisateur, Luciano Emmer.
Celui-ci a débuté dans les années 40 ,avec une longue série de courts-métrages autour de l'Art, cosignés avec Enrico Gras...


Dimanche d'Août est son premier long métrage, et le plus important. Son nom fut très vite associé à celui de De Santis, de Sica et de Rossellini au Panthéon du néo-réalisme.
Pourtant, il s'avère, avec le recul, que la réussite de ce film, et des quatre suivants d'Emmer,  tient autant  au metteur en scène qu'au scénariste, Sergio Amidei. C'est lui qui met au point cet enchevêtrement d'intrigues, révolutionnaire pour l'époque, qui compose la structure du film. Et ce n'est pas un hasard si on le retrouve au générique de plusieurs chefs d'oeuvre de Rossellini  : Rome Ville Ouverte, Allemagne Année Zéro, Stromboli (Rossellini)... D'après le fameux auteur de Comedies Italiennes Scarpelli, il est meme celui qui, le premier, a tenté de tirer le néo-réalisme "classique" vers le néo-réalisme "rose", avec le film suivant d'Emmer,  Paris est toujours Paris...
Peu d'acteurs connus dans Dimanche d'Août, pour préserver l'aspect documentaire, mais deux p'tits jeunes qui iront loin : Franco Interlenghi, dont j'ai déjà parlé ici...


Et le tout minot Marcello Mastroianni, encore débutant : 

 
 Tellement débutant, en vérité, qu'on décida in fine de faire doubler sa voix, jugée trop grave, par celle d'un autre débutant : Alberto Sordi !!
A noter que ce type de choses était fréquente dans le Cinéma Italien , et qu'elle arriva particulièrement souvent à Mastroianni ces années-là...

Un classique à ne pas manquer, les amis !

Bande annonce :


A plus !
Fred.






vendredi 5 juillet 2013

BATHO DE PLAISANCE...

Bonjour les amis !

Il faut savoie être beau joueur. dans mon dernier article, je me demandais si, à l'occasion de sa conférence de presse, la ministre limogée Delphine Batho chosirait sa carrière ou son intégrité. Et je n'étais pas optimiste.
Au temps pour moi, la députée des Deux-Sèvre n'a rien lâché et a asséné quelques vérités qui ont du plaire aux cocus du 6 Mai 2012 , et ils sont nombreux (n'est-ce pas les amis !). Jugez-en vous même !


Pour cela, vous avez droit à tout mon respect. Chapeau bas, mame Batho !

Et maintenant, par contraste, rions un peu avec les deux photos suivantes :


Et surtout, surtout : 


Et en plus, le soleil revient ! Que demande le peuple ?

A plus.
Fred.

mercredi 3 juillet 2013

BATHO COULE, LES ECOLOS TRINQUENT...

Bonjour les amis !


Alors, que faut-il en penser, de Delphine Batho ? Mauvaise joueuse ou seul angelot sincère d'un gouvernement de faux-culs ?
Dur de se faire une opinion pour l'instant. Il est indéniable que la solidarité gouvernementale, ce n'est pas du pipi de chat . Quand on travaille en équipe, la moindre des choses est de ne pas crier haut et fort que le capitaine est un con. Même quand on le pense. Surtout quand on le pense.  Et que tout le monde le pense.
Ceci étant dit, Chevènement l'a dit : "Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne !" Au lieu d'essayer de "tester" une marge de manoeuvre qu'elle n'avait pas , de toute évidence, la ministre de l'Ecologie aurait du maintenir sa déclaration et démissionner dans la foulée. Ca, ça aurait eu de la gueule. Soyons honnête, elle n'en a sans doute pas eu le temps. Elle a été virée par le boss, que l'on a félicité , pour le coup, pour sa "fermeté". C'est à crever de rire : Hollande, qui s'est couché devant Mittal, devant Obama, devant Barroso, est "ferme" en limogeant une ministre qui, déjà , n'était plus considérée. Quelle blague !
Parce que c'est vrai que cette baisse de son budget était inacceptable, et marquait une rupture avec la culture "écolo"' de la gauche...Et les engagements du candidat Hollande...
Et c'est là qu'intervient le deuxième effet Kiscool de cette histoire, franchement rigolote : la position d'Europe-Ecologie-Les-Verts.
Delphine Batho est socialiste. L'Ecologie n'est donc pas sa "spécificité"politique . Un tel désaveu par le gouvernement revient à manger du saucisson devant un congrès de verrats. Les ministres écologistes auraient du, avant Batho, ouvrir leurs goules et, sans hésitation, prendre leurs cliques et leurs claques.
Je t'en fous ,  la cellule de crise a accouché d'une souris , d'une pitoyable comédie : les deux ministres restent au gouvernement , tout en mettant le gouvernement en garde ( !). Quelle menace ! 
Les Ecologistes viennent ici de démontrer, de façon implacable, leur impuissance en même temps que leur opportunisme. Mieux vaut être dedans que dehors, toujours. Même si l'on est méprisé à l'intérieur. Voilà qui doit rappeler de tristes souvenirs à Dominique Voynet...
Duflot et Placé resteront donc dans le gouvernement jusqu'à ce qu'ils en soient virés, eux aussi, mais ils ne partiront jamais d'eux-mêmes. Ils seront les petites marionnettes utiles d'un gouvernement cynique qui préférera toujours les gros n'aéroports générateurs d'emplois aux solutions alternatives tellement compliquées...
Nous voilà définitivement prévenus.
Quand à la demoiselle Delphine, la Conférence de Presse de Jeudi nous dira ce qu'elle fera passer en premier : son intégrité ou sa carrière.
C'est dans 24 heures . Combien vous pariez qu'elle va calmer le jeu ?

A plus.
Fred.
 


mardi 2 juillet 2013

CAHIER DE VACANCES 1 - JEAN HARLOW...


Chère Jean,

j'espère que tout va bien pour toi là où tu es. Je ne me voyais vraiment pas commencer cette série de cartes postales par une autre que toi, tant ta vie et ton oeuvre résument la poésie, l'absurde et le pathétique du Cinéma.
Je t'ai découverte, toi la Blonde Platine, dans un rôle ... de rouquine ! Tu étais the Red-Headed Woman / la Femme aux Cheveux Roux de ce film de 32 signé Jack Conway. Je suis immédiatement tombé amoureux de toi et du Pre-Code, ce cinéma hollywoodien d'avant la censure, où des femmes amorales tenaient la dragée haute à des hommes falots qu'elles dominaient mains sur les hanches. Ce film-là en était un des plus emblématiques : courant l'homme riche, tu t'y rendais capable de tous les coups bas, y compris  de faucher le fiancé de ta meilleur amie. Et , délice des délices... tu n'es même pas punie à la fin.
Une des scènes les plus hot du film te voyait échanger ton pyjama avec une de tes amies : un des mouvements d'appareil les plus sexys et en même temps les plus innocents que j'aie pu voir...


Quand on pense que les studios ne savaient pas quoi faire de toi ! Tu as d'abord été la victime des facéties de Laurel et Hardy...


... Et on a essayé de faire de toi une dame façon MGM dans un film Warner de gangsters, face à James Cagney dans l'Ennemi Public...


Heureusement pour toi, cet obsédé d'Howard Hugues passait dans le coin. Comme il le fera plus tard pour Jane Russell , il a su repérer avant tout le monde ton extraordinaire sex-appeal, et l'imposer sur grand écran, dans Hell's Angels :


Tout comme Marilyn, a qui on t'a (trop) souvent comparée, tu n'étais pas une si belle femme. Mais tu avais une conscience de ton pouvoir de séduction qui te rendait désirable et désirée.
Capra enfonça le coup et t'offrit ton surnom  avec La Blonde Platine, où tu volas la vedette à la "gentille"  Loretta Young.


Paradoxalement, ce fut la firme la plus conservatrice d'Hollywood, la MGM, qui t'engagea pour être leur unique Bad Girl, qui ternissait peut-être l'image du studio, mais en remplissait carrément le tiroir-caisse.

D'où cette série de rôles d'effrontées, de semi-mondaines, d'ambitieuses , où tu excellas. Tu n'étais pas la comédienne la plus sophistiquée du studio, mais tu mangeais d'instinct la caméra, dévorais les scènes où tu apparaissais, dans des rôles étudiés pour susciter la jalousie des femmes et le désir des hommes.
Ton premier grand drame intime remonte à cette époque. En 1932, tu épouses Paul Bern, le numéro trois du studio.


Mais celui-ci était impuissant. Votre nuit de noces s'acheva dans une grande violence , et après une tentative de réconciliation apparemment concluante, Bern se suicida quelques jours plus tard , laissant une lettre où il s'excusait de ne pouvoir te satisfaire, toi, la femme la plus convoitée de l'époque.
Tu éprouvas toujours de la culpabilité à son sujet, d'autant que Louis B. Mayer, le patron de la MGM, ne te pardonna, lui, jamais.
Mais le cinéma , lui , avançait. Enfin, avançait... Jusqu'en 1934 , où , à force de détermination, les Ligues de Vertu obtinrent l'application stricte d'un Code Moral concernant le scénario et les images des films hollywoodiens. En première ligne : les allusions sexuelles et les personnages "amoraux". Les premières victimes devaient alors tomber : l'accorte Mae West, la sexy Betty Boop (eh oui !)... et toi, evidemment.
Malgré la rancune de Mayer, le studio ne te laissa pas tomber. Mais tu tournas moins. Et on te rhabilla pour te confier des rôles plus sages, dans la lignée de la Screwball Comedy ( comédie délirante) naissante. Le succès fut moindre...
On t'associa à ton acteur fétiche, Clark Gable, dans des oeuvres qui n'avaient pas, hélas, le piquant de Red Dust (1932)...


... Et on t'associa à ton nouveau mari, l'élégant William Powell, à son épouse de cinéma Myrna Loy et à Spencer Tracy, pour un dernier feu d'artifice, Libeled Lady/Une Fine Mouche ( 1936)...


Tu étais toujours pétillante , même habillée, même assagie. Mais les coups de Bern eurent, dit-on , pour effet d'abîmer irrémédiablement tes reins. L'infection qui s'ensuivit fut infernale pour toi. Tu refusas pourtant d'arrêter le tournage de ton dernier film, Saratoga, jusqu'au soir où tu t'évanouis dans les bras de Gable. Mais ta mère, fanatique religieuse, qui vivait à tes crochets depuis des années,  refusa de faire appel aux médecins.
Quand des amis te firent hospitaliser de force, il était déjà trop tard. Le 7 Juin 1937, à l'âge de 26 ans, tu mourais, Jean Harlow.
Powell et Gable furent dévastés. Quand au studio, totalement pris de cours, il prit  cette décision insensée de terminer Saratoga... avec une doublure (!!!) , officiellement pour satisfaire les fans. Le résultat est une des choses les plsu bizarres dont ait accouché Hollywood.



Tu fus la première et plus flamboyante des blondes . Cette blondeur ( naturelle !) presque blanche et les robes en lamé dont on t'habillait laissent une image indélébile de l'Hollywood de ces années-là.
Femme fatale au cinéma, victime du destin dans ta vie privée, la dualité de ton parcours te rend à mes yeux incroyablement émouvante. Tu occupes une place à part dans mon Panthéon.
Voilà pourquoi je ne pouvais commencer cette série que par toi.

Bises, Jean.
On se voit à la rentrée.

Fred.

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lundi 1 juillet 2013

TOUS A GENCAY ! - SUUR-PRIIIIISE !

Bonjour les amis !

Ce soir Lundi 1er, à 20 H 30, pour clore en beauté la saison des Séances Patrimoine du Cinéma de Gencay , j'aurai ce soir l'honneur de vous présenter... un film-surprise !


Eh oui, il faudra me faire confiance pour cette fois ! Et je vous garantis que vous ne serez pas volés sur la marchandise !
Allez, un petit indice avec une image tirée du film :


Intriguant, non  ? Pour en savoir plus, Rendez-vous ce soir, à Gencay !
Fred.