samedi 28 février 2015

CINEMA DE MINUIT - ARNAQUE A L'ITALIENNE...

Bonjour les amis !

Demain dimanche, à 00 H 15 sur France 3 : Il Bidone (1955) , de Federico Fellini...

Il Bidone appartient à la première époque du grand Fellini, celle d'avant La Dolce Vita, où la poésie et l'imagination de l'auteur s'exprimaient encore dans un cadre visuel hérité du néo-réalisme.
Il succède à deux chefs-d'oeuvre, Les Vitelloni et La Strada...



Le second, en particulier , fut un triomphe international , qui mit définitivement le metteur en scène sur orbite. Avec Il Bidone, Fellini délaisse un peu la poésie franche de La Strada pour poser les jalons de ce qui sera la grande comédie italienne : trois escrocs se déguisent en hommes d'église, en fonctionnaires, pour arnaquer leur prochain. Mais l'âge et la lassitude guettent... Ces trois "héros" sont un peu de vieux Vitelloni, des bricoleurs sans but, immatures, vivant au jour le jour et que la vie se charge de rattraper. Très grinçant, le film fait un peu le procès des Pieds Nickelés : des fripouilles cruelles, cyniques, pas très intelligentes, mais finalement pétries d'humanité.
Si la formidable compagne de Fellini, Giulietta Masina , apparaît dans le film, celui-ci tourne autour du trio de pauvres types, incarnés par Richard Basehart, Broderick Crawford et Franco Fabrizi.

Richard Basehart, acteur américain, fit une carrière internationale , lancée par son rôle du Fou dans La Strada. Dans une filmographie en dents de scie, il eut la chance de tourner, entre autres, avec Samuel Fuller et John Huston.

Franco Fabrizi, souvent cité ici, fut un des piliers du cinéma italien. Lancé, lui, par les Vitelloni, il affiche à son tableau de chasse plus de 120 films signés Antonioni, Zampa... et bien sûr Fellini.


Broderick Crawford, qui joue le plus vieil escroc, est lui aussi américain. Sa gueule et sa carrure le rendirent très populaire à Hollywood où il obtint un Oscar en 1949 pour le film-charge Les Fous du Roi , de Robert Rossen :


Capable de jouer à peu près tout, du rire aux larmes, Crawford est le pivot de cette histoire tragi-comique , qui inspirera aussi bien Le Pigeon , de Monicelli...


... Qu'Un Drôle de Paroissien, de Mocky !

A ne pas rater !

Bande annonce :



A plus !

Fred.



dimanche 22 février 2015

CINEMA DE MINUIT - LE VOLONTE DU PEUPLE...

Bonjour les amis !

Tout d'abord, je vous présente mes excuses : un emploi du temps particulièrement chargé m'empêche de mettre à jour ce blog comme je le voudrais. Cet état de fait devrait durer jusqu'à la fin du mois de mars. Mais là, j'ai une heure devant moi, profitons-en.

Ce soir, à 00 H 15 sur France 3 : Enquête sur un Citoyen au dessus de tout Soupçon (1970), d'Elio Petri.

 Ah, celui-ci, ne venez pas dire que je ne vous en ai jamais parlé pour vous le citer en exemple. Eh bien le voilà. LE film-étalon du thriller politique. Loin devant les oeuvres contemporaines de Costa-Gavras, et aussi saignant que les meilleurs Rosi.  Enquête... ( oui, c'était le début des titres à rallonge) est le chef -d'oeuvre de Petri.
Celui-ci a toujours vu dans le cinéma un moyen d'exprimer ses convictions sur la schizophrénie de l'Italie de son époque, à la fois meurtrière et prude. Le film illustre parfaitement ce thème : un homme tue sa maîtresse. Il est policier. Loin de se couvrir, il va alors tout faire pour que les enquêteurs remontent jusqu'à lui. Mais il reste intouchable. Satire impitoyable du conformisme aveuglant de la société italienne, le film est non seulement splendidement construit, mais il est porté de bout en bout par son acteur principal Gian Maria Volonte.


Celui-ci fut d'abord spécialisé dans les rôles de méchants, notamment aux côtés de Clint Eastwood dans les westerns de Sergio Leone. Ce fut Petri qui fit évoluer sa carrière en lui proposant le rôle du prof idéaliste d'A Chacun don dû, en 1967...


Mais c'est Enquête qui assura la célébrité des deux hommes. Couvert de prix, le film fit de Volonte l'homme des films politiques pour toute la décennie : L'Affaire Mattéi, Sacco et Vanzetti, L'Attentat...
Quand à Petri, il signa deux autres films d'importance, encore plus politiques, encore plus engagés, mais un poil moins aboutis  : La Classe Ouvrière va au Paradis (71)...


... et La Propriété, c'est plus le Vol (1973)...


Quand ses collègues Mario Monicelli, Cesare Zavattini et Ettore Scola virent le montage final d'Enquête, ils lui dirent simplement : Fuyez !!!

A voir absolument .


Avec en prime, une magnifique partition d'Ennio Morricone  :





A plus !

Fred.