dimanche 30 octobre 2011

CINEMA DE MINUIT - ARCHEOLOGIE DU NANAR...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 15, sur F3 : "L"Ecole des Contribuables" (1934) de René Guissart.


Lorsque j'étais cinéphile débutant, il y a une vingtaine d'années, j'imaginais que les années 30, en France, étaient une sorte d'Âge d'Or, où se succédaient , à l'affiche, semaine après semaine, "Boudu Sauvé des Eaux", "Les Misérables", "Pépé le Moko", et tant d'autres chefs d'oeuvre que j'avais eu l'occasion de découvrir.
Et puis un jour, à Emmaüs, je suis tombé sur des numéros de "Ciné-Miroir" datant de cette époque-là. Cette revue était, pour aller vite, l'équivalent de "Première" aujourd'hui. Et que vois-je en couverture de ces revues ? Euh... "Le Train de 08 H 47" avec le comique troupier Bach, un mélo à deux sous avec Jean Murat et une actrice inconnue... Et en feuilletant l'intérieur du journal, je ne trouve pas mieux. Des petits films, des vaudevilles militaires, avec des interviews d'acteurs que même les amateurs les plus pointus ont oublié.
L'Histoire du Cinéma est trompeuse. Déjà à l'époque, les plus grands succès commerciaux n'étaient pas les meilleurs films. N'oublions pas que "Boudu" et "La Règle du Jeu" furent des fours en leur temps. Et notamment à l'aube du cinéma parlant, le public populaire se ruait sur des divertissements bas de gamme, qui leur faisaient juste passer un bon moment.
Les chaînes thématiques du câble, puis le DVD , ont permis , depuis, de redécouvrir ces perles d'époque.
"L'Ecole des Contribuables" fait incontestablement partie de cette catégorie.
Son réalisateur , René Guissart, est l'auteur d'autres oeuvres impérissables telles que "Ah ! Quelle gare !", "Tu seras duchesse", ou encore "A Nous Deux, Madame La Vie !". Il tournera son dernier film en 1938. Encore a-t-il souvent eu la chance de travailler avec des auteurs en vogue, tel le boulevardier Yves Mirande, ou, comme ici, de s'inspirer d'une pièce du populaire mais daté Louis Verneuil.
A quoi peut-on reconnaître un nanar des années 30 ? Eh bien, déjà, dans sa distribution, on y trouve Armand Bernard.


Armand Bernard était un acteur omniprésent dans le cinméa populaire de cette époque. Et aujourd'hui, même les cinéphiles les plus acharnés l'ont oublié. Pourquoi ? Eh bien, parce que, dans sa filmographie, on trouve 90 % de nanars !
Sa filmographie est accablante : de "Ma Tante d'Honfleur" en 1923, à la "Bande à Bobo" en 63, on trouve ce que le cinéma français a pu produire de plus idiot. Et ses apparitions secondaires dans "Le Million" de René Clair ou "Les Disparus de Saint-Agil" de Christian-Jaque n'ont pu suffire à redresser la barre. Par ailleurs, son jeu a assez mal vieilli . Il a donc disparu de la liste de ceux qu'on appelle "les Monstres Sacrés".

Ce qui n'est pas le cas de son partenaire Pierre Larquey :


Pierre Larquey est d'abord l'homme d'un record : 233 films tournés en 30 ans, dont par exemple, 11 pour la seule année 1937. Larquey accepte tout. Ca tombe bien, il est très demandé. Aussi bien par les mêmes nanardeurs qui emploient Bernard que par les cinéastes "importants" : Raymond Bernard, Duvivier, Pagnol (qui le découvre dans "Topaze"), Tourneur, Guitry, et, surtout, surtout, Clouzot, dont il devient l'acteur fétiche, dans "L'Assassin habite au 21", et dans l'inoubliable "Corbeau", en 1943, où il joue le rôle de sa vie, aux côtés de Pierre Fresnay :


Où est l'ombre, où est la lumière par Leboc

C'est pour cette prestation, et pour de nombreuses autres, tout aussi savoureuses, que Larquey reste, encore aujourd'hui , un chouchou des amateurs de "vieux" films...
A noter que, quelques mois auparavant, il avait incarné le rôle principal de "Pension Jonas", le SEUL film de l'Histoire du Cinéma à avoir été interdit... pour imbécilité !!

A plus.
Fred.

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