mardi 25 octobre 2011

BIZARRERIES - 2 - LE FUHRER EN FOLIE !

Bonjour les amis !

Pour célébrer comme il le faut la diffusion du documentaire barbouillé "Apocalypse-Hitler", ce soir sur France 2, je me propose de rendre hommage à un des pires films jamais tournés sur le nazisme, et jamais tournés tout court, d'ailleurs.
Il s'agit du "Führer en Folie" de Philippe Clair (1973).



Tout ça, c'est la faute à Claude Zidi et aux Charlots. En tournant, à peu de frais , "Les Bidasses en Folie" en 1970, un des plus gros succès de l'année, ils ouvrent une boîte de Pandore qui va faire croire aux comiques de troisième zone qu'il suffit de prendre une caméra et d'aligner trois gags stupides pour faire un film qui rapporte.
Vont ainsi apparaître des cinéastes qui ont pour nom Michel Vocoret, Michel Gérard, et... Philippe Clair, ancien chansonnier spécialisé dans l'accent pied-noir.

Voici le pitch du film : La France et l'Allemagne sont en guerre. Adolf Hitler a défié les Alliés pour jouer le sort de la guerre au cours d’un match de football. Les troupes françaises s’entraînent dans le sport, mais le commandant est particulièrement énervé par trois recrues incompétentes. Il décide de se débarrasser d'eux en les envoyant en mission dans le territoire allemand.
Les trois footballeurs tombent sur une division de chars blindés, et ils y rencontrent Adolf Hitler lui-même. Le Führer les prend pour des sportifs professionnels et les embauche dans sa propre équipe.
Les trois sportifs sont obligés de jouer dans l'équipe nazie contre leur propre nation, et tentent tant bien que mal d'échafauder une tactique, tandis que le jour du match (arbitré par Monsieur Achtung)( !!) approche...

Hum. Vous pouvez constater par vous-même que le film prend de grandes libertés avec la vérité historique.
Soyons clairs , sur le papier, c'est déjà un désastre. Sur l'écran, c'est encore pire. Les trois lascars sont incarnés par Maurice Risch , Patrick Topaloff et l'ex-Charlot Luis Régo (encore loin des Flagrants Délires). Ils cabotinent avec un minimum de drôlerie et un maximum de vulgarité. Mais le pire, ce n'est pas cela.

Le pire, c'est Hitler. Pour l'incarner, Clair a choisi le chansonnier Henri Tisot, célèbre alors pour son imitation du Général de Gaulle, mais parfaitement incapable d'incarner son adversaire... Jugez-en :


Le Führer en folie : Le discours par Mandrakvids

La moindre comparaison de cette prestation avec celle de Chaplin dans "Le Dictateur" serait atomisante pour notre brave Riri...
Toujours dans sa bouffée d'inspiration délirante, le réalisateur confie le rôle d'Eva Braun à ... Alice Sapritch !
Mais le plus triste, dans tout ça, c'est sans doute Michel Galabru, dans l'interprétation la plus sinistre de sa carrière...


( Un accent allemand de toute beauté !)

Et Clair lui-même se permet d'intervenir dans sa daube, dans le rôle d'un curé pied-noir ( Arf ! Arf !)...


( Vous noterez la délicatesse esthétique des pyjamas bleu-blanc-rouge).

Arrêtons ici le carnage. Ce qu'on se demande en regardant ce film , c'est comment, comment, une telle chose a pu être financée, a pu être distribuée. Qui, sain de corps et d'esprit, a pu porter un tel projet jusqu'aux salles obscures ?
Aujourd'hui, le politiquement correct tout-puissant empêcherait le montage d'une telle bouse, il n'y a qu'à voir le ramdam autour de "La Vie est Belle", il y a quelques années...
Si la liberté y perd, la qualité y gagne. Incontestablement.

Allez, nettoyons-nous un peu les yeux et les oreilles :



A plus.
Fred.

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