dimanche 12 février 2012

CINEMA DE MINUIT - CONTRE LE FROID, UN COUP DE CHARTREUSE ?

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 15, sur France 3 : "La Chartreuse de Parme" (1948) de Christian-Jaque...



Que les modernistes à tout crin et les cinéphiles superficiels passent leur chemin. Le film de ce soir appartient pleinement à la catégorie honnie des films dits de "Qualité Française". Cet intitulé , dû à la plumé acérée du jeune critique François Truffaut désigne, pour aller vite, le cinéma commercial de studio de l'après-guerre, qui reposait avant tout sur des acteurs chevronnés, une direction artistique impeccable, et des scénaristes-dialoguistes talentueux et imposants. Rien que du bon, pourrait-on penser. Sauf que , pour les jeunes turcs des "Cahiers du Cinéma",futurs maîtres d'oeuvre de la Nouvelle Vague, dans tout cela, le metteur en scène n'était le plus souvent qu'un habile faiseur, sans personnalité,ou du moins sans liberté.
Ce qui était parfois vrai , mais parfois faux. Et il est toujours surprenant de voir que la cible principale des attaques des "Cahiers" était , en fait, un des réalisateurs les plus radicaux, les plus audacieux de son époque, et incontestablement un "auteur", à savoir Claude Autant-Lara.
Dans le cas de cette "Chartreuse", nous avons presque affaire à un film "typique" de la Qualité Française. Le réalisateur, Christian-Jaque, est un habile artisan, qui a démarré avant 1940, mais dont les meilleurs films doivent énormément à ses adaptateurs, tel Jacques Prévert pour les superbes "Disparus de Saint-Agil" (1938):


Les disparus de Saint-Agil (III) par RioBravo

ou Charles Spaak pour le fameux "Assassinat du père Noël" (1941) :



A noter que ces deux films sont à l'origine des romans signés Pierre Véry, auteur de policiers à l'atmosphère très particulière (on lui doit également "Goupi Mains-Rouges"). Et c'est à Véry lui-même que Christian-Jaque demande d'adapter le roman de Stendhal. Comme souvent dans les adaptations de l'époque, on respecte plus la lettre que l'esprit. Et le film est un sympathique mélange d'action, de romantisme et de bons sentiments, au service du couple-vedette . Renée Faure, jeune épouse de Christian-Jaque , et pensionnaire de la Comédie-Française, qui , après avoir joué les jeunes premières, retournera au théâtre, en apparaissant toutefois régulièrement sur les écrans, notamment aux côtés de Gabin, dont elle joue le souffre-douleur dans "Le Président" de Verneuil (1959) :



Mais le film est entièrement centré autour de Gérard Philipe, interprète de Fabrice Del Dongo. Le comédien poursuit ainsi sa longue série de rôles de jeunes premiers romantiques, après "L'Idiot", "Le Diable au Corps", et avant "Le Rouge et le Noir".
Je reste encore persuadé aujourd'hui que si la "Qualité Française" a osé s'attaquer, notamment, à l'oeuvre stendhalienne, c'est qu'elle avait en Gérard Philipe l'interprète idéal pour ce type de rôles. D'ailleurs, quelques soient leurs dafauts, ce sont ces versions qui restent dans la mémoire du spectateur... Et les autres valent encore moins tripette...

Aux côtés de ces deux-là, le film bénéficie également d'une flopée de seconds rôles de TRES grande classe : Maria Casarès, Louis Salou , Louis Seigner, Lucien Coëdel... également typique de ce cinéma-là, qui a beaucoup plus de vertus qu'on ne l'a dit...

Bande-annonce :



A plus.
Fred.

Post-Scriptum : Merci à tous ceux qui sont venus voir et ont apprécié La Métamorphose. Je remercie pour ma part toute l'équipe de création qui a donné vie à ma version de papier...

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