vendredi 18 novembre 2011

UN GOÛT HAMMER...

Bonsoir les amis !

Ce soir, dans le cadre du pertinent festival OFNI, est organisée une soirée autour de la Hammer Films, en présence de Nicolas Stanzick, auteur de "Dans les griffes de la Hammer"...



Pour commencer, précisons une chose : les thuriféraires du cinéma dit "bis" m'agacent. Ils ont pour moi trop souvent tendance à vouloir transformer de la merde en or, et je fais partie des cinéphiles perplexes devant certaines initiatives de la Cinémathèque Française, comme , par exemple, il y a quelques années, une rétrospective importante (60 films, quand même) consacrée au nullissime Jess Franco.
Ceci étant dit, je fais également partie des cinéphiles qui considèrent que la série B, et plus généralement le cinéma de genre , sont, encore aujourd'hui, injustement méprisés.
Et les productions de la Hammer Films sont pour moi la démonstration que l'on peut innover, inventer au cinéma, dans le cadre d'un genre bien défini.
Ainsi, à la fin des années 50, alors que les monstres popularisés par la firme américaine Universal (Frankenstein, Dracula, Loup-Garou ou momie) n'étaient plus que des pantins ridicules, objets de parodies ou de sombres navets, un des ses réalisateurs maison, Terence Fisher, va révolutionner ces mythes, avec, entre autres , "Le Cauchemar de Dracula " et "Frankenstein s'est échappé" :





L'un des points forts de Fisher est de bien s'entourer : d'abord, d'un scénariste astucieux, Jimmy Sangster, qui amènera les récits originaux sur les rives de l'érotisme et de la psychanalyse, et ensuite, de deux acteurs jusqu'ici sous-employés : d'abord, Christopher Lee, qui fera de son Dracula un géant au magnétisme animal, loin du côté "Dandy des Carpathes" de Bela Lugosi, ensuite et surtout Peter Cushing dont les compositions complexes enrichiront considérablement les figures trop souvent monodimensionnelles de Van Helsing et du baron Frankenstein.
Il est de bon ton de dire qu'hors Fisher, les productions de la Hammer ne valent pas tripette. Ce n'est pas vrai. D'abord, Fisher ne fut pas toujours inspiré : sa "Momie" ou son "Fantôme de l'Opéra" traînent un peu la patte. Mais quel que soit le réalisateur impliqué (Roy Ward Baker, Freddie Francis, Don Chaffey, pour ne citer qu'eux), il y a toujours quelque chose à prendre dans un film de la Hammer, une certaine élégance mêlée à une pointe fine de mauvais goût, et puis,ces acteurs insubmersibles, de premier ou de second plan, jouant une profanation de sépulture comme ils attaqueraient un monologue de Shakespeare.
Les années passant, l'érotisme se fait plus présent, et l'on peut être reconnaissant à la Hammer d'avoir fait de Raquel Welch une femme préhistorique dans "Un million d'années avant J.C" (1967) :



Ou d'avoir livré une version "sexy" de la nouvelle de Stevenson dans "Dr Jekyll & Sister Hyde" (1971) :



Tout ça pour vous recommander d'aller ce soir au Dietrich, à partir de 20 H 30.
Les deux films programmés ne sont pas, à mon avis, les meilleurs crus de la firme, mais, comme je vous l'ai dit, un film Hammer, c'est toujours un délice pour l'oeil, la tête et les sens...

Post-scriptum : si vous voulez en savoir plus sur le cinéma "Bis", plutôt que de lire la prose immature des actuels rédacteurs de Mad Movies, je vous incite à vous plonger, si vous le pouvez, dans la trilogie "Ze Craignos Monsters" (editions Vents d'Ouest), signée par l'excellent fondateur de la dite revue, Jean-Pierre Putters, qui lui, sait faire partager son amour du cinéma alternatif tout en gardant un véritable regard critique sur les oeuvres et les auteurs dont il parle...


A plus.
Fred.

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