dimanche 23 septembre 2012

CINEMA DE MINUIT - IL EST LIBRE, MAX...

Bonjour les amis !

Ce soir, à OO H 25, sur France 3 : " Divine" (1935) de Max Ophüls...


Wow ! Derrière l'écran, que du beau linge ! D'abord le jeune Max Ophüls. Comme le Billy Wilder de "Mauvaise Graine" , Ophüls, juif,  s'est enfui de l'Allemagne nazie pour se réfugier en France. Là-bas, il avait pourtant commencé à se faire remarquer en tant que metteur en scène, notamment avec "Liebelei", inspiré de la pièce de Schnitzler, avec en vedette Magda Schneider, la maman de Romy :


( On notera au passage la ressemblance troublante entre Magda, sa fille, et même sa petite-fille, Sarah Biasini...)

Mais en France, Ophüls repart à zéro, qui plus est dans un cinéma français alors fort xénophobe. Le 6 Fèvrier 34 est passé par là... "Divine" est donc une commande, et qui plus est une commande de seconde main : le film devait être à l'origine réalisé par le piteux Jean Tarride...
Mais Ophüls bénéficie quand même d'un scénario et de dialogues signés par madame Colette elle-même.
Celle-ci traverse alors une mauvais passe financière ( ça coûte cher, la patée pour chats !) et le cinéma parlant nouveau-né a besoin de dialoguistes... Colette fournira beaucoup dans ces années-là, mais paradoxalement, ses contributions cinématographiques ne vaudront jamais les adaptations de ses oeuvres par d'autres...
La distribution est plus inquiétante.. Le rôle principal féminin est en effet incarné par Simone Berriau.


Sa renommée, Berriau la doit surtout à l'Opéra-Comique , où elle chante dès le milieu des années 20. Mondaine, amie des arts et lettres , comme on dit, elle se lie d'amitié avec, excusez du peu, Jouvet , Chaplin ... ou Colette . En 1935, un problème de cordes vocales lui fait abandonner le chant. Elle se lance alors dans le cinéma, où elle ne restera pas dans les mémoires, même si Ophüls lui offre son meilleur rôle, pas dans "Divine" ,mais dans son film suivant, "La Tendre Ennemie" (1936).
En 1942, elle se recycle , avec cette fois un grand bonheur : elle devient directrice du Théâtre-Antoine, poste qu'elle occupera jusqu'à sa mort , en 1984 . On lui doit, et ce n'est pas rien, la création de pièces de Jean-Paul Sartre, de Pinter ,d'Arthur Miller ... En 1956, elle donne également sa première chance au jeune Peter Brook...
Son partenaire masculin est Georges Rigaud.

Argentin d'origine, il est révélé par "Quatorze Juillet" de René Clair . Il traînera sa silhouette jusqu'à l'Occupation, où il repart pour l'Argentine... Il mène à partir de là une carrière internationale, mais dans des rôles de plus en plus secondaires  il ne cessera cependant jamais de tourner jusqu'à sa mort, en 84 également.
Ces deux comédiens paraissent  un peu faiblards pour porter cette histoire déjà balourde d'une fille de la campagne s'essayant au music-hall et perdant ses illusions...
Plus intéressants sont deux des seconds rôles présents dans le film : Gina Manès, d'abord .


 Véritable icône du cinéma muet français, on la surnommait "La Vamp aux yeux d'émeraude". Elle passe avec succès le passage au parlant... mais prend le risque, en 1931, de faire une pause, pour partir ... tenir une cantine routière près de Marrakech, au Maroc ! Quand elle revient deux ans plus tard, les places de séductrices sont prises .Elle surnagera alors difficilement, de seconds en troisièmes rôles, et sera même dresseuse de tigres à Médrano !

Et puis l'on aperçoit également, dans ce film ... Philippe Hériat.






Philippe Hériat , comédien et assistant depuis le début des années 20, et qui , parallèlement, écrivait des romans.  Il obtient  le Prix Renaudot en 31 pour "L'Innocent ". Ce qui changera la donne .  Il publiera en 1939 le premier volume de sa fameuse saga "Les Boussardel". "Divine" est son dernier film en tant qu'acteur.

Bref, un film sans doute mineur, à voir par curiosité....

A plus.
Fred.









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