samedi 2 février 2013

CINEMA DE MINUIT - 2013, ANNEE DE THERESE...

Bonjour les amis !

Demain soir, à 00 H 25 , sur France 3 : "Thérèse Desqueyroux" (1962) de Georges Franju...


Une fois n'est pas coutume, pour entamer son nouveau cycle "Littérature et Cinéma", le CDM rend doublement hommage... au cinéma contemporain ! Il n'aura en effet échappé à personne qu'une nouvelle adaptation du roman de François Mauriac est sorti cet automne, film posthume du cher Claude Miller.


De plus, la comédienne principale de la première version n'est autre qu'Emmanuelle Riva, justement fêtée cette année pour sa prestation dans "Amour" de Michael Haneke, aux côtés de Jean-Louis Trintignant...


Mais nous y reviendrons.
Le roman "Thérèse Desqueyroux" est paru en 1927. Ce récit, mi-reportage, mi-confession, d'une femme brimée , dans une petite ville de province, qui décide d'empoisonner son mari, n'y parvient pas, échappe à la prison, mais se retrouve enfermée pour toujours dans cet univers qu'elle voulait fuire, a fait forte impression.
Il était logique que cette histoire d'aliénation intéresse le cinéaste Georges Franju. Venu du documentaire, celui-ci se fait connaître par deux fictions-choc autour de l'enfermement : d'abord, "La Tête Contre Les Murs"(1958) , qui aborde la question de façon réaliste, glaçante,et déjà désespérée. Plus que par le personnel de l'asile, le personnage joué par Jean-Pierre Mocky s'aliène lui-même , sans espoir de retour...


En 1960, Franju délaisse le réalisme (quoique...) et livre peut-être son plus beau film, le fantasmagorique et terrifiant "Les Yeux Sans Visage" , où, cette fois, un chirurgien esthétique essaie de rendre à sa fille son visage originel en "empruntant" leurs yeux à des cobayes involontaires...


Considéré comme "sulfureux", Franju revient ici à une mise en scène plus classique, mais non moins terrifiante. La bourgeoisie dessinée ici n'a rien à envier à celle que Chabrol commençait à croquer dans son coin. A la fois calme, puissante, et obtue, cette locomotive en marche broie les individualités sous le poids de ses intérêts , de ses conventions et de sa morale factice.
Thérèse , c'est Emmanuelle Riva. Comédienne atypique, elle restera pour les cinéphiles le personnage principal du "Hiroshima Mon Amour" (1958)  de Resnais et Duras  :


Ce rôle, et celui de Thérèse, la marqueront au point qu'elle effraiera toujours un peu les producteurs, et les réalisateurs, et retournera vite à ses premières amours, le théâtre."Amour" , entre autres qualités, répare donc une injustice...

Elle est ici entourée de deux "jeunots" promis à un grand avenir : Philippe Noiret...


Qui, après dix ans de TNP auprès de Jean Vilar, et de cabaret avec Jean-Pierre Darras, venait d'exploser au cinéma dans "Zazie dans le Métro" de Louis Malle...




Et puis Sami Frey, qui connaîtra à son tour une carrière cinématographique et théâtrale enviable...




Pour terminer, je citerai l'excellent critique et auteur de polars Michel Grisolia, qui écrivait à propos de "Thérèse Desqueyroux" : "Il faut voir et revoir ce film, d'une luminosité tendue puis sereine, afin de comprendre, une fois pour toutes, ce qui sépare à jamais  l'académisme du classicisme".
Vous savez ce qui vous reste à faire...

A plus.
Fred.




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