dimanche 9 décembre 2012

CINEMA DE MINUIT - LA MAISON PRES DE LA RIVIERE...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 25, sur F3 : "House by the River" (1950) de Fritz Lang...

On pourrait croire que Lang est un des cinéastes les plus connus, à la filmographie la plus étudiée, et depuis longtemps. Et pourtant, "House by the River" reste une oeuvre totalement inédite en France, jusqu'en 1979, où elle fut diffusée... par le Cinéma de Minuit. Les cinéphiles découvrirent alors un des films les plus personnels de son auteur.
Pourtant, en 1950, le contexte n'était plus guère favorable à Lang. Diana Productions venait de s'effondrer, et les grands studios, qui commençaient à décliner, se méfiaient comme d'une guigne de ces "auteurs" venus d'Europe, susceptibles de n'en faire qu'à leur tête et d'exploser leur budget.
Lang trouva alors refuge chez Republic Pictures, une des rares firmes spécialisées dans la  Série B à bénéficier d'un certain crédit artistique. En effet, son patron , Herbert J.Yates, avait coutume d'offrir aux cinéastes connus, en échange d'un budget serré, une relative liberté de création. John Ford et John Wayne venaient régulièrement y tourner quelques films qui leur tenaient à coeur, comme "L'Homme Tranquille" en 1952 :



Nicholas Ray y tourna son "Johnny Guitar"...



 et Orson Welles son "Macbeth" (1948)...



 Lang retrouve ici un genre qu'il a appris à maîtriser : le film noir à tendance psychanalytique. Cette fois, c'est un écrivain qui tue sa femme de chambre, après que celle-ci ait refusé ses avances (décidément !). La publicité faite autour du drame profite à la vente de ses romans, mais c'est son frère qui se retrouve accusé du crime...Il en devient fou....
Lang voulait donner également une dimension sociale à l'oeuvre en donnant le rôle de la femme de chambre à une actrice noire ( ah bah dites donc!). Yates s'y opposa fermement...
Plus encore que "Secret beyond the door", ce film porte en lui une très forte résonance morale : la lutte contre le mal que chacun porte en soi, la culpabilité, l'implication de la nature dans l'accomplissement du crime et son châtiment, font que, pour beaucoup de critiques, "House by the River" est une oeuvre-clé.
Le seul point faible du film est sa distribution, estampillée "Republic" : Louis Hayward et Lee Bowman n'ont pas la grâce d'un Michael Redgrave ou d'un George Sanders.
Quand à Jane Wyatt, elle portera durant toute sa carrière la poisse d'"Horizons Perdus" (1937) de Frank Capra, son premier grand film qui sera également le dernier, car il fut un gouffre financier  retentissant...


Extrait du film de ce soir, à ne pas manquer , encore une fois  :


A plus.
Fred.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire