dimanche 23 décembre 2012

CINEMA DE MINUIT - DONNER SON LANG AU TIGRE...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 10 sur F3 : "Le Tigre du Bengale" (1959) de Fritz Lang...


... et dimanche prochain 30 Décembre, à 00 H 35 , sa suite : "Le Tombeau Hindou" ...


Peu après le demi-échec de "La Femme au Gardénia", Lang a la chance de retrouver la confiance d'un grand studio, la Columbia.  Ce qui lui permet de mettre en chantier un film qui sera considéré par beaucoup comme son meilleur : "Réglement de Comptes"...


La spirale de la malchance semble enrayée, et le réalisateur retrouve le succès public et critique . Suivent "L'invraisemblable Vérité" et "La Cinquième Victime", ainsi qu'un autre film inoubliable, "Les Contrebandiers de Moonfleet'...


Si les langiens portent depuis longtemps ce dernier film au pinacle, Lang ne le prisait guère, à cause de son format : le réalisateur considérait que le Cinémascope, innovation de l'époque, n'était bon qu'à "filmer les serpents et les enterrements".
C'est peut-être la crainte d'être obligé de travailler systématiquement en format large qui incita Lang à retourner dans son pays natal, l'Allemagne, plus de vingt-cinq ans après y avoir tourné "Le Testament du Docteur Mabuse"...


Le diptyque "Tigre du Bengale/Tombeau Hindou" fit s'extasier le public et les critiques de l'époque. L'Europe, il faut le dire, était alors en pleine folie cinéphilique, et le retour du vieux maître se devait d'être salué bien bas. Aujourd'hui, les sentiments sont partagés.
Une partie du public considère que ce film d'aventures "à l'ancienne" tourné en partie en Inde, et contant les péripéties rocambolesques d'un ingénieur venu superviser les travaux d'un Maharajah , et  qui tombe amoureux d'une de ses danseuses, est une splendeur esthétique, dotée de souffle et de panache. Une autre partie du public, dont je suis, considère que le récit, avec ses clichés coloniaux traités au premier degré, est assez balourd, pour ne pas dire kitsch et paraît bien plus veillot, poussiéreux, que les chefs d'oeuvre muets qui donna  Lang dans les années 20. Il faut dire que le cinéaste reprend ici un scénario qu'il avait signé avec Thea Von Harbou au début des années 20, et qui avait été déjà porté à l'écran par Joe May :


Mais nous sommes en 1959, et cette oeuvre semble bien loin des réussites hollywoodiennes du genre , qui ont misé depuis belle lurette sur le rythme et l'efficacité, comme l'ont montré "Les Mines du Roi Salomon" (1950) dont s'est fortement inspiré Spielberg, bien plus tard.  pour son "Indiana Jones"...


A vous de juger...

Bande-annonce du film (en VF, ce qui n'arrange rien niveau kitsch...)


et, en bonus, la danse exotique et bien sexy exécutée par la belle Debra Paget, seule représentante hollywoodienne de la distribution...


Joyeux Noël à tous !
Fred.

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