dimanche 16 décembre 2012

CINEMA DE MINUIT - DITES-LE AVEC DES FLEURS...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 10 sur F3 : "La Femme au Gardenia" (1952) de Fritz Lang...


En voilà un Lang qui n'a pas bonne réputation . Le critique Gérard Legrand le considérait même comme le dernier film "mineur" de son auteur. Rohmer trouvaiit le film "méchant", et Lang lui-même , qui ne l'aimait pas et en parlait peu, concéda à Peter Bogdanovitch qu'il le trouvait "venimeux". N'en jetez plus, la cour est pleine.
Il faut dire que Lang est alors en totale errance à Hollywood . Après "House by the River", il est récupéré par la Fox, qui lui confie sottement un film de guerre, qu'il loupe. Howard Hugues , nouveau patron de la RKO, lui confie alors "Le Démon s'éveille la nuit", puis  le western "L'Ange des Maudits" avec Marlène Dietrich :


Deux nouveaux échecs,  artistiques comme publics : Hugues lâche Lang.
Pour continuer à travailler, Fritz accepte alors la proposition du petit producteur indépendant Alex Gottlieb, qui possède les droits d'un roman de Vera Caspary, auteur de "Laura" , immortalisé dix ans auparavant par Otto Preminger :


Budget ultra-serré , scénario bouclé par un tâcheron, tournage ultra-rapide ( vingt et un jours !) : Lang n'est pas très à son aise. Et il faut avouer que cette oeuvre n'est pas aussi fluide que l'auteur l'aurait souhaité .
Le film conte la mésaventure d'une jeune téléphoniste qui apprend que son fiancé, soldat envoyé outre-mer, refuse finalement de l'épouser. Par dépit, elle accepte un dîner avec un collègue qui la saôule et tente d'abuser d'elle . Elle le tue avec un tisonnier, puis, au matin, oublie les évènements.
Voilà un sujet qui aurait passionné Hitchcock. Mais Lang y même aussi une étude de moeurs assez épaisse sur la violence des relations hommes-femmes au travail, et les deux sujets se coordonnent mal...
La téléphoniste est incarnée par Anne Baxter :


Repérée par Orson Welles, elle se fait connaître en 1942 en apparaissant dans "La Splendeur des Amberson" . Dès lors, elle sera cataloguée "cinéma d'auteur" et , surtout, jouera les "autres femmes" aux côtés d'actrices plus sexys , telles Gene Tierney ou Maureen O'Hara. Elle prendra toutefois une revanche retentissante en jouant le rôle-titre de l'arriviste "Eve" pour Joseph L. Mankiewickz (1950), sans aucun doute le rôle de sa vie :


A ses côtés, on retrouve Richard Conte, acteur fameux et charismatique du film noir américain, déjà évoqué ici, et aussi, dans le rôle du méchant violeur, un certain... Raymond Burr.

Acteur que sa carrure condamnera au cinéma à jouer les brutes, les méchants ou au mieux les flics de complément. Après avoir joué un dernier salaud dans "Fenêtre sur Cour" de Hitchcock, il aura la bonne idée de se tourner vers la télévision, qui lui propose un rôle de premier plan, positif, bavard, et même un peu glamour : celui de l'avocat Perry Mason ...


Ce rôle , il le tiendra pendant dix ans... Avant de devenir "L'Homme de Fer" pendant huit ans... Et à nouveau Perry Mason, dans les années 80, jusqu'à la fin de sa vie... En voilà un qui a fait le bon choix...

Bande-annonce du film de ce soir, où  l'on notera aussi la participation insolite de l'excellent Nat King Cole :



PS : pour les amateurs de bébêtes géantes (j'en suis !) , Arte diffuse également ce soir un classique du genre : "Des Fourmis attaquent la ville"  ( Gordon Douglas -1954) !


Vous ne lirez plus jamais Bernard Werber de la même façon !

A plus.
Fred.


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