vendredi 5 octobre 2012

TATOO COMPRIS DE TRAVERS...

Bonjour les amis !

Voici la dernière lubie des jeunes israëliens : se faire tatouer, sur le bras,  le numéro de déporté de leur grand-père ou de leur grand-mère. Passons sur l'aspect "bon goût" de la chose, un tribal sur le derrière ou un piercing dans le nombril, c'est pas très classe non plus...
Ce qui m'intrigue vraiment dans cette histoire, cela ne s'arrête pas aux Israëliens, ça concerne une large frange de la jeunesse actuelle, et particulièrement leur rapport au passé et à la mémoire.
Durant une grande partie du XXème siècle , le conflit des générations a fait bouger nos sociétés. Les jeunes de 1914 n'avaient que foutre des souvenirs de 1870, ceux de 39 tentaient d'oublier la Grande Guerre, et pour la génération de 68, tous les anciens combattants, tous leurs parents, même, étaient des "croulants", des radoteurs . C'était l'équilibre vieux con/ p'tit con.
Les vieux incarnaient la pérennité, la continuité du monde, alors que les jeunes faisaient évoluer leurs valeurs en fonction du monde qu'ils connaissaient, celui des vingt ou trente années de leur propre vie.  Cette avancée des mentalités à marche forcée a permis une chose essentielle : le dépassement. Le dépassement des haines , des rancoeurs, des trahisons, pour aller vers la conciliation, la main tendue , à tout prix.


Kohl et Mitterrand étaient loin d'être des babzouilles. Leur geste symbolique , en 1984, a pourtant été d'une importance capitale dans l'évolution des relations entre la France et l'Allemagne, même si cette révolution avait été faite déjà il y a bien longtemps par les jeunes allemands et les jeunes français...
Aujourd'hui, il se passe un drôle de truc. Comme si les jeunes du monde entier, incapables, et on les comprend, d'appréhender le monde qui les entoure, un monde qui les oppresse, qui ne leur offre aucune perspective d'avenir , comme si ces jeunes, déboussolés, prenaient comme cheval de bataille celui de leurs parents, voire de leurs grands-parents.
Ils endossent la mémoire d'une Shoah qu'ils n'ont pas connue.
Ils s'engagent dans un islamisme radical et archaïque aux antipodes du monde moderne dans lequel ils ont grandi.
Ils votent Marine Le Pen, dans l'espoir de voir revenir un âge d'or... qui n'a jamais existé.
Une jeunesse qui ne dit plus "Merde" à ses anciens, mais "raconte encore, papi !"
Une jeunesse qui compte les points du capital victimaire de sa communauté, au lieu de faire la fête avec le camp d'en face.
Une jeunesse mesquine. Une jeunesse de vieux cons.
Oui, je sais, je généralise, tous les jeunes ne sont pas comme ça, heureusement , heureusement ,  mais cette tendance, même minoritaire, me fait vraiment flipper.
Et puis, minoritaire, minoritaire... Pour combien de temps ?

A plus.
Fred.

 Bonus : je ne suis foutrement pas chrétien, mais quand le pardon est chanté comme ça...



2 commentaires:

  1. Je ne peux que réagir après la lecture de votre article dans la mesure ou le sujet soulevé me fait pas mal gamberger ces temps-ci. Je suis moi-même jeune et il me semble, en raccourcissant, que ma génération a devant elle deux choix: soit suivre le chemin du gavage médiatique et de la culture poubelle 2.0,soit regarder dans le rétro. Regarder derrière soit pour d'une part essayer de comprendre comment a-t-on put arriver à un tel merdier mais également à capter une humanité et un vécu peut être mythifiée mais qui fait cruellement défaut à notre "monde moderne".
    Peut être que je me trompe mais si vous pouvez me citer le nom d'un artiste qui est capable de révolutionner son monde ou simplement de proposer quelque chose d'authentiquement nouveau, je suis preneur.
    Les causes de cet état de chose sont il me semble multiple et bien malin celui qui peut prévoir comment tout cela finira. Moi j'ai peu d'espoir et pourtant ce n'est pas faute de la chercher,la flamme, même vacillante je prends!
    Nous sommes la génération qui doit régler la douloureuse, alors merci de ne pas nous juger trop durement. Les jeunes d'aujourd'hui ne sont pas différents de ceux de 68 et je ne suis pas de ceux qui pensent que toutes les générations ne se valent pas...
    Je suis un jeune vieux con (j'écoute quotidiennement Brassens) et cela n'est pas marrant quand on a 23 ans.
    Pour finir, dans le rayon nostalgie, un mec qui tient un blog sur des films datant du début du siècle précédent se pose là...

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  2. Bien vu, Ben ! En effet, je ne suis moi-même pas au top de l'avant-garde en m'intéressant aux vieux films... Mais ce n'est pas parce que j'ai du goût pour les vieilleries artistiques que je vais défendre le radical-socialisme , le boulangisme ou autres -ismes de cette époque-là...
    On peut écouter Brassens (c'est aussi mon cas) et être de son époque. Ce que je déplore, c'est que certains reprennent à leur compte des combats qui ne sont plus les leurs, comme un pis-aller, faute de mieux. Mais là aussi, je suis d'accord, pas facile de trouver un combat neuf à mener...
    Merci de ce commentaire pertinent.
    Sur ce , je vais voir mon vieux film...

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