samedi 17 septembre 2011

CINEMA DE MINUIT - HADJI LA MALICE...

Bonjour les amis !

Dimanche à 00 H 15 sur France 3 : " Les aventures de Hadji" (1954) de Don Weis...


Ce film est l'exemple parfait de la fougue qui caractérisait  la cinéphilie française dans les années 50.
Au départ, nous avons une sympathique série B arabisante , et il faut le dire, pleine de charme. Charme relevé alors par "Les Cahiers du Cinéma" , qui consacrent un article au film. Un culte s'installe alors, emmené par ceux qu'on appelait les "mac-mahoniens".
Les "mac-mahoniens" (du nom de leur QG, le "Mac-Mahon", un cinéma du XVIIème arrondissement de Paris) étaient une de ces chapelles cinéphiles, enthousiastes, radicales et intolérantes, qui caractérisaient l'amour du cinéma dans ces années-là. Emmenés par Pierre Rissient et Michel Mourlet, ils s'enflammèrent pour le film. Des polémiques virent le jour par journaux interposés, la mauvaise foi aidant, on sombra dans l'excès et le n'importe quoi.
Tandis que le directeur d'un autre cinéma de l'époque , le "Studio-Parnasse", suppliait : "Cessez ces gamineries !", le summum du délire fut atteint par le pourtant excellent Gérard Legrand, qui , dans "Positif", écrivit avoir vu dans le film des mouvements de caméra en forme de dollars !!
Aujourd'hui, le film paraît juste sympa et bien mené. Un petit miracle , si l'on considère la suite de la carrière de ses protagonistes . John Derek tournera encore une poignée de films 'dont "Les Dix Commandements") avant de s'occuper de l'image de sa dernière femme, la sculpturale Bo . (pour qui il réalisera un infâme "Tarzan").
Quand au réalisateur Don Weis, il sombrera assez vite dans le "bikini-movie" inepte des années 60, avant d'atterrir à la télé, où il réalisera, sans grand éclat, des épisodes de "MASH", "Starsky & Hutch", et autres "Riptide"...
Un film à voir et revoir, donc, comme le reflet d'une époque où c'était à la sortie des cinémas que l'on se foutait sur la gueule...

BONUS - ON A VOLE LE CORPS A CORA...

On a appris ce matin, le décès, à 93 ans (quand même !) de Cora Vaucaire, une des grandes interprètes dites "Rive Gauche". Si elle était connue des amateurs pointus de chanson, elle l'était peu du grand public. En effet, on lui a "volé" la chanson qui aurait dû lui apporter la notoriété . Je m'explique : Jean Renoir lui avait confié l'interprétation de "La Complainte de la Butte", chanson-phare de son film "French Cancan" ( 1954). Elle enregistra donc la chanson, mais... les producteurs estimèrent que la chanteuse n'était pas assez JOLIE pour porter le succès attendu... Ce fut donc l'actrice italienne Anna Amendola qui, à la dernière minute, mima la chanson... sur la voix de Cora ! La chanson devint un standard, mais le visage de Cora Vaucaire resta inconnu du grand public. La carrière de la chanteuse ne se remit jamais vraiment de cet affront, et elle demeura une chanteuse pour amateurs avertis. Qui, jusqu'à il y a a peu, pouvaient encore se régaler de ses interprétations subtiles et racées...

Voici donc l'imposture en question :




Et le visage de la chanteuse, chantant fort bellement du Prévert en 1952 :



Reposez en paix, madame.

A plus.
Fred.

PS : Demain, je serai sur les quais de la Sèvre, à Niort, dans le cadre de la journée de clôture "Ca vous a plu ?" de la saison des Boîtes à Bouquins, organisée par l'association Post Scriptum. Viendez nombreux, amis niortais !

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