Bonjour les amis !
Ce soir, à 00 H 45, sur France 3 : "Sonnenstrahl" (1933) de Pàl Féjos (Paul Fejos).
LES VERSIONS MULTIPLES
Nous sommes au début des années 30. Le parlant a définitivement tué le cinéma muet. Les auteurs et réalisateurs y ont gagné de nouvelles inspirations et de nouveaux acteurs, venant pour la plupart du théâtre. Mais le 7ème art y a aussi, au passage, perdu... son universalisme. Plus possible, à présent, d'exporter les films dans le monde entier en modifiant simplement les intertitres.
Apparaît la barrière de la langue. Et si l'on a mis au point le cinéma synchrone, on a pas encore mis au point le doublage. C'est la raison pour laquelle, jusqu'en 1935-36, les grands studios américains et européeens vont tourner des doubles, voire des triples versions ( voire plus) de leurs films, adaptés au pays d'exploitation.
C'est le cas de "Sonnenstrahl", qui est la version autrichienne de "Gardez le Sourire", tourné avec les mêmes acteurs principaux , la française Annabella et l'autrichien Gustav Frölich, mais avec une distribution secondaire "nationale".
Ce système facilitait le montage financier des films , en facilitant les coproductions internationales, ce qui est le cas ici.
LE REALISATEUR
Le réalisateur du film , Pàl Fejos, qui signera aussi Paul Fejos, a un parcours atypique. Il tournera d'abord, dans son pays natal, la Hongrie, avant de partir pour les Etats-Unis, où il sera brièvement le chef de file d'un cinéma d'avant-garde, avec "Solitude" en 1928. Le parlant arrive, et il s'adapte au cinéma commercial, en réalisant en 1931 "Big House", archétype du film de prison. Puis il débarque en France, y signe un médiocre "Fantômas", avant de donner son film le plus célèbre , "Marie, légende hongroise", gros succès commercial et critique, avec Annabella en vedette. Il en existe 4 ( !) versions : française, hongroise, allemande et britannique.
Après "Gardez le sourire", il se perd à nouveau, et en 1936, décide de se consacrer exclusivement au documentaire. Il fait alors le tour du monde. Et en 1941, il abandonne définitivement le cinéma... pour l'anthropologie !
Drôle de parcours en vérité, dont on peut retenir un cosmopolitisme viscéral, Fejos n'ayant jamais tourné plus de 4 ans dans le même pays...
EXTRAIT DU FILM :
A plus.
Fred.
POST-SCRIPTUM : Je vous encourage vivement, avant cela, à regarder "LES FAUVES", documentaire consacré à l'animosité Sarkozy/Villepin, signé par l'excellent Patrick Rotman...
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