dimanche 11 février 2018

CINEMA DE MINUIT - JEAN DECHIREE...

Bonjour les amis !

Ce soir, sur F3, à .... 00 H 55 !

(Eh oui, madame Delphine Ernotte, considérant que l'émission faisait trop d'audience à 00 H 25, a décidé de la reculer d'une demi-heure , histoire de la mettre en valeur ! Qui veut noyer son chien...)

... fin du cycle Seconde Chance avec A la Française (1963), de Robert Parrish...



Acteur-enfant dès les années 20, puis monteur reconnu (il reçoit un Oscar pour le montage du Sang et Or de Robert Rossen), Robert Parrish entame, à partir des années 50, une carrière de metteur en scène discret et subtil, davantage apprécié par les critiques que par le public et par Hollywood. Séries B, reprises de projets en cours de route, coproductions internationales, le trajet de l'auteur ne sera jamais un long fleuve tranquille. Pourtant, dans ce parcours cahotique se dessine un univers récurrent, teinté d'errance et de mélancolie. Cette tristesse, on la retrouve à son paroxysme dans ses deux meilleurs films, la britannique Flamme Pourpre, et surtout le superbe western l'Aventurier du Rio Grande, produit et interprété par Robert Mitchum.


Curieusement, après cette réussite, Parrish se tournera pendant quelques temps pour la télévision, où il réalisera des épisodes pour deux des plus ambitieuses séries de l'époque, La Quatrième Dimension et Johnny Staccato (avec John Cassavetes).



Il revient au grand écran en 1963, avec cette étrange coproduction franco-américaine, adapté d'un roman d'Irwin Shaw ( Le Bal des Maudits) par lui-même. Shaw et Parrish produisent le film ensemble, ce qui n'est pas un problème : Parrish s'est toujours très bien entendu avec les écrivains , et la réussite du film tient en partie à cette compréhension mutuelle du sujet . Il n'était pas facile de transcrire au cinéma le désarroi d'une étudiante américaine à Paris , ne sachant si elle doit partir ou rester. Influencé comme d'autres par la Nouvelle Vague française, Parrish y trouvera d'abord son actrice principale : la vedette d' A Bout de Souffle, Jean Seberg.


Ce qui tombe très bien : le désarroi du personnage étant celui de l'actrice , américaine venue s'installer à Paris en 1958 avec un mari français qu'elle délaissera bien vite pour vivre une passion tumultueuse avec l'écrivain Romain Gary. Enceinte d'un autre, elle accouche quelques temps avant le tournage , non sans avoir plusieurs fois menacé  Gary de se suicider s'il l'abandonnait. Gary reconnaîtra l'enfant et épousera Jean à la fin de l'année 1963.
Tous ces drames privés influent sur le jeu, l'humeur de la comédienne , qui apparaît ici sombre , tourmentée, parfois ailleurs, ce qui sert bien évidemment le propos du film.
Son partenaire masculin est le solide comédien britannique Stanley Baker.


D'abord cantonné par le cinéma britannique aux rôles de durs, à la manière d'un Lino Ventura, Baker sera sorti de cette ornière par Joseph Losey, qui en fait un de ses acteurs fétiches. En 1962 , il tient  la dragée haute à Jeanne Moreau dans Eva...


Autour d'eux, on retrouve une distribution hétéroclite : le batteur Moustache, le comédien-français Jacques Charon... et un petit nouveau qui ne fera pas long feu : Philippe Forquet.
Le film ne rencontrera pas le succès escompté . Parrish retournera à ses montagnes russes, et sera sorti de sa retraite par un de ses plus grands admirateurs, Bertrand Tavernier , qui lui proposera d'écrire et de réaliser avec lui Mississippi Blues ...


A plus !

Fred .




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