samedi 28 décembre 2013

CINEMA DE MINUIT - LA CHARGE DU BRIGADOON LÉGER...

Bonjour les amis !

Demain soir, à 00 H 25, sur France 3 : Brigadoon ( 1954) de Vincente Minnelli ...



Bon. Après le hors d'oeuvre Ziegefeld Girl de la semaine dernière, passons au plat de résistance. Passons à Brigadoon. 
Le film n'a pas la renommée de Chantons sous la Pluie ou de Tous en Scène. Il fait pourtant partie de cet âge d'or de la comédie musicale MGM, où , sous la houlette du producteur Arthur Freed...




... les talents les plus créatifs de l'époque donnèrent le meilleur d 'eux-mêmes : Minnelli, Donen, Astaire , Kelly, Cyd Charisse, le chorégraphe Michael Kidd et j'en passe. Outre les titres déjà cités, on pourrait repenser à Un Jour à New York, un Américain à Paris, Show Boat, Mariage Royal, le Pirate, sans oublier les performances nautiques à succès de la jolie Esther Williams, parfois accompagnée par des partenaires inattendus  :




Brigadoon , venant après tous ces films, arrive à un moment charnière de l'histoire du studio, et en sera en quelque sorte victime. En effet, pour contrer la concurrence grandissante de la télévision, les grands studios ont décidé de lancer un nouveau format : le Cinémascope. Si les executifs sont enthousiastes, les metteurs en scène le sont beaucoup moins. Fritz Lang considérait que le Scope était tout juste bon à "filmer des serpents"...
Ce qui explique que les premières expériences du genre furent confiées à des seconds couteaux  : Henry Koster ou Jean Negulesco , par exemple. Mais , très vite, le succès aidant , le Scope se transforme en rouleau compresseur, et tout le monde doit s'y mettre. Minnelli, contraint et forcé, doit donc filmer, dans un format qu'il n'aime pas, une pièce qu'il n'aime pas non plus.
Brigadoon, de Alan Jay Lerner, créée en 1947 à Broadway,  raconte l'histoire de deux américains suprenant, en Ecosse, un village condamné à ne vivre qu'un jour par siècle... Une authentique féérie, donc, loin des  univers visuels de bon ton chers à Minnelli et loin des fantaisies urbaines chères à Gene Kelly, l'acteur principal et chorégraphe du film  . C'était mal parti. Le studio fit des repérages en Ecosse, mais le climat et le budget décidèrent le studio à tout reconstituer à Hollywood. Ce qui ravit l'esthète Minelli, mais déçut l'aventureux Kelly. L'atmosphère du tournage s'en ressentit. Et de fait, le film est assez mal équilibré, Minnelli s'appuyant sur une esthètique très artificielle ( splendidement éclairée par Joseph Ruttenberg, dans un procédé de couleur nouveau, du nom de Anscolor), au détriment du rythme, souvent languissant. Mais il y a Gene Kelly, toujours magique, même quand il boude, surtout quand il a pour partenaire  la sublime Cyd Charisse :


Celle-ci, au faîte de sa carrière d'actrice-danseuse, exécute avec Kelly deux magnifiques ballets, qui , à eux seuls, méritent le détour...




Un film beau, très beau , même, très esthétique, mais un peu lent, artificiel et chichiteux, qui fut d'ailleurs un semi-échec en salles et qui annonce, en quelque sorte, le début de la fin de la grande période du musical...
Anecdote amusante, le pitch du film servira de base, quelques temps plus tard, à un film très différent : le culte 2000 Maniacs de Hershell Gordon Lewis, le créateur du cinéma gore ( éloignez les enfants !) :


Bande-annonce du film de demain soir (rappelez les enfants ! ) :


Bon réveillon à tous !
Fred.

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