dimanche 17 juin 2012

CINEMA DE MINUIT : LEWIN ET LA VERTU...

Bonjour les amis !

Ce soir , à 00 H 05 sur France 3 : "The Moon and Sixpence" (1942) d'Albert Lewin...


Ne vous fiez pas à  l'affiche, putassière bien comme il faut : Albert Lewin était un homme de goût, qui faisait des films de goût. Ami de Renoir, producteur, scénariste , puis réalisateur à la Mgm, il resta pourtant toujours un dilettante, ne réalisant que six films en quinze ans !
"The Moon and Sixpence" est sa première expérience derrière la caméra . Ce film, adapté du roman de Somerset Maugham librement inspiré de la vie de Gauguin, traite du rapport de l'homme à l'art, thème que Lewin, collectionneur lui-même, affectionnera toujours particulièrement. Il est le premier volet d'une trilogie que l'auteur poursuivra en 1945, avec le (fameux ! ) "Portrait de Dorian Gray" :




Et, enfin, en 1947, avec le (plus académique, pour moi) "Private Affairs of Bel-Ami" :


(Désolé, je n'ai trouvé que cette bande-annonce en espagnol...)

Cette trilogie se caractérise par la présence de George Sanders , qui trouve avec Lewin certains de ses plus beaux rôles, que ce soit en peintre tourmenté ou en dandy décadent. On remarque aussi , dans les deux derniers, la présence de la toute jeune , touchante (et assez sexy !) Angela Lansbury (eh oui ! Jessica Fletcher !). Mais , dans ces trois films également, Lewin utilise une astuce assez originale pour l'époque : au milieu d'un film en noir et blanc, il insère quelques séquences couleurs... quand il filme des tableaux ! Le procédé est évidemment particulièrement impressionnant dans "Dorian Gray"...

 (Encore en Espagnol, désolé...)

Quelques temps plus tard, en 1951, Lewin réalise son film le plus connu, qui deviendra culte, "Pandora", avec James Mason et Ava Gardner...


Si un seul film devait résumer le romantisme hollywoodien, ce serait celui-ci. L'emploi , cette fois-ci total ,de la couleur y est admirable. Mason et Gardner réussissent à être à la fois sensuels et profonds. Un des plus beaux films d' Hollywood, toutes périodes confondues...

Que s'est-il passé ensuite ? Mystère et boule de gomme , mais les deux derniers films de Lewin, "Saadia "(54) et "The Living Idol" (57) ne sont que d'obscurs nanars , incroyablement indignes de leur auteur...

Lui a-t-il manqué du courage, de la détermination, pour livrer une oeuvre  plus aboutie, et surtout, plus conséquente ? Ce qui apporterait, hélas,  de l'eau au moulin de ceux qui affirment péremptoirement que le talent ne suffit pas, quand il est dénué d'ambition...

A plus.
Fred.

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