samedi 2 juin 2012

CINEMA DE MINUIT : LAISSEZ-VOUS DONC CURTIZER...

Bonjour les amis !

Demain soir, à 00 H 20, sur France 3 : "Stolen Holiday " (1937) de Michael Curtiz...


Michael Curtiz est un phénomène . Il est presque Hollywood à lui tout seul.
Né en Hongrie, où , déjà , il tourne un nombre incalculable de films, il arrive en 1926 aux Etats-Unis, et signe un contrat avec la jeune Warner Bros. Il y restera jusqu'en 1954, après  avoir réalisé... plus de 80 films  (dont cinq en 32, et sept en 33 !) !
Il demeurera pendant toutes les années 30 et 40 un pilier du studio, l'homme qui pouvait se tirer de toutes les situations.
Dès 1928, on le charge de la première superproduction semi-sonore du studio, "L'Arche de Noë".


Il s'en tire avec les honneurs (malgré plusieurs figurants noyés durant le tournage du déluge !).
Lorsqu'au début des années 30, l'Universal décroche le cocotier avec sa série de films d'horreur, Curtiz est chargé de contre-attaquer . Il livre alors plusieurs oeuvres très réussies, supérieures mêmes à certains films Universal : "Dr X", "The Walking Dead" et le superbe "Masques de Cire "(1932- en Technicolor bichrome ):


En 1935, il est chargé de lancer un jeune beau gosse australien répondant au nom d'Errol Flynn : ce qui donnera une série de chefs d'oeuvre : "Capitaine Blood", "La Charge de la Brigade Légère", "L'Aigle des Mers", et le célébrissime "Robin des Bois" , qu'il arrache des mains du tâcheron William Keighley :


(En Technicolor trichrome, à présent !)

Mais les relations entre Flynn et Curtiz sont exécrables. Il faut dire que , sur un plateau, Curtiz est dictatorial, odieux, fou. La caricature de metteur en scène hystérique que l'on voit dans les cartoons, c'est lui, avec son accent hongrois. Un jour, sur le tournage de "Dive Bomber", un film de guerre, il s'échinera à vouloir faire faire demi-tour, armé d'un mégaphone , à ... une escadrille d'avions de chasse, située loin, loin, dans le ciel. Ne supportant pas son impuissance, il fera alors une véritable crise de nerfs. Flynn demandera alors à bosser avec Raoul Walsh.
Ca ne ralentira pas l'activité de Curtiz, qui, dans les années 40, signera (entre autres) le superbe "Mildred Pierce" (1945) avec Joan Crawford, et l'immortel "Casablanca" ( 1942), bien sûr .



Après la guerre, s'il continue à être très actif, ses films deviennent moins marquants... Il faut dire que les executifs du studio commencent à le prendre pour un vieux chnoque, et lui confient de plus en plus des projets tordus...
Il quitte la Warner à 65 ans, mais continue à tourner . Si la plupart de ses derniers films sont anecdotiques, il réussit quand même, trois ans avant sa mort, en 1958, à offrir à Elvis Presley un des ses meilleurs films : "Bagarre au King Creole" :


Tout ça pour dire que Curtiz, à lui seul, est un gros gros jalon du cinéma hollywoodien, trop souvent sousestimé, paradoxalement, pour sa capacité à s'adapter à tous les genres... Ce serait pas une qualité , ça ?

( Je n'ai pas trouvé de bande-annonce du film de ce soir, TRES rare. Je sais simplement qu'il s'inspire, lointainement, de l'affaire Stavisky, mais que le ton est plutôt à la romance. Avec Kay Francis, une des grandes stars Warner de l'époque.)

A plus.
Fred.






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire