samedi 23 juin 2012

CINEMA DE MINUIT : CLARY AU BAL DU DIABLE...

Bonjour les amis !

Demain soir, à 00 H 20 , sur France 3 : "Le Destin Fabuleux de Désirée Clary" (1942) de Sacha Guitry...


Nous sommes en 1942, en plein coeur de l'Occupation Allemande, époque trouble s'il en est pour le père Sacha. Durant cette période, il réalise deux films : "Donne-moi tes yeux" , où le personnage interprété par Guitry devient aveugle et qui est, pour certains critique, la métaphore inconsciente ou non de l'aveuglement de l'auteur à cette époque.
Et il réalise également ce "Destin Fabuleux", plus ambigü. En effet, si cette évocation romanesque d'une des plus célèbres fiancées de Napoléon n'a pas grand'chose de politique , elle glorifie quand même l'Empereur, aux prises... avec l'impérialisme allemand.  Argument que Guitry utilisera pour sa défense lors de ses soucis, au moment de l'épuration.
Ce sont également les années de son mariage avec Geneviève de Séréville, qui fut la seule de ses épouses à prendre son nom et à devenir Geneviève Guitry .

Les témoignages sont contradictoires au sujet du couple : pour certains, cette jeune fille, recontrée en 1937, est trop jeune pour lui (elle a 24 ans, il en a 52 !) et lui en fera voir de toutes les couleurs ! Pour d'autres, elle amena un salutaire grain de folie dans la vie trop bien rangée de Sacha, qui avait ainsi fait fuir sa précédente femme,  Jacqueline Delubac.
En tous cas, elle ne fut pas tendre sur l'attitude de son mari durant l'Occupation : "Ce fut alors une période de manœuvres qu'il pensait habiles et qui nous effrayaient, car Sacha ne comprenait rien à la politique. Il avait un fond d'ingénuité, une confiance quelquefois excessive, qui l'amenaient à porter des jugements téméraires sur les gens qui gravitaient autour de lui. Dans cette période, il ne fut pas bon psychologue, ni suffisamment objectif."
Signe de son incroyable naïveté : le 23 Juin 1944, deux semaines après le débarquement allié, il fait projeter son nouveau documentaire  , intitulé : "De Jeanne d'Arc à Philippe Pétain"...
Deux mois plus tard, il dormait en prison. Geneviève, elle, était déjà partie pour des cieux plus cléments.
C'était le début d'une aigreur et d'un sentiment d'injustice qui allait exploser, quelques temps plus tard, notamment dans "Le Diable boîteux" (1948) :


Et, pour finir, un extrait de "Désirée Clary" , évidemment "vendu" par le Maître :


A plus.
Fred.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire