dimanche 11 mars 2018

CINEMA DE MINUIT - RAVALEMENT DE FACADE...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 35 sur France 3 : Derrière la Façade (1939), de Georges Lacombe et Yves Mirande...


C'est ce que les américain appelaient un all-star-cast, c'est à dire un film qui empile les vedettes à son générique. Le modèle du genre, à Hollywood, était Grand Hôtel, en 1932, qui réunissait Greta Garbo, Joan Crawford, les deux frères Barrymore, Wallace Beery...


La France, si l'on excepte les productions de prestige comme Les Misérables , a tardé à copier le modèle américain . Il faut dire que nos vedettes françaises des années 30, qui, pour la plupart d'entre eux venaient du théâtre, n'étaient pas pressées de devoir partager l'écran avec une dizaine de leurs congénères.
C'est le producteur Roger Richebé qui va avoir l'idée , en 1937, de réunir Elvire Popesco, Victor Boucher, André Lefaur et Jules Berry, dans une adaptation d'une vieille pièce de Flers et Caillavet : L'Habit Vert. 

 Le succès est énorme. Dans le même temps, Duvivier frappe très fort en réunissant Raimu, Fernandel, Pierre Blanchar, Pierre-Richard Willm, Jouvet et Harry-Baur dans son Carnet de Bal. Cette fois, c'est un triomphe. Parmi les scénaristes sollicités pour ce film à sketches, il y a un dramaturge très en vogue à l'époque , Yves Mirande.



Mirande, qui est un mondain, un Parisien, comme on disait alors, connaît beaucoup de monde. Et il décide d'exploiter à fond le dispositif pour ses propres oeuvres . Derrière la Façade , avant d'être un film, est un catalogue. Un catalogue de numéros d'acteurs, et quels acteurs : Baroux, Berry, Lefaur, Gaby Morlay,  Elvire Popesco, Michel Simon,  et Erich Von Stroheim (qui disparaîtra de l'affiche du film  pendant l'Occupation).
Sans parler des seconds rôles : Carette, Andrex, Marguerite Moreno...
Malin, Mirande et son superviseur technique Georges Lacombe évitent l'écueil du film à sketches en faisant du film une enquête policière où deux inspecteurs rivaux, pour trouver la clef de l'énigme, interrogent nombre de personnages tous plus excentriques les uns que les autres.
Mirande, moins génial que Pagnol, Jeanson ou Guitry, est quand même expert en mots d'auteur et il touche souvent juste. De plus, sans doute inconsciemment, le film témoigne d'un air du temps plutôt sombre, même pour une comédie : nous sommes ici dans un univers où les voisins s'épient, se dénoncent, et où l'avenir est incertain. La France de Munich est là, et celle de Vichy grandit dans son ombre.
Un très bel exemple du cinéma français d'avant-guerre, celui des mots d'auteur et des monstres sacrés.
L'année suivante, Mirande récidivera avec Paris-New-York, qui réunira à peu près les mêmes. Le ton sera encore plus sombre, plus incertain.

A plus .

Fred.



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