samedi 7 octobre 2017

CINEMA DE MINUIT - VOILA LES BOULES PUANTES !

Bonjour les amis !

Demain, à 00 H 20, sur F3 : L'Assaut (1936), de Pierre-Jean Ducis...


En France, au milieu des années 30 , la politique politicienne n'a (déjà) pas bonne presse. Les scandales de corruption, telle l'affaire Stavisky, l'instabilité endémique des gouvernements de la IIIème République , ont entraîné deux évènements majeurs : la manifestation du 6 Février 34, côté extrême-droite, et, côté gauche, la victoire du Front Populaire, soulevant de nouveaux espoirs.
On ne compte plus, à cette époque, les comédies et drames mettant en scène des parlementaires et banquiers filous , se faisant leur beurre sur le dos du contribuable ( Topaze, Ces Messieurs de la Santé, la Banque Nemo).


C'est sans doute ce qui a décidé un producteur à déterrer une pièce déjà ancienne (1912 !) du dramaturge à la mode Henry Bernstein . Ce spécialiste du mélodrame bourgeois s'y essayait à la satire grinçante , en montrant comment un leader de parti politique (Charles Vanel) , victime d'un scandale mené par un maître-chanteur , (Alerme), se retrouve lui-même contraint  à employer des méthodes poisseuses pour se sortir de l'impasse.
On peut toujours rêver de ce qu'un Robert Siodmak ou un Raymond Bernard auraient pu tirer d'un tel sujet. Hélas, et bizarrement, ce fut Ducis. Pierre-Jean Ducis. Réalisateur de rien, ou de si peu. Un Cavalier Lafleur pour Fernandel , un Au Son des Guitares, pour Tino Rossi, et d'autres oeuvrettes francement mineures, et je suis gentil.


Alors réalisateur maison du producteur Henri Ullman, il filme sans conviction une oeuvre de pure circonstance, heureusement tombée dans l'oubli .
Reste la distribution, avec un Vanel comme toujours impeccable, et deux autres comédiens qui vaillent qu'on s'arrête sur eux :


André Alerme , s'il débuta sur les planches dans les drames de Bernstein, devint rapidement un habitué du Boulevard , où son énergie, sa rondeur, firent merveille. Le cinéma parlant balbutiant s'empara de sa silhouette bedonnante et ne la lâcha plus, pour tout et n'importe quoi , un n'importe quoi où il emporte généralement le morceau, comme dans le film de ce soir. Rares furent les cinéastes qui lui proposèrent mieux, à part Jacques Feyder, Autant-Lara et Edmond T.Gréville.



Le cas de Miss Alice Field est plus anecdotique, quoique édifiant : elle est le type même de l'actrice décorative dont le cinéma des années 30 était étrangement friand. Elle ne tournera presque que des navetons, entre 1930 et 1942, sous la direction des meilleurs spécialistes du genre : René Pujol, Berthomieu, Jean Kemm... Si on considérait Danielle Darrieux comme du Champagne, miss Field était plus proche du Champomy !
Elle se raréfiera après la guerre , et fera un petit come back à la fin des années 60, dans l'émission Au Théâtre Ce Soir...
Ironie du sort, elle ne rencontrera un grand cinéaste que pour son dernier rôle : dans le Playtime de Tati, en 1967.

A plus !

Fred.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire