dimanche 22 novembre 2015

CINEMA DE MINUIT - PEPLOUM BADABOUM...

Bonjour les amis !

Désolé, mais j'étais trop touché, comme beaucoup, la semaine dernière, pour vous chroniquer Le Bigame , de Luciano Emmer.. ou  même pour le regarder, d'ailleurs...

Ce soir, à 00 H 20, sur F3 : Messaline (1951), de Carmine Gallone... 

 

Hollywood pourra bien dire ce qu'il voudra, le vrai pays du Péplum, c'est l'Italie . C'est de là que sont venus , dans les années 10, les deux premières superproductions à colonnes et jupettes : Quo Vadis (1912), d'Enrico Guazzoni...


... et surtout Cabiria (1914), de Giovanni Pastrone...


Messieurs Griffith , DeMille, et autres américains n'ont eu qu'à suivre et à développer. Fort bien, d'ailleurs, un des modèles muets du genre  restant le Ben Hur de Fred Niblo, tourné en 1925, époque où le genre était , déjà, dans son pays d'origine, tombé en désuétude...

Mussolini essaya bien de relancer le genre pour lui donner une symbolique politique forte, avec, par exemple, l'imposant Scipion L'Africain (1938), réalisé, tiens, tiens, par Carmine Gallone...


Mais l'exercice vint trop tard, et le genre, assimilé à l'idéologie fasciste, rentra prestement dans sa coquille.
Mais il ne tarda pas à réapparaître, et de manière assez gigantesque : une coproduction franco-italienne à très très gros budget, intitulée Fabiola, et ayant pour vedettes Michèle Morgan et Henri Vidal...


Ce succès inattendu donna des idées aux producteurs, et, notamment, à celui de ce Messaline.
Ah, Messaline, incarnation même de la dépravation et de la duplicité. cette épouse de l'empereur Claudius peut concourir, d'égal à égal avec Lucrèce Borgia, au titre de plus belle garce de l'Antiquité. Peut-être pas au regard de l'Histoire, mais en tous ca au regard de la Littérature et du Cinéma, qui l'ont largement décrite, et le plus souvent pas très habillée.
Le film de Gallone est une coproduction hispano-italo-française. Ce type de mic-mac international caractérisera rapidement le genre , avant de profiter au western spaghetti. La distribution témoigne de l'aspect Auberge Espagnole du projet :
Cette peste de Messaline est interprétée par la mexicaine Maria Felix.


C'est à l'évidence un tremplin européen pour cette très belle femme déjà très populaire en Espagne et dans son pays, où elle a succédé à Dolorès Del Rio dans les beaux mélodrames signés Emilio Fernandez...


Dans le rôle de son amant, Caius Sillus, on trouve le pauvre français Georges Marchal, déjà vu au CDM dans Bethsabée, et qui échoue encore à trouver LE film qui le sortira de ses raides beaux gosses. L'empereur Claude est , quand à lui, incarné par l'italien  Memmo Benassi, vieux de la vieille du Cinéma et surtout du Théâtre Italien, dont c'est une des dernières apparitions.
Et comme souvent dans les péplums, on trouve dans la distribution des comédiens que l'on ne s'attend pas à trouver là, comme les vieux routards Jean Tissier et Germaine Kerjean, ou encore le jeune Michel Vitold !
Et je ne parle même pas des scénaristes, où on remarque les noms de Pierre Laroche, vieux complice de Prévert, et d'Albert Valentin, spécialiste chez nous de comédies de moeurs !

Chaînon manquant entre les productions muettes et les délires kitschissimes des années 60, le péplum des années 50, s'il n'a plus la magnificence de ses aînés,  se prend encore un peu au sérieux. Pour le meilleur et pour le pire...

Making-of d'époque du film...


A plus.

Fred.




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