dimanche 1 novembre 2015

CINEMA DE MINUIT - BEBERT STROGOFF...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 15, sur F3 : Volga en Flammes (1934), de Victor Tourjansky...


Si vous avez vu Razumov il y a quinze jours, vous savez que le cinéma français des années 30 avait beaucoup d'affection pour les récits russes. Les récits russes situés de préférence avant la Révolution, c'était plus romantique, plus pittoresque. De l'arrivée du parlant à 1940, on ne comptait plus les épopées moscovites. Jouées , comme vous l'aurez compris, par nos acteurs nationaux.
Et choisir Albert Préjean, acteur parigot comme pas un, pour incarner un officier russes, voilà qui est croquignolet ! Le scénario, lui, vaguement inspiré de Pouchkine, est assez linéaire : un aventurier se proclame tsar du peuple. Un militaire qui lui avait sauvé le vie (Préjean) va monter une armée contre lui, et le vaincre...
Le film, une petite chose assez rigolote, mais oubliable , marque surtout la première association d'un tamdem très populaire dans les années 30 : Albert Préjean/Danielle Darrieux...

Ces deux-là allaient tourner pas moins de sept films ensemble entre 1937 et 1942, des comédies, pour la plupart. Volga est à part : si Préjean est déjà une vedette, Darrieux, dont c'est le sixièmefilm , n'a pas encore tourné de très grands succès et est encore le faire-valoir féminin du héros... On la voit par ailleurs assez peu dans cette histoire de cosaques.

La plus-value du film, c'est l'inénarrable Inkijinoff.

Valéry Inkijinoff est un acteur russe, bouriate pour être plus précis. Son cursus est prestigieux : il étudie avec Meyerhold ,  Eisenstein, puis Lev Koulechov. Il devient metteur en scène pour les plus grands studios soviétiques. Mais , à l'occasion d'un voyage en France organisé pour lui faire découvrir le cinéma parlant, il rencontre des russes émigrés et décide de ne pas repartir. A partir de là, il sera , pendant trente ans, LE chinois, l'asiatique, le mongol de service dans tous les films possibles et imaginables , étant réduit à son physique inquiétant comme le fut, à la même époque, Erich Von Stroheim.  Ce qui lui permit tout de même de tourner avec des cinéastes aussi prestigieux que Duvivier, Pabst ou Fritz Lang. Ce comédien atypique donne du cachet à tous les films où il apparaît, et celui-ci ne fait pas exception.
Autre russe exilé, le réalisateur Victor Tourjansky;

Lui fait partie de la vague d'émigrants des années 1920, qui allaient constituer le noyau du fameux studio Albatros, le studio russe... de Paris. Mais très vite, Tourjansky se spécialise dans les drames amoureux, et les fresques... russes. Son Michel Strogoff de 1926 fera de lui, et pour longtemps, le spécialiste des aventures tartares...
Dès lors, il partagera sa carrière entre la France , l'Allemagne et l'Italie.
Enfin, pour boucler la boucle, il achèvera sa carrière par... le Triomphe de Michel Strogoff, en 1961, trente-cinq ans après la version précédente, et qui fut, à nouveau, un succès !


A noter que l'on peut retrouver , dans Volga, dans le rôle d'un rival, le jeune Raymond Rouleau, vu la semaine dernière, ainsi que la comédienne Nathalie Kovanko, qui fut la femme de Toujansky, et dont c'est une des rares apparitions parlantes avant qu'elle ne le quitte, ne rentre en Russie, et n'abandonne le métier...

A plus !

Fred.






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