vendredi 8 mai 2015

CINEMA DE MINUIT - UNE OEUVRE D'UN SECOND LEIGH...

Bonjour les amis !

Dimanche, à 00 H 20, sur France 3 : Le Mystère de la Section 8 (1937), de Victor Saville...


Dans la deuxième partie des années 30, l'espionnage a la cote dans le cinéma britannique. Le père Hitchcock n'y est pas pour rien, lui qui a signé son premier grand classique avec L'Homme qui en savait trop , en 1934, pure histoire de barbouzes cachés partout , et voulant faire des misères à un sympathique et tranquille couple de britanniques...




Le succès étant au rendez-vous, il enfoncera le clou avec Quatre de l'Espionnage et Agent Secret, où; là encore, le monde apparaît comme un vaste nid d'espions, prêts à fondre à tout instant...
Il faut dire , aussi, que l'époque est propice à une méfiance entre les nations. L'Allemagne nazie enchaîne les démonstrations de force, et l'éventualité d'une nouvelle guerre s'affirme de plus en plus. L'Invincible Armada , diffusé la semaine dernière, témoignait de l'angoisse britannique face à un potentiel ennemi puissant...
Le producteur Alexander Korda, sentant le filon, décide de pousser encore un peu plus la jeune Vivien Leigh, et de lui donner le rôle principal de cette espionnade. Elle y tient une boutique de vêtements à Stockholm, tout en étant un redoutable agent double, au service de l'Angleterre. Hélas, elle tombe amoureuse d'un séduisant agent ennemi, le baron Karl...
Korda confie la réalisation à l'honnête Victor Saville, dont la carrière de metteur en scène et de producteur sera discrète, mais continue, en Grande-Bretagne comme aux Etats-Unis, où il travaillera notamment pour la MGM.
Il confie surtout le rôle du baron Karl à un acteur qui résume à lui seul tout un pan de l'Histoire du Cinéma et de l'Histoire tout court : Conrad Veidt.

 Cet acteur allemand s'impose dès le début des années 20, en tenant un des rôles principaux du Cabinet du Docteur Caligari, de Robert Wiene, manifeste du cinéma expressionniste.


Durant dix ans , il sera dirigé par les plus important cinéastes allemands, et c'est un des ses compatriotes émigrés, Paul Leni, qui le fera venir à Hollywood pour y incarner son rôle le plus célèbre, celui de L'Homme qui Rit, d'après Victor Hugo.


Il retourne en Allemagne , mais , en 1933, il doit s'exiler, son épouse ayant des origines juives. Il s'installe alors en Grande-Bretagne, où le premier metteur en scène qui fasse appel à lui est ... Victor Saville, pour son premier film, J'étais une espionne. 


Sa carrière continue de plus belle. Hélas, l'âge et le contexte aidant, il passe rapidement des rôles de composition attachants ou pathétiques aux rôles antipathiques , ceux de teutons séduisants mais dangereux .
Seuls les excellents Michael Powell et Emeric Pressburger lui offriront un rôle plus complexe d'officier allemand  dans L'Espion Noir :


Veidt tourne ce film en 39, l'année où il devient officiellement citoyen britannique. Mais la guerre l'incite à un nouvel exil, à Hollywood, où on le cantonnera, là aussi, à des rôles de méchants nazis. Même dans le sublime Casablanca :


La guerre, Veidt n'en verra pas la fin. Il meurt en 1943, d'un infarctus. Ironie du sort, son dernier film a pour titre français : Un Espion a disparu...

Bande-annonce du film de ce dimanche  :





A plus !

Fred.



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