samedi 1 novembre 2014

CINEMA DE MINUIT - SOUS LE CIEL DE PROVINCE...

Bonjour les amis !

Demain dimanche, à 00 H 20 sur F3 : La Marchande d'Amour ( 1953), de Mario Soldati...


Quand il tourne La Provinciale en 1953, le cinéaste prometteur qu'était Mario Soldati n'est plus que l'ombre de lui-même. 
En 1942, son Malombra avait marqué la renaissance du cinéma italien, et tracé les jalons d'un mouvement, le Calligraphisme, sorte de revanche esthétique contre le fascisme ( J.Lourcelles.)
Mais Soldati eut du mal à confirmer, étouffé et dépassé rapidement par le néo-réalisme de Rossellini , Visconti et De Sica. Il signa une belle version d'Eugénie Grandet en 1947, avec Alida Valli...

 

... Mais fut de plus en plus contraint à de basses besognes, comme l'infâme Je Suis de la Revue, suite de numéros musicaux sans queue ni tête où même l'insubmersible Fernandel semble se noyer...



Après un Zorro et un Corsaire Noir, Soldati semble se réconcilier avec son genre de prédilection ; l'adaptation littéraire de haute volée. Ici, il adapte la Provinciale,  une nouvelle de Moravia, l'auteur du Mépris, grand spécialiste de la déréliction des couples. La nouvelle, et le film, nous montrent une sorte de Bovary italienne, incapable de se satisfaire de l'amour présent, et se précipitant elle-même dans le malheur...
Les critiques de l'époque ont cru voir dans ce film le renouveau d'un néo-réalisme alors en perdition. Soldati y retrouve une cohérence visuelle certaine, où le jeu des acteurs, la photo, les décors , s'unissent pour peindre une bourgeoisie perdue, qui s'ennuie, se dévaste, et se fait du mal . La grande audace du film est d'avoir confié le rôle si riche et important de Gemma (Bovary ?) , à une comédienne alors plus connue pour sa plastique , la chère Gina Lollobrigida.

Elle avait surtout brillé en France, jusqu'ici, faisant de l'oeil à Gerard Philipe dans Fanfan la Tulipe et les Belles de Nuit...

 




Fut-elle imposée par le producteur ? Toujours est-il qu'elle montre dans ce film une palette qui sera peu exploitée par la suite, puisqu'elle explosera aux yeux du monde cette même année 1953 dans le rôle de la sauvageonne Bersagliera de Pain, Amour et Fantaisie...

 

Ici, avec ses deux beaux gosses de partenaires, Franco Interlenghi et Gabrielle Ferzetti, elle ajoute une touche glamour à ce qu'il faut bien qualifier de nouvelle adaptation réussie de l'oeuvre de Flaubert.
Hélas, pour Soldati et le néo-réalisme, ce renouveau ne fut qu'un sursaut. Mario retourna à ses besognes, retrouvant Fernandel et Alberto Sordi pour Sous le Ciel de Provence, médiocre remake d'un classique, Quatre Pas dans les Nuages... 

En 1959, il retourne à son autre passion, l'écriture....

A plus.

Fred.
 
 
 

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