dimanche 17 novembre 2013

CINEMA DE MINUIT - LES VALJEAN NORMAUX N'ONT RIEN D'EXCEPTIONNEL...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 15, sur France 3 : "Les Misérables" (3ème époque) de Raymond Bernard (1934)...


Le retentissement qu'eut à l'époque la version de Raymond Bernard éclipsa totalement chez nous la version hollywoodienne sortie l'année suivante, à nouveau par la Fox, en 1935. Version où le doux Valjean/Fredric March se faisait littéralement bouffer par l'ogre-cabotin Charles Laughton en Javert, comme l'indique le montage ci-dessous...

Les américains n'auront pas plus de chance avec leur version de 52, qui , comme la précédente est un digest assez peu digeste, avec, en plus, cette fois, pour jouer l'ancien forçat,  l'ultra-fade Michael Rennie , qui suffit à plomber l'ensemble...


... Alors que Gino Cervi , futur Peppone, est au contraire  l'atout majeur de la version très feuilletonesque de Riccardo Freda, en 47 :


Mais attardons-nous un peu sur l'AUTRE version française classique, la plus connue et souvent la plus appréciée : elle date de 1957, est en Technicolor et en Technirama ( ?)  , et réunit une distrib' à couper le souffle : Gabin/Valjean, Blier/Javert, et Bourvil/Thénardier !


Pourquoi cette version-là, avec de tels atouts , n'est-elle pas à la hauteur de la version Baur ? Eh bien, la faute en revient à l'adaptation, pourtant signée Barjavel, et surtout au metteur en scène Jean-Paul Le Chanois. Celui-ci , sympathique auteur de plusieurs films engagés ( Le Cas du Docteur Laurent) ou naturalistes ( Sans Laisser d'Adresse, L'Ecole Buissonnière) se retrouva un peu dépassé par le dispositif du grand spectacle et le charisme de ses acteurs . Le résultat est sage et illustratif, presque scolaire . Quand à la fin du récit, qui dure quand même trois heures, elle est carrément bâclée. Si Blier et Bourvil ( et Reggiani en Enjolras !) réussisent des compositions saisissantes, Gabin est déjà en train de de se fossiliser dans son rôle de patrarche et donne une vision un peu distanciée, un peu symbolique de Valjean, un rôle qui lui tenait pourtant à coeur, admirateur qu'il était d'Harry Baur... A-t-il été paralysé par son admiration ?
Autre choix judicieux de Valjean : Lino Ventura, hélas dirigé par la patte lourde de Robert Hossein, à la télé , en 78 :


Quand à Lelouch, en 95, comme à son habitude, il mit de côté le roman d'Hugo pour exposer ses propres délires sur la vie, l'amour, les gens, les chansons, et les caméras qui tournicotent. Ses inconditionnels se sont pâmés, les autres ont fui. J'ai fui. Je  lui sais  quand même gré d'avoir donné à Annie Girardot un des ses derniers grands rôles ...
J'oublie évidemment beaucoup d'autres adaptations, dont certaines ont disparu, au propre comme au figuré .
34, en tout, je le rappelle, rien qu'au cinéma !

La dernière en date est hollywoodienne, elle date de ... 2013...


... Et s'inspire autant du roman d'Hugo de la comédie musicale qui en fut tirée , en 1980, par Boublil et Schönberg, comédie musicale qui a fait le tour du monde et qui donna, chez nous, au moins un tube:



Preuve que l'on n'en a pas fini avec Valjean, Cosette, Javert... Et plus généralement avec la littérature du XIXème Siècle ! Tant pis pour Robbe-Grillet !

A plus.
Fred.





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