dimanche 26 mai 2013

CINEMA DE MINUIT - LES PAUPIERES SE COUCHENT AUSSI...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 25, sur France 3 : "Le Soleil se lève aussi" (1957), de Henry King...


Avec ce film, nous voici dans le même cas de figure que "Les Frères Karamazov", diffusé il y a quinze jours. Hollywood, à la fin des années 50, épate la galerie pour concurrencer la télévision et se lance dans des oeuvres de prestige. Et comme les producteurs ont une bibliothèque bien fournie, ils décident cette fois de jeter leur dévolu sur Hemingway. Ah, Hemingway ! La liberté, les voyages, l'alcool et les corridas , que tout cela est cinégénique ! Et allons-y, Toto, filmer tout ça sur place, en France et en Espagne !
De plus, ça tombe bien, le metteur en scène Henry King s'était déjà frotté à Ernest en réalisant "Les Neiges du Kilimandjaro" (1952), avec Grégory Peck, et, déjà, la belle Ava Gardner :

LES NEIGES DU KILIMANDJARO

Le problème, ici, c'est que le véritable maître d'oeuvre du film n'est pas King, mais le grand patron de la Fox, Darryl F. Zanuck. Comme beaucoup de grands producteurs quand ils se veulent réalisateurs, Zanuck en fait trop, et ne voit dans la prose d'Hemingway que matière à grand spectacle et à mélo lacrymal. Et l'anecdote du roman, à savoir l'histoire d'amour contrariée entre une belle infirmière et un journaliste coureur. Celle-ci, par dépit, se laisse courtiser par tout le monde, y compris un vieil alcoolique écossais et un jeune torero, que le journaleux, jaloux, finit par agresser. Rien n'y fait : la dame part avec le torero...
Tout cela est assez long ( encore 2 H 10 !) et passablement ennuyeux, malgré la distribution.
King réussit à imposer , dans le rôle du journaliste, un de ses acteurs fétiches, Tyrone Power, alors en fin de course, mais avec qui King fit ses meilleurs films dans les années 40 : "Le Cygne Noir" (1942) ou "Capitaine de Castille" (1947) :

CAPITAINE DE CASTILLE

Mais ça, c'était avant... Comme est loin alors la gloire d'Errol Flynn, à qui on a la bonne idée de confier le rôle d'un alcoolique, ce qu'il était au dernier degré...

(Ici, dans Les Racines du Ciel, de Huston, en 58, son avant-dernier film )

Et il faut avouer qu'il est émouvant, le vieil Errol, bouffi, fatigué par les excès, presque blasé, et si loin du Robin des Bois de la Warner...

On trouve à leurs côtés le fade Mel Ferrer, et, pour la première fois, dans le rôle du torero, un jeune acteur du nom de Robert Evans, imposé par Zanuck ( "The Kid stays in the picture !") dira-t-il à King, et qui deviendra un des grands... producteurs d'Hollywood, avec "Chinatown" ou "Le Parrain"...





Quand aux chauvins, ils auront le plaisir de retrouver, dans son éniéme rôle de serveur , le cher Marcel Dalio, acteur fétiche de Renoir ( la Grande Illusion, La Règle du Jeu)...



 Ainsi que, dans le rôle d'une adorable française nommée Georgette, une certaine ... Juliette Gréco...

... devenue madame Zanuck et que son mari essayait de lancer à Hollywood... Il rééssaiera (en pure perte !) l'année suivante , dans Les Racines du Ciel , donc, toujours avec Errol Flynn, mais cette fois, d'après Romain Gary...


 LES RACINES DU CIEL

Bande-annonce du film de ce soir :

LE SOLEIL SE LEVE AUSSI...

A plus.
Fred.

A partir de la semaine prochaine : cycle Cinéma Italien (chouette !)...











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