dimanche 20 janvier 2013

CINEMA DE MINUIT - VICTOR SORTI DE L'OUBLI...

Bonjour les amis !

Ce soir, sur France 3, à 00 H 25 : "La Banque Nemo" (1934) de Marguerite Viel...


Poursuite du cycle consacré à La Banque dans le Cinéma Français des années 30, avec ce film assez obscur , qui reprend un peu l'argument douteux de "Ces Messieurs de la Santé" , diffusé la semaine dernière : cette fois, à la place du"pro" des affaires incarné par Raimu, nous avons... un camelot, qui , à force de rouerie et de détermination, devient directeur d'une banque et y commet diverses escroqueries. Encore une fois, nous sommes dans cette époque assez malsaine de l'Affaire Stavisky et du 6 Février 34... Pourtant, la pièce dont est tirée le film, dûe au grand boulevardier Louis Verneuil, a été écrite et jouée trois ans auparavant ! Ca n'empêchera pas le film d'être censuré : une scène censée se passer au Conseil des Ministres a purement et simplement été coupée. Il faut dire que notre bateleur fricote ici ouvertement avec des parlementaires corrompus, dimension douteuse absente du film de Colombier...
La réalisatrice du film s'appelle Marguerite Viel . Mis à part le fait qu'elle soit une des rares réalisatrices de l'époque, il n'y a pas grand'chose à en dire . Elle signe , au début des années 30, deux ou trois longs ou courts métrages, toujours en coréalisation, et ensuite, après cette "Banque Nemo", disparaît de la circulation.
On notera que, même pour ce dernier opus, elle ne sera pas vraiment seule, car le film est supervisé par Jean Choux, metteur en scène passe-partout, à la carrière un peu plus fournie...
L'intérêt du film provient surtout de la présence , dans le rôle principal, de Victor Boucher :


Totalement oublié aujourd'hui, il fut un des plus grands boulevardiers de la première moitié du XXème Siècle. Populaire et fêté, il est déjà le Directeur du Théâtre de la Michodière quand le Cinéma s'intéresse à lui. Rusé, il tourne peu, mais se choisit des rôles à sa mesure. Il obtient son plus grand succès cinématographique dans "Les Vignes du Seigneur"  (1932), adaptation d'une pièce qu'il avait créée, et où il joue le rôle d'un amant timide qui, sous l'effet de l'alcool, avoue à un mari l'infidélité de sa femme... Ce monologue restera son morceau de bravoure, à tel point qu'il sera enregistré sur disque...



On l'aperçoit aux côtés de Michel Simon et d'Arletty dans le fameux prologue du "Faisons Un Rêve" de Guitry... Et il fait partie de l'impressionnant catalogue de monstres sacrés du cinéma et du théâtre réunis dans "L'Habit Vert" (1937) de Roger Richebé, toujours d'après Louis Verneuil...
Preuve de l'oubli dans lequel il est tombé, la seule vidéo que j'aie pu trouver de lui , est un extrait du "Sexe Faible" (1933) de Robert Siodmak , d'après la pièce d'Edouard Bourdet, où il partage la vedette avec Marguerite Moreno...


Acteur de théâtre, qui n'a presque joué au cinéma que des adaptations de ses propres succès, il meurt assez subitement en 1942. N'ayant pas suffisamment "assis" sa place au cinéma, celui-ci l'a oublié, et la diffusion d'un de ses films est toujours un évènement.
On notera, pour finir, que le pourtant très populaire Fernandel se prit un sérieux vent, quand , en 1958, il tourna un remake des "Vignes du Seigneur"... A cette occasion, le public et la critique se souvinrent de Victor Boucher...

A plus.
Fred.










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