samedi 21 avril 2018

CINEMA DE MINUIT - YIDDISH CONNECTION...

Bonjour les amis !

Dimanche, à 00 H 35 sur F3 : Le Dibbouk (1937), de Michal Waszynski...


Il reste aujourd'hui fort peu de traces de ce que fut le Cinéma Yiddish. Et pourtant, il exista , de 1910 à 1940, un infime courant du cinéma mondial destiné spécifiquement aux juifs ashkénazes, qui se développa aussi bien en Russie qu'aux Etats-Unis et en Europe.
D'abord muette, cette production , à l'orée du parlant, fit résonner dans les salles les sonorités du yiddish, langue parlée du peuple juif. .
Ces films pouvaient aussi bien être de petites bandes médiocres, produites par des producteurs opportunistes  que des films réellement ambitieux.

Dans la première catégories, on trouve les mélos américains signés Sidney Goldin ...


Et dans la seconde, des films soviétiques signés Granowski ou Koulechov... ou le film de ce soir, qui appartient à ce que les historiens nomment l'Âge d'Or du Cinéma Yiddish, qui commence en 1935, et concerne quasi exclusivement les films produits en Pologne.
Michal Waszynski, qui le réalise, est le réalisateur polonais le plus prolifique des années 30 (un quart des films produits pendant la décennie !). Juif converti au catholicisme, il décide de revenir à ses origines en adaptant une des pièces les plus fameuses du répertoire yiddish.
Le Dibbouk est, dans la tradition juive, un esprit qui vient posséder un vivant fautif . Ici, c'est un serment de marier leurs enfants respectifs, non respecté par des parents , qui cause le malheur de leur descendance . L'intervention d'un rabbin miraculeux fera partir le Dibbouk, et c'est dans l'Au-Delà que les amants maudits seront enfin liés.
L'oeuvre est une véritable synthèse des thèmes et enjeux des contes hassidiques.
Le réalisateur développe certains aspects, comme celui qui unit les deux mères des deux amants . Certains critiques y ont vu un parfum d'homosexualité . Waszynski, qui était lui-même gay, fait surtout montre d'un véritable inspiration esthétique pour raconter cette histoire, s'approchant souvent du meilleur de ce qui fut l'expressionnisme allemand. Ce qui, à cette époque, paraît très ironique.
Le film fut redécouvert à l'occasion d'une série de restaurations de films yiddishs  effectués par Lobster Films.
Trésors échappés  du néant , reliques d'un cinéma, selon le mot terrible de Serge Bromberg, évaporé avec ses spectateurs...

A ne rater sous aucun prétexte.

Extrait : 


A plus !

Fred.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire