lundi 5 septembre 2016

CINEMA DE MINUIT - DU SANG DANS L'ENCRIER...

Bonjour les amis !

Hier soir, à 00 H 15 sur F3 : Les Diaboliques (1955), d'Henri-Georges Clouzot...

 Que dire, encore aujourd'hui, du film le plus célèbre de son auteur ? Que dire, sans en gâcher la découverte à ceux, qui, heureux mortels, ne l'ont PAS encore vu ?
Qu'il s'agit, peut-être, ici, du seul film à suspense pouvant faire jeu égal avec les plus grandes réussites de Sir Alfred Hitchcock. Ce n'est pas un hasard, d'ailleurs, si ce dernier, qui s'était fait griller la politesse par Clouzot sur les droits de cette nouvelle de Boileau et Narcejac, adaptera une autre de leurs oeuvres pour en faire son fameux Vertigo.
Il fallait un certain sang froid et un mauvais esprit certain pour situer l'action de ce polar noir, si noir ... dans une école, et pour faire de son personnel une succession d'êtres vils, froids, ou bêtes.


Paul Meurisse campe un directeur odieux , qui fait des économies sur le dos des élèves qu'il martyrise. Economies d'autant plus injustifiées que l'argent est , en fait, celui de sa femme, jouée par Véra Clouzot .


Femme qu'il trompe, au vu et au su de tous, avec l'institutrice jouée par Simone Signoret.


Humiliées, les deux femmes se rapprochent et décident de tuer le salaud...

Exercice de style de haut vol, le film est également du Clouzot pur sucre, les personnages étant mus par la cruauté, la haine, la perversion ou la bêtise.

A l'instar de Louis Jouvet dans Quai des Orfèvres, l'inspecteur joué par Charles Vanel se contente, distant et blasé, de compter les points de ce sinistre règlement de comptes.

Comme à son habitude, le réalisateur bétonne sa distribution avec ses briscards fétiches : Larquey, Brochard, Roquevert, et aussi deux petits jeunes, promis à une longue carrière : Michel Serrault et Jean Lefebvre.Tous campant des imbéciles ou des médiocres.

Mais le film est également un bijou de virtuosité visuelle, notamment dans sa dernière partie, se déroulant de nuit, dans la pension déserte, et où l'auteur réaffirme son amour des lumières contrastées et angoissantes.

Les chipoteurs considèrent encore aujourd'hui que , malgré ses qualités évidentes, les film est plombé par le jeu (mauvais) de Véra Clouzot. Paul Meurisse, dans ses mémoires, n'épargne pas la néophyte, et reproche même au réalisateur d'avoir saboté la lumière de Signoret pour mettre en valeur Madame.

Nous ne saurons jamais si une actrice plus valeureuse aurait porté le film plus haut. Mais, à l'arrivée, encore une fois, Clouzot, par la solidité de son dispositif , son efficacité, fait oublier la manque d'incarnation du maillon faible du trio.

Un film à voir, à revoir, et, comme le disait le panneau final :

A plus !

Fred.



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