dimanche 6 septembre 2015

CINEMA DE MINUIT - QUE DU BONHEUR ?

Bonjour les amis !
Ce soir, à 00 H 20 sur France 3 : Le Bonheur (1935), de Marcel L'Herbier...


J'ai écrit ici suffisamment de mal de messieurs Marcel l'Herbier et Henry Bernstein pour leur accorder ici le bénéfice du doute, n'ayant jamais vu le film programmé ce soir. Le Bonheur est en effet considéré comme une des (rares) réussites parlantes de l'Herbier. 
La gageure n'était pourtant pas aisée à soutenir : adapter un des (nombreux) succès théâtraux récents de Bernstein, qui plus est en reprenant l'acteur principal de la création , Charles Boyer, et en le flanquant de madame Gaby Morlay, pleurnicheuse bernsteinienne par excellence. Difficile, dans ces conditions, d'obtenir autre chose que du théâtre filmé. Et daté.
Et pourtant. Tous les critiques, d'hier à aujourd'hui, louent la fluidité de la mise en scène de l'Herbier, si éloignée de la pesanteur de ses autres films des années 30, notamment la redoutable Route Impériale, diffusée il y a quelques semaines. 





L'intrigue fait pourtant craindre le pire  : un dessinateur anarchiste tire sur une vedette de cinéma. Au procès, il s'avère que la comédienne est tombée amoureuse du libertaire... De cet argument mélodramatique , le réalisateur tire une réflexion sur le vrai ou le faux, et obtient le meilleur de ses comédiens.
Le couple vedette est , il est vrai, entouré de deux seconds rôles de choix : Michel Simon, en agent ... disons truculent , et Paulette Dubost, en titi parisien.
Mais le film (et la pièce) sont également l'occasion de rappeler la grandeur de Charles Boyer.

Loin de l'image de latin lover qu'Hollywood, sa terre d'adoption, lui collera sur le dos, Boyer était un authentique tragédien. Les années 20 le voient jouer pour Firmin Gémier, Gaston Baty et, surtout, Bernstein, dont il devint l'acteur fétiche, et qui commença à l'enfermer, hélas , dans son rôle de séducteur des familles. C'est oublier la finesse de son jeu, que l'on retrouve aussi bien dans le Mayerling de Litvak, en 36, que dans Madame de... , de Max Ophüls, où il joue, avec tant d'humanité, ce pauvre Général de...



Terminons en précisant que le jeune Jean Marais , alors protégé de L'Herbier, fait une courte apparition dans le film, dans une silhouette de journaliste.
Une curiosité renommée, recemment restaurée, bref, à voir.

Bande-annonce :

A plus !

Fred.

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