dimanche 12 juillet 2015

CINEMA DE MINUIT (annulé !) - OMAR M'A TUER...

Bonjour les amis !

Le film du CDM prévu initialement ce soir sur F3 est reporté, afin de laisser place à une nouvelle diffusion, à 22 H 45, du Docteur Jivago, de David Lean (1965) , en hommage à monsieur Omar Sharif...


Ma génération , celle qui a grandi dans les années 80, voyait d'abord en lui ce que l'on n'appelait pas encore un people . Omar Sharif, c'était la Classe, la Grande Classe, l'élégance, et les passe-temps d'abord : ses statuts de champion de bridge et de propriétaire de chevaux faisaient alors plus souvent l'actualité que ses rôles...


C'était oublier un peu vite que le bonhomme a eu l'honneur de figurer dans les deux plus grandes fresques cinématographiques des années 60 : Jivago, donc, qu'a précédé Laurence d'Arabie , du même Lean, où il tenait la dragée haute à Peter O'Toole...


Mais Omar Sharif, c'est avant tout une gloire nationale égyptienne, l'Egyptien le plus connu dans le monde avec la chanteuse Oum Kalthoum .
Il a la chance d'être remarqué au milieu des années 50 par le jeune Youssef Chahine, qui le fait débuter dans Le Démon du Désert...

Il devient son acteur fétiche , ainsi qu'une vedette en Egypte, jusqu'à ce que Lean le remarque et l'engage pour incarner le prince du désert dans Laurence d'Arabie. C'est à cette occasion qu'il abandonne son premier pseudo, Omar Al Sharif, pour Omar Sharif. 
Et puis ce fut Jivago, qui le consacra star internationale.


Mais.
Mais le cinéma ne sut jamais trop quoi faire de cet égyptien typé, quoique Lean eut l'idée de génie de lui confier le rôle d'un russe !
Il fut alors coincé entre des rôles "ethniques" un peu dans tous les sens  ( Genghis Khan (!)), et des contre-emplois, qui furent parfois , carrémént malheureux : on lui confia ainsi, en 1968, le rôle du prince Rodolphe d'Autriche (!!) face à Catherine Deneuve dans le remake de Mayerling !


Il joua également un mexicain assez caricatural dans le piteux Or de Mackenna , avec Grégory Peck, imposé par Sharif alors que la production voulait Eastwood, qui s'en alla tourner Pendez-moi Haut et Court à la place. Devinez quoi ? Eastwood fit un tabac, et Sharif un bide...


Mais soyons honnêtes, certains choix de cette époque furent particulièrement heureux, notamment quand il était en tandem avec une femme : on appréciera particulièrement Funny Girl et Funny Lady, où il est associé à Barbra Streisand...


... Et le méconnu Top Secret, de Blake Edwards, comédie romantique d'espionnage où sa partenaire est Julie Andrews...


Il se tourne également vers la télévision , et il fait bien, car le Capitaine Nemo qu'il incarne dans le feuilleton L'Ïle Mystérieuse, se démarque résolument de l'image classique du personnage...




Les années 80 le voient donc devenir ce personnage mondain dont l'image nous vient immédiatement à l'esprit. Deux films vont lui donner l'occasion de se rappeler au souvenir des cinéphiles comme un grand comédien : le diptyque Mayrig/ 588, rue Paradis, de Verneuil (1992) , qui malgré ses défauts , lui permet de camper un très émouvant patriarche arménien...

... Et aussi, en 2004, le rôle-titre de Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran, de François Dupeyron , où, cette fois, il incarne un vieil épicier turc ( eh oui ! Sharif pouvait jouer les arméniens ET les turcs !) qui émerveille un enfant de 13 ans.


Pour ce rôle, il obtiendra un César du meilleur acteur bien mérité. Puis, il s'éloignera des écrans, sagement, pour s'occuper de ses chevaux et des ses cartes.
Bon  repos, monsieur Sharif.

A plus.
Fred.

Galerie de photos :








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