samedi 27 septembre 2014

CINEMA DE MINUIT ( à la bourre !) - MEN IN LOVE...

Bonjour les amis !

Dimanche dernier, à 00 H 20, sur F3 : Love (1969) , de Ken Russell...


Ken Russell est un phénomène ... Pur enfant des sixties, il en tirera un cinéma inventif, certes, libre, ô combien, mais le plus souvent excessif et kitsch. Ses Diables (1971), sont un bon exemple de son style criard, où l'énergie l'emporte souvent sur la précision...


Un seul film échappe à cette description : Love, adaptation superbe d'un roman de l'auteur de l'Amant de Lady Chatterley, D.H.Lawrence. Cette description très riche de la relation amoureuse ( ou pas) chez des grands bourgeois du XIXème siècle étonne par sa justesse de ton . Et il est bien difficile de savoir à qui l'on soit l'incontestable réussite du projet.
Sans doute pour une grande part au producteur et scénariste Larry Kramer ...

Grande figure de la défense des droits des homosexuels et , plus tard, de la lutte contre le Sida aux Etats-Unis, fondateur d'Act Up, Kramer est également un auteur talentueux et exigent. Il semble évident que ses relation très orageuses avec Russell sur le tournage permettent au film d'être baroque sans sombrer dans un excès qui dégouline. Un des plus beaux exemples de ce compromis Kramer/Russell est dans la scène clé du film, dévenue culte dans le milieu gay, où les deux personnages masculins , par jeu, par défi, se battent nus devant un feu de cheminée. Cette scène aurait pu être vulgaire, elle est juste magnifique. Russell, tenu, parvient à dompter sa fougue, et livre une mise en scène forte sans être scabreuse.


Les deux auteurs sont assistés dans cette tâche par un casting incroyablement juste et original. Les deux personnages masculins sont incarnés par Oliver Reed...

... et Alan Bates .

N

Non content d'être de fichus beaux gosses, ces deux-là sont également des acteurs fins, et investis, qui donnent un profondeur troublante à ces personnages de bourgeois faussement superficiels, qui séduisent et se laissent séduire par deux soeurs institutrices...

L'une d'elle est Jennie Linden...

... actrice tout-terrain que l'on a vue dans à peu près toutes les séries britanniques et quelques films de la Hammer, et qui trouve ainsi le rôle de sa vie, quoiqu'elle soit un peu éclipsée par sa soeurette , la révélation du film, Glenda Jackson.

Elle est alors déjà une grande, très grande actrice de théâtre, qui a travaillé à plusieurs reprises avec Peter Brook, notamment sur Marat/Sade. Love est son premier rôle important au cinéma , ce qui ne l'empêchera pas de remporter illico l'Oscar de la Meilleure Comédienne en 1970 pour sa prestation dans le film. Elle aussi amène une richesse, une largeur de palettes telle que Love est, à l'arrivée, un des plus beaux films britanniques de l'époque , à redécouvrir d'urgence...

Bande-annonce : 


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