lundi 22 septembre 2014

CINEMA DE MINUIT ( Hyper à la bourre !) : FAUT-IL BATTRE LE FERCHAUX ?

Bonjour les amis !

Dimanche 14 Septembre dernier, à 00 H 20 : L'Aîné des Ferchaux ( 1963), de Jean-Pierre Melville...



Belmondo, comme son ami Delon, a toujours aimé apprendre son métier auprès de ses aînés. Et , en ces années 62-63 , qui voient  le jeune loup de la nouvelle vague se muer en valeur sûre du cinéma du samedi soir, le jeune Jean-Paul est gâté.  Il se confronte d'abord sans ciller au monument Gabin dans le désormais culte Un Singe en Hiver...


... où il tient la dragée haute à son tonitruant partenaire ! C'est alors que Melville fait , pour la troisième fois, après Léon Morin Prêtre et Le Doulos, appel à lui pour cette adaptation de Simenon. En vérité, il remplaça Delon , qui refusa le film au dernier moment. Son partenaire devait alors être Spencer Tracy, rien de moins, mais le grand acteur hollywoodien était déjà malade, et les assurances rechignèrent. Melville choisit alors, pour le rôle du milliardaire en fuite Ferchaux, à celui qui était déjà le doyen du cinéma français, Charles Vanel.


Faire appel à Vanel, c'est toujours une bonne idée. Massif et nuancé, relancé par Le Salaire de La Peur en 54, cet acteur qui a connu toutes les époques du cinéma français impose toujours son intelligence de jeu, et constitue une plus value pour tout film où il apparaît. Et ce film-ci, eh bien, il en a un peu besoin !
En effet, si le début du film est extrêmement prenant, suivant les parcours parallèles d'un boxeur raté, égoïste et arriviste, et d'un homme d'affaires tout aussi égoïste, qui laisse mourir son frère en prison et fuit à l'étranger, le récit de leur rencontre et de leur cavale , dans une Amérique reconsituée aux Studios Jenner , peine à convaincre. Sans doute parce que la rédemption de deux personnages si antipathiques au mieux nous indiffère, au pire nous déplaît.
Reste une confrontation au sommet entre deux comédiens : là encore, Bébel se hisse sans difficultés au niveau de son talentueux aîné . L'harmonie, l'écoute entre les deux acteurs est un régal. Et fait passer les écueils habituels à Melville, quand il n'est pas trop en forme, entre autres, la faiblesse des personnages féminins, pourtant incarnés par les superbes Stefania Sandrelli et Michèle Mercier (juste avant Angélique).



Yves Boisset, assistant sur le film, confia que si le film était si mal bouclé, c'était  pour une raison simple : Melville, traditionnellement violent avec ses comédiens, avait agressé Vanel verbalement , disons plus que d'habitude . Belmondo aurait alors envoyé une magistrale paire de claques à Melville avant d'emmener Vanel. Ils ne revinrent jamais sur le plateau, ni l'un ni l'autre.
Comme quoi il faut jamais parler mal aux acteurs. Jamais.

A plus.

Fred.







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