samedi 9 août 2014

CINEMA DE MINUIT - RAVALEMENT DE FACADE AU 21...

Bonjour les amis !

Ce soir à 01 H 05 sur F3 : L'Assassin Habite au 21 (1942), de Henri-Georges Clouzot...


Premier film du grand  Henri-Georges Clouzot, et c'est un coup de maître. Le bonhomme avait déjà roulé sa bosse, durant les années 30, comme (excellent !) auteur de chansons grinçantes , notamment pour Marianne Oswald, pour laquelle il écrit le superbe "Jeu de Massacre"...



... et surtout comme scénariste à tout faire entre Paris, Londres et Berlin. Mais c'est durant l'Occupation  qu'il se fait remarquer, au sein de la Continental ( firme française à capitaux allemands), en signant l'adaptation très libre d'un roman policier de Stanislas-André Steeman, Le Dernier des Six...



Malgré la réalisation placide de Georges Lacombe, Clouzot parvient à transcender un matériau vieillot : il dynamise le personnage du détective Wens, le stylise et l'adapte à la personnalité de son ami Pierre Fresnay...


Il lui donne également une maîtresse, Mila Malou.. Mila est une chanteuse exubérante et assez frivole, personnage taillé sur mesure pour la propre compagne de Clouzot, la tourbillonnante Suzy Delair...



C'est également avec Le Dernier des Six que Clouzot impose son style, fait de personnages hauts en couleur, d'une atmosphère sombre et de dialogues cassants, taillés au cordeau.
Le film est un succès, et une suite est immédiatement mise en chantier. Clouzot pousse son avantage : il demande et obtient d'Alfred Greven, le patron de la Continental, de mettre en scène le film .
Et les quelques molesses du premier opus disparaissent. Clouzot bétonne son intrigue : d'une durée de 80 minutes, le film est un feu d'artifice incessant de scènes étranges, inquiétantes ou drôlatiques, de dialogues inoubliables , servis par une distribution impeccable, qui réunit les grands seconds rôles de l'époque : Pierre Larquey, Noël Roquevert, Jean Tissier...


... Et bien d'autres , remarquablement employés. Si L'Assassin, au vu de la carrière future de Clouzotn'est qu'un formidable exercice de style, on y trouve déjà , dans le dessin des personnages, notamment celui des pensionnaires des Mimosas, cette noirceur, cette cruauté qui caractérisera toujours l'univers de l'auteur.
L'Assassin sera également un très grand succès, qui permettra à Clouzot de monter son projet suivant, ô combien controversé, Le Corbeau ...


Un bijou , donc, à ne pas rater, surtout qu'il vient d'être restauré, car il en avait bien besoin ,  par la maison Gaumont  !

Bonne enquête !

Et pour la peine, deux extraits, deux échanges du couple mythique Wens-Mila Malou !




A plus !

Fred. 
 

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