dimanche 20 avril 2014

CINEMA DE MINUIT - UN GARIBALDIEN VAUT MIEUX QUE DEUX EPISODES DE TAXI...

Bonjour les amis !

Dimanche dernier, à 00 H 15, sur France 3 : Un Garibaldien au Couvent (1942) de Vittorio de Sica...


Excellente surprise, en vérité , que ce quatrième film du père De Sica ! Détail important, c'est la première de ses oeuvres dans laquelle il ne joue pas le rôle principal... Au premier abord, cette fantaisie historique, contant les mésaventures de deux jeunes pensionnaires d'un couvent qui cachent un garibaldien ( partisan de l'unité italienne et deu renversement de la royauté) , ne paie pas de mine. La malice de la jeune Catarinetta, jouée par Carla Del Poggio, n'est pas sans évoquer celle de la jeune Romy Schneider, quinze ans plus tard,  dans les meringues autrichiennes d'Ernst Marischka...


Mais la différence , et elle est de taille, c'est que là où Marischka enfile des semelles de plomb, De Sica enfile des ballerines. Le ton délibérément léger du scénario s'accorde à la dimension aérienne de la mise en scène : que ce soit une démarche de nonne particulièrement drôle , ou un couple à la Dubout formé par un tonton grassouiller amoureux d'une dame sèche, le réalisateur n'oublie jamais ce qu'il doit au burlesque américain, et particulièrement à Chaplin.
Les rôles masculins sont un peu fades, (De Sica y compris !) et ce sont ces dames qui mènent la danse :


Carla Del Poggio fut révélée par De Sica dans son premier film, Madeleine, zéro de conduite, en 1940, déjà une histoire de jeune fille en fleur. Elle sera spécialisée dans ce type de comédies jusqu'à sa rencontre avec Alberto Lattuada, qui l'épouse et lui confie des rôles plus consistants, notamment dans Les Feux du Music-Hall, en 1950, coréalisé par un certain... Federico Fellini, qui faisait là ses débuts de metteur en scène...





Maria Mercader, quand à elle, joue le rôle de la jeune femme romantique, follement éprise de son garibaldien. D'origine espagnole, elle débute en 1939 en Italie , et connaît une période faste durant toute la première moitié des années 40. La fin de la guerre ralentira sa carrière, ainsi qu'un autre évènement, nommé De Sica. En effet, si ce film n'est pas un jalon du Cinéma Italien , il est un jalon dans la vie de ces deux-là, qui ne se quitteront plus. Et il leur faudra bien de l'obstination pour régulariser leur situation, De Sica étant déjà marié, et on ne badine pas avec le divorce en Italie.
Ce n'est que quinze ans après leur rencontre, en 1959, que Vittorio se sépare officiellement de sa première épouse , et, dans la foulée, épouse Maria... au Mexique ! Manque de pot, ni ce divorce ni ce remariage ne sont reconnus par la loi italienne.
Qu'à cela ne tienne : l'un comme l'autre décident de se faire naturaliser... français ! Ceci étant fait, ile se marient, enfin, à Paris, en... 1968 ! Il fallait le vouloir !




Enfin, il faut quand même relever l'étrange discours politique du film, prenant parti pour l'insurrection garibaldienne , en pleine Italie fasciste ! Il faut croire que le vent commençait sérieusement à tourner...


A plus !

Fred.



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