dimanche 9 mars 2014

CINEMA DE MINUIT - ET DD DEVINT DARRIEUX ...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 10, sur France 3 : Mayerling (1936) , de Anatole Litvak...


 En 1936, Danielle Darrieux a 19 ans , et , déjà, presque une vingtaine de films à son actif. Elle connaît d'abord le succès en jouant dans des comédies légères, le plus souvent musicales, où sa jeunesse et son tempérament débridé font merveille. On l'associe assez souvent à Albert Préjean, dans des films à succès, tels Quelle drôle de Gosse ou La Crise est Finie :


Sur le tournage de L'Or dans la Rue, un autre Darrieux/Préjean, elle rencontre un scénariste, qui ne tarde pas à devenir son metteur en scène ... et son époux : Henri Decoin. C'est lui qui l'encourage à délaisser les comédies pour se tourner vers des rôles plus dramatiques. Il parvient à lui donner plus de gravité dans leur premier film en commun , Le Domino vert.


Mais les producteurs ricanent : "Darrieux, pour eux,  c'est du champagne" écrira-t-elle dans ses Mémoires. Elle est , à l'époque, une jeune actrice très populaire. Les jeunes spectatrices se reconnaissent en elle , et lui écrivent, par l'intermédiaire d'une presse magazine qui la surnomme "La Fiancée de Paris" ou "DD"...




 (Images empruntées à un excellent blog, incroyablement documenté, sur la dame :

Autant dire que le réalisateur Anatole Litvak fit preuve d'originalité en demandant à la jeune vedette d'incarner le rôle principal du drame qu'il s'apprêtait à tourner  : Mayerling.
Litvak est un cinéaste d'origine ukrainienne (decidément ! ) qui tourna un peu partout en Europe avant de se poser quelques temps en France. Là, il se lie d'amitié avec le grand romancier Joseph Kessel, et adapte son roman L'Equipage, avec Vanel, qui est un grand succès...
Les deux amis ( avec la complicité , cette fois encore, de Marcel Achard !) s'attaquent donc à une oeuvre plus ambitieuse, tirée d'un roman à succès de Claude Anet, romançant l'évènement historique de Mayerling .
Petit rappel : le 30 Janvier 1889, Rodolphe d'Autriche, fils de l'empereur François-Joseph, et sa maîtresse Maria Vetsera sont retrouvés mort dans un pavillon de chasse. La thèse du suicide est la plus souvent retenue. L'Autriche, des têtes couronnées, un amour illégitime, et une fin tragique, voilà de quoi faire un roman ou un grand film romanesque. Ce qui est le cas ici. Le film, élégamment mis en scène, bénéficie d'une interprétation superbe de ses deux interprètes principaux . Charles Boyer, dont la sensualité et la voix de French Lover faisait qu'à cette époque, il faisait sans arrêt des allers-retour entre Paris et Hollywood, sait rendre son personnage massif en même temps que sensible, rendant crédible le drame à venir . Quand à Darrieux, coachée par Litvak ( et par Decoin !) , elle se révèle une comédienne complète, capable de susciter le désir ou d'émouvoir. 
Le film sera un triomphe pour tout le monde . Boyer s'en servira pour asseoir sa position à Hollywood, avec Litvak dans ses bagages, qui fera une magnifique carrière, entre autres dans le mélodrame. Quand à Darrieux, cette petite marche franchie la fit devenir la star numéro un de France... 
Seule au sommet, jusqu'à l'arrivée de MM... Michèle Morgan, l'année suivante...

A noter que Terence Young tenta un piteux remake, en 1968, avec Catherine Deneuve, James Mason... et Omar Sharif en Rodolphe d'Autriche !!!


Galerie de photos :



 

A plus !
Fred.

Note : la semaine prochaine, le CDM rendra hommage à Alain Resnais en programmant Smoking , et la semaine suivante, No Smoking...  J'en profiterai pour évoquer la juste polémique concernant cet hommage tardif, dans tous les sens du terme...

 



 
 

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