dimanche 12 janvier 2014

CINEMA DE MINUIT - IL ETAIT UN PETIT NAVIRE...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 25, sur France 3 : Le Paquebot Tenacity (1934) de Julien Duvivier...


Et nous voilà repartis pour un nouveau cycle Patrimoine Français , avec , cette fois, pas mal de raretés. Et là, on commence très fort avec un des plus obscurs films du père Duvivier. Avant sa programmation, je n'en connaissais même pas l'existence, et pourtant, je m'intéresse à tout ce qu'a fait le Juju.
Je vais donc vous donner les rares infos glanées ça et là sur le film et ses interprètes, pour le reste, ce sera la surprise, ce soir, pour vous comme pour moi .
Contrairement à Sous le Ciel de Paris, diffusé il y a peu, ce film se situe dans la période montante de la carrière de Duvivier .A l'arrivée du parlant, il s'est imposé en s'associant avec succès avec l'acteur Harry Baur pour David Golder, La Tête d'un Homme, et le remake sonore de son propre Poil de Carotte : 


 Il s'apprête également à lancer la carrière de Gabin : ses deux films suivants seront Maria Chapdelaine et, surtout , La Bandera : 


Il semble donc bien que ce Paquebot soit un film de transition entre la période Baur et la période Gabin.
Il est adapté par Charles Vildrac de sa propre pièce de théâtre, créée en 1920. L'action ne s'y déroule pas sur le bateau, mais dans un hôtel, où deux copains sur le départ se battent pour le coeur d'une serveuse. Devinez quoi ? Un seul des deux prendra le bateau. Voilà qui a toutes les apparences d'une petite comédie sentimentale. Impression confirmée par le choix de l'acteur principal, Albert Préjean.


 Préjean fut , avec Henri Garat et Pierre Mingand, un de ces acteurs-chanteurs au filet de voix un peu insuffisant pour le music-hall, mais qui firent merveille dans l'univers formidablement amplifié du cinéma sonore. Il avait déjà fait son trou au moment du muet, notamment auprès de René Clair, dont il fut également, , en tant qu'ancien aviateur , conseiller technique sur La Proie du Vent (1927)


Et c'est tout naturellement Clair qui lui offre son premier grand rôle parlant dans la comédie musicale Sous les Toits de Paris (1930) :



La chanson et le film font un triomphe , qui lance la carrière de Préjean. Celui-ci incarne donc, pendant quelques années, le jeune premier issu du peuple, ouvrier, employé , ou p'tit marlou sympathique, celui, qui, en deux trois blagounettes, emballe la catherinette à la fin de la fête foraine. L'arrivée de Gabin, acteur plus solide, plus massif, et au registre de jeu incomparable, fera pâlir l'étoile de Préjean, qui , après avoir incarné  Maigret à plusieurs reprises sous l'Occupation, s'éloignera progressivement des écrans, laissant son fils Patrick reprendre le flambeau. Il n'en reste pas moins un des visages les plus emblêmatiques du cinéma populaire des années 30, et un des plus appréciés du public nostalgique.

Nettement plus lointain est le souvenir de sa partenaire, Marie Glory.



 Ce charmant petit minois fait partie, aux côtés de Lilian Harvey, Meg Lemmonier et autres Colette Darfeuil, de ces frimousses que l'Histoire du Cinéma a mangées toutes crues, et, qui , pourtant, en leur temps , furent des vedettes fort appréciées du grand public. Marie est révélée dans l'un des derniers chefs-d'oeuvre du muet français, L'Argent de Marcel l'Herbier, en 1928 :


A partir de là, et sans être freinée par le parlant, elle va tourner sans cesse, jusqu'à six films par an, dirigée aussi bien par des tâcherons que par des Tourneur ou des Feyder, cela jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale. A partir de là, c'est sa vie qui devient un film : aviatrice elle aussi , elle est une des rares actrices à rejoindre les Forces Françaises Libres en 1942. A la Libération, elle ne parvient pas à retrouver sa place. Après quelques apparitions, elle se range et ouvre un salon de coiffure à Paris.
Presque totalement oubliée du milieu et du public, elle aura tout de même le privilège de demeurer un certain temps la doyenne du Cinéma Français : elle meurt en 2009, à l'âge vénérable de ... 103 ans !

Quand à Hubert Prélier, le comparse de Préjean dans le film, il est un mystère : sa fiche IMDB indique six films tournés entre 1933 et 1942, dont trois Duvivier : sans doute un lancement raté. Nous verrons ce soir s'il s'agissait d'une injustice ou non...

Hors Sujet : Les gens de goût, avant de savourer le film du CDM, n'hésiteront pas à se brancher sur Arte pour y savourer Casque d'Or, le chef-d'oeuvre de Jacques Becker avec Simone Signoret et Serge Reggiani...


A plus !
Fred.
 







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