dimanche 21 avril 2013

CINEMA DE MINUIT ( RATTRAPAGE) : LEONCE ET BENOIT...

Dimanche dernier 14 Avril, à 00 H 15 sur F3 : "Koenigsmark" (à vos souhaits !)  de Maurice Tourneur ( 1934)  ...




A force d'écrire que Maurice Tourneur fut un des plus grands cinéastes de la première moitié du XXème siècle, on en oublie de dire qu'il fut bien souvent embarqué dans des "bidules" indignes de lui...
Ce "Koenigsmark" fait partie du lot. Tourneur, cette fois, a une belle et bonne excuse : il fut appelé en dernière minute à la rescousse pour remplacer le metteur en scène initial du projet, Léonce Perret... décédé quelques jours avant le début du tournage.


Léonce Perret fut un des piliers du "cinéma premier" français, ce cinéma des pionniers d'avant la Première Guerre Mondiale. Il fut, avec Louis Feuillade, le second grand auteur maison de la Gaumont, pour qui il mettra en scène plus de trois cent cinquante films entre 1910 et 1916 , créant et interprétant même une série comique portant son nom...


Comme pour Feuillade, l'après-guerre sera pour lui synonyme de notoriété, certes, mais également de conformisme , d'académisme, et ses "grands" projets d'alors, pesants et sérieux, ne valent pas la fantaisie et l'inventivité de la période Gaumont.
C'est en 1923 qu'il met en scène la version muette de "Koenigsmark".



Ce mélodrame de Pierre Benoit était alors déjà daté : un précepteur français, enseignant auprès d'une cour allemande, découvre que le prince a été assassiné par son frère, mais il devient surtout l'amant de la princesse. On retrouve ici le romanesque désuet de l'auteur de "L'Atlantide". Zzzz...
Héritant d'un projet qu'il n'a pas préparé, monté par un cinéaste dépassé, qui tentait sa dernière chance dans le parlant, Tourneur avait peu de chances de s'en sortir. De plus, Pierre Fresnay n'est pas très convaincant dans le rôle principal.

Lancé par le rôle de Marius, où il était déjà limite, le raide Fresnay ne s'épanouira jamais dans les rôles de jeunes premiers. Il lui faudra attendre l'année suivante, et "La Grande Ilusion" de Jean Renoir, pour que le Cinéma français utilise au mieux son côté élégant, cassant, sombre.



Le film étant tourné en double version française/anglaise, on ne s'étonnera pas que les partenaires de Fresnay soient américains : Elissa Landi et John Lodge, aperçu auparavant dans "L'Impératrice Rouge" aux côtés de Marlène Dietrich...


On notera également, dans un petit rôle, la présence du poète Antonin Artaud...

A plus.
Fred.

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