lundi 8 avril 2013

CINEMA DE MINUIT (RATTRAPAGE) - EST-CE QUE T'AS VU MONTE-CRISTO ?

Bonjour les amis !

Dimanche 31 Mars et dimanche 07 Avril, à 00 H 15, sur France 3, il y avait : "Le Comte de Monte-Cristo" (1943) de Robert Vernay...


Ah, le Comte de Monte-Cristo ! Le plus cruel et le plus romantique des romans de Dumas ! La diffusion de n'importe laquelle de ses adaptations ( à l'exception de celle de Dayan avec Depardieu, immonde) est pour moi un délice !
Il faut dire que le roman tient une sorte de record du nombre d'adaptations au cinéma : 21 à ce jour, dont plus de la moitié au temps du muet, à quoi s'ajoutent pas moins de huit versions télé !
La première version de Vernay est considérée comme la meilleure de toutes. Je dis la première, car le monsieur a remis le couvert dix ans plus tard ! Nous y reviendrons.
Cette réussite est d'autant plus surprenante que Vernay est un artisan honnête, sans plus. Ses autres adaptations ( Le Père Goriot, le Capitan, et même Fantômas !) sont loin d'avoir le lustre de celle-ci !
Le mérite du film semble donc au scénariste Charles Spaak (La Grande Illusion, La Belle Equipe) , qui, emprisonné à l'époque, à cause des actes de résistance de son frère (!), ne figure même pas au générique !
Le film est également un petit miracle pour son acteur principal, Pierre Richard-Willm, qui fut un des acteurs les plus prisés du cinéma des années 30, mais dont les prestations sont aujourd'hui difficilement regardables .


 (ici dans Le Grand Jeu de Jacques Feyder- 1935)

Il trouve ici, à la fin de sa carrière (il se retire en 47), le rôle de sa vie . Loin de la mièvrerie du jeune premier d'alors, il incarne ici un homme trahi, déterminé à se venger, presque antipathique, presque fou, et que son bras droit , incarné par Marcel Herrand, n'arrive pas à tempérer. La version la plus noire et la plus radicale du rôle.
Le fait que ce bijou ait pu être tourné en pleine Occupation nous ramène à cet étrange paradoxe de la grande créativité du cinéma français en ces temps troublés .
Dix ans plus tard, donc, Vernay tourne une nouvelle version , en couleurs , procédé neuf à l'époque. Double erreur : le nouvelle version , portée par Jean Marais, souffre de nombreux anachronismes et d'une adaptation faible de Georges Neveux . De plus, le procédé couleurs utilisé à l'époque, le Gevacolor, a viré depuis, a perdu son éclat,  ce qui rend le film presque invisible de nos jours...


A plus.
Fred.




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