dimanche 15 juillet 2012

CINEMA DE MINUIT - SHAKESPEARE SPAGHETTI...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 55 sur France 3 : "Roméo et Juliette" (1964) de Riccardo Freda...





 "C'est une adaptation très fidèle du texte, mais j'ai introduit quelques événements western de mon cru."

Gloups ! Voici une des rares citations, dûe au réalisateur lui-même, que j'aie pu trouver sur ce film, un des moins connus de son auteur. Celui-ci laissait également entendre que le jeu des acteurs laissait un peu à désirer, ce qui est toujours gênant sur un Shakespeare. Par contre, en ce qui concerne les "évènements western", Freda est certainement plus à son affaire.
Il est en effet , dans l'après-guerre, le maître du cinéma à grand spectacle à l'italienne. Son nom est d'abord associé à celui du futur Peppone, Gino Cervi. Ils lancent tous les deux leur carrière en 1942 avec un premier film qui est un coup de maïtre : "Don Cesar de Bazan" :







 On vante alors, à juste titre, ses scènes d'action très enlevées. Il se consacre ainsi pendant plusieurs années à la cape et à l'épée, avant de retrouver Gino Cervi dans une oeuvre plus ambitieuse : "L'evadé du Bagne" (1947) , nouvelle adaptation des Misérables d'Hugo :




Dans les années 50, il se lance dans le péplum, signant un "Spartacus", dix ans avant la version de Kubrick, et surtout, en 1953, "Théodora, impératrice de Byzance" , avec en vedette, son épouse de l'époque, Gianna Maria Canale , où il fait encore preuve d'un grand sens des scènes d'action :


Quand Joseph Mankiewicz monta, dix ans plus tard, le fameux et dispendieux "Cléopâtre" avec Burton et Taylor, Freda ne manqua pas de déclarer : "J'ai bouclé mon film. Avec 350 millions de lires. Ce que la Fox et Mankiewicz ont dépensé en eau minérale et en bière sur le plateau de Cléopâtre".
Cinéphile acharné, Freda s'attaque ensuite à tous les genres. Il rend hommage à Feuillade avec "Les Vampires" et à Sir Alfred avec... "L'effroyable secret du Dr Hichcock" !


 En fonction des modes et des demandes, il retourne au Peplum ("Maciste en Enfer"), se risque dans l'espionnage ( "Coplan FX18 casse tout" !) ou même le mélo ("Les Deux orphelines") avec autant d'efficacité spectaculaire.
Ce dilettantisme le conduit à être snobé par une grande partie de la critique...Mais admiré de quelques irréductibles. Parmi eux, Bertrand Tavernier. Quand, dans les années 80, l'activité de Freda se ralentit, il lui offre un poste de conseiller artistique sur "La Passion Béatrice", et, surtout, au début des années 90, il lui offre, sur un plateau, de tourner "La Fille de D'Artagnan". Hélas, Freda, malade, est contraint de renoncer. Tavernier tournera donc le film lui-même, en s'efforçant, notamment dans les scènes d'action , de retrouver la patte Freda....



A plus.
Fred









































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