dimanche 19 février 2017

CINEMA DE MINUIT - AVEC LE CDM, JE POSITIVE !

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 25, sur France 3 : Carrefour (1938), de Kurt Bernhardt ...


 Voilà un beau film noir à la française . Est-ce un hasard si les réussites du genre, dans les années 30, étaient souvent dues à des émigrés ?  Nulle statistique ne permet de le soutenir. Mais il est évident que Le chemin de Rio, et Pièges, de Robert Siodmak, et ce film-ci ont comme des airs de cousinage...


Or, Siodmak et Bernhardt ont tous les deux fui l'Allemagne nazie pour venir travailler en France.
Mais Bernhardt était plus connu dans son pays. Il réalisa , entre autres, le premier succès allemand de Marlène....


 ... et  il était largement dans le viseur de Goebbels. Il fut d'ailleurs un temps arrêté par la Gestapo avant d'être libéré et de s'exiler .
Cette amère expérience l'a-t-elle marqué ? En tous cas , certains des films qu'il tourna en France ne relèvent pas de la franche rigolade. Celui-ci , son troisième, est sans doute le plus sombre, et repose sur un postulat assez original (signé André-Paul Antoine, scénariste assez méconnu qui donnera plus tard pour la télévision l'excellent Schulmeister ) :
Depuis la fin de la guerre de 14, un voyou se fait passer pour un riche noble. Jugé, il est sauvé par un témoin de dernière minute... Qui s'avère être un maïtre-chanteur. A mesure que la gourmandise de l'un grandit, la culpabilité de l'autre fait de même...
Il fallait, pour tenir un tel récit, une mise en scène au cordeau, et des interprètes de premier choix :
Jules Berry , qui n'est jamais meilleur que lorsque ses personnages sont odieux, campe un idéal maître-chanteur.
Et , encore une fois, Charles Vanel, qu'on ne présente plus , démontre l'étendue de sa palette de comédien dans le rôle de cet homme perdu entre vérité et apparence.



Ils sont entouré par d'intéressants caractères féminins : Suzy Prim, inévitable second rôle de l'époque, et ancienne compagne de Jules Berry, ainsi que deux Russes de Paris, Marcelle Géniat, spécialiste des rôles de mères accablées, et Tania Fédor, figure fameuse théâtrale du Paris des années 20, qui ne convaincra jamais vraiment au cinéma...



Bref, un très beau film méconnu, qui sera le passeport de Bernhardt pour Hollywood : là-bas, il dirigera Bette Davis, Joan Crawford, et même Humphrey Bogart !


Note : le film, qui est crédité dans toutes les sources d'une durée de 84 minutes , est ici proposé dans une version d'une heure dix... Bobine définitivement perdue ?

A plus !

Fred.

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