dimanche 8 janvier 2017

CINEMA DE MINUIT - LE ROI EST NU...

Bonjour les amis !

Je vous souhaite à tous une très bonne année, riche en redécouvertes archéocinéphiles de toutes sortes !

Et on commence dès ce soir, à 00 H 25, sur F3, avec Le Petit Roi (1933), de Julien Duvivier...


L'année dernière a vu la restauration , la diffusion et la réhabilitation de nombreux films de Duvivier. Ce n'est que justice, tant ce grand cinéaste fut longtemps gardé dans l'ombre de son brillant contemporain, Jean Renoir.
Panique, la Fin du Jour, Pépé Le Moko, Voici le Temps des Assassins, témoignent d'une maîtrise totale de l'art cinématographique et d'une incontestable sensibilité, qu'on lui a longtemps dénié.
Bien sûr, toute son oeuvre n'égale pas ses sommets, et il connaît des coups de mous.
Mais surtout, surtout, une large part de son oeuvre reste à découvrir . Ses films muets, à l'exception de Poil de Carotte  et d'Au Bonheur des Dames, sont invisibles, ou portés disparus .


Porté disparu, on l'a longtemps cru du Petit Roi . Mais une copie subsistait, conservée aux archives du Film de Bois d'Arcy. C'est celle-ci, sortie en vidéo il y a quelques mois, qui est ici proposée.
A cette époque, Duvivier a pour acteur fétiche le génial Harry Baur. Ils explosent ensemble à l'orée du parlant, avec l'excellent David Golder. Suivent Les Cinq Gentlemen Maudits,  et un remake parlant de Poil de Carotte. Baur y joue monsieur Lepic face au tout jeune... Robert Lynen.


Baur et Duvivier sont très impressionnés par la photogénie de ce garçon de douze ans. Le film est un triomphe, et Lynen devient une vedette du jour au lendemain, le premier enfant-star du parlant français. Duvivier ne tient pas à le laisser filer, et décide de battre le fer tant qu'il est chaud, en adaptant un roman pour enfants datant de 1910, et relatant l'accession au pouvoir d'un souverain de 10 ans, dans un pays imaginaire. On est loin du réalisme social de Poil de Carotte, et le film n'aura pas le même écho.
Il n'empêche : Lynen est lancé , et s'il loupe de peu le rôle de Gavroche dans Les Misérables , de Raymond Bernard, il devient le Rémi du Sans Famille de Marc Allégret.


 Son succès s'amenuisera avec l'âge,qui met davantage en évidence ses limites de comédien ( Jouvet disait de lui qu'il "jouait comme une vache" !) ,  mais Duvivier le soutiendra toujours, lui donnant des petits rôles dans Carnet de Bal, La Belle Equipe et l'Homme du Jour.
Pendant l'Occupation, il entre dans la Résistance. Arrêté , il est fusillé en 1944, en Allemagne, à 23 ans, après avoir tourné 13 films.
En 1967, pour rendre hommage à l'acteur et à l'homme, la Cinémathèque de la Ville de Paris devient la Cinémathèque Robert Lynen...





Autour de lui, dans le film , au sein d'une distribution un peu vieillotte, on remarque Robert le Vigan, autre acteur fétiche de Duvivier, acteur halluciné qui joue ici le rôle ... d'un fou, et surtout Béatrice Bretty, monstre sacré de la Comédie Française pendant plus de trente ans, et qui ne fit que très très peu de cinéma ( deux films dans les années 30, trois dans les années 50) !


Ne serait-ce que pour redécouvrir Lynen et Bretty, vedettes oubliées, le film vaut le détour...

A plus !

Fred.





 
 

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